Desperately fan

Par Mirabelle
Mon cher Victor,
Une fois n'est pas coutume, nous discuterons aujourd'hui d'une série télévisée que j'apprécie  particulièrement, et dont, pour être tout à fait honnête, je suis "desperately " fan  : Desperate housewives ! Je n'ai pas l'honneur de connaître cette série... Et tu dois bien être le seul ! Alors, qu'est-ce qui te plaît autant, dans ce feuilleton ? C'est très simple... Et très compliqué à la fois ! Je te reconnais bien là, tiens ! 

Comme le sous-entend la jaquette dvd de la saison 2 (une saison à croquer, si je puis dire...), Desperate housewives, c'est la tentation. Oui, je m'en doutais, ne serait-ce qu'à cause de la pomme et de ces créatures lascivement allongées... Au delà de la pomme et du sex-appeal de ces actrices, la série "Desperate Housewives" a cela de fascinant qu'elle jongle entre le réalisme et un délir jubilatoire, celui de taper là où ça fait mal.Ah... Les femmes de Desperate housewives (Lynette, Edie, Gabrielle, Brie et Susan), c'est nous. Nous nous y reconnaissons, nous y voyons par éclair, celles que nous sommes, et y devinons celles que nous pourrions être si la vie était une série telle que "Desperate Housewives". Tu ne pourrais pas être plus... Claire ? Bien. Prenons mon propre cas.


Je me reconnais dans le côté castrateur de Lynette. Quand, un peu saoule, elle avoue à ses copines : "J'ai dit à Tom : "Je veux que tu sois ton propre patron". Mais non, c'est faux... Ce que je veux, c'est qu'il fasse exactement ce qu'il veut, à condition que cela me convienne... Je suis une pourriture, avec un grand P...", je me dis, comme beaucoup de femmes, j'en suis sûre : "Tiens, c'est quelque chose que j'aurais pu dire aussi !". Quand Susan, entre deux sanglots alcoolisés, gémit : "J'aimais Mike passionnément... Mais tous ces drames, ces catastrophes... L'amour, ça devrait pas être aussi difficile...", on soupire et on se dit : "A qui le dis-tu ?!". Evidemment, s'il est question d'histoires d'amour dans cette série, toutes les femmes se reconnaîtront ! Mais pas seulement !
La série Desperate Housewives est vacharde, parfois vicieuse, et grâce à ces cinq créatures, nous faisons par procuration ce qu'il nous est impossible d'envisager. C'est à dire ? C'est à dire filer une mandale à sa belle-mère, avouer que les enfants, c'est la plaie (bon, là, évidemment, je ne parle pas d'expérience, mais enfin je suis certaine que toutes les mères, si elles pensent une telle chose, se gardent bien de prononcer pareille phrases, bloquées par le secret de la honte), se lancer dans un concours de qui-mangera-le-plus-de-tranches-de-jambon-infâme pour défier son patron, faire un chantage immonde à ses parents... La série m'a l'air chargée en "tout est permis même le plus choquant" ! C'est ça qui est plaisant... Si tu le dis... Mais enfin, ne t'inquiète pas, Victor ! Ce n'est que ça non plus ! Ah oui ?
Desperate Housewives, c'est aussi une série qui n'a pas son pareil pour parler d'Amour, d'Amitié. Bref : de la vie ! C'est Mary-Alice Young le narrateur. Et qu'a-t-elle de spécial, cette dame ? A-t-elle un rôle important ? Elle est morte. Un suicide. C'est elle qui ouvre et ferme chaque épisode de la série, en observant les habitants de Wisteria Lane (le quartier où vivent les Desperate Housewives) vivre. Cela donne lieu à de magnifiques monologues sur la vie, ponctués par les images de Susan, Edie, Brie, Lynette et Gabrielle qui courent après le bonheur.
Et plus étonnant, dans cette série qui comprend si bien les femmes... Oui ? C'est que son créateur est un homme ! C'est tout à son honneur ! Tu le crois, ça ? Oui, sans peine ! Les hommes ont une psychologie plus complexe que tu ne l'imagines, Mirabelle...