Moscow, Belgium est – contrairement à son intitulé respirant le road moovie rusco-belge – une histoire romantico-burlesque et se situe dans un quartier de Gand bien défini (quartier au nom évocateur car réputé pour y avoir habité de nombreux immigrés russes), et bien connu des acteurs (vivant ou ayant vécu à Moscow même).
Tourné en 20 jours, ce film à petit budget réalisé par Christophe Van Rompaey, a concouru pour la caméra d’Or au festival de Cannes 2008 (remportée d’ailleurs par Hunger de Steve Mac Queen – en ce moment sur les écrans). C’est l’histoire d’une Maman de 3 enfants d’une quarantaine d’années, abandonnée provisoirement par son mari qui s’essaye sexuellement avec une de ses jeunes élèves des Beaux-Arts. Elle rencontre alors un camionneur atypique mais charmeur et se voit confrontée à une introspection personnelle et un choix difficile qui permettrait de concilier son mari qui revient pour repentance, le jeune camionneur fougueux et touchant et ses enfants loin d’être évidents, tous à la particularité singulière.
On navigue ici dans un univers simple et plutôt réaliste puisque ce thème est ultra courant aujourd’hui. L’adultère est commun et (presque) systématique chez l’homme (paraît-il), mais si l’homme recherche un besoin sexuel, la femme elle, est attirée par les flammes du romantisme (paraît-il (bis)). Il est toujours plus facile de récupérer un mâle (é)perdu dans ses conquêtes du cul qu’une femme amoureuse… Même si ce film retrace des personnages légèrement caricaturaux, on sourit souvent, on savoure la réplique, et on se laisse partir dans la simplicité incarnée par l’actrice Barbara Sarafian étonnante de sincérité qui arrive à exercer un charme de maturité étrange et charismatique. Les prototypes « enfants » y sont bien interprétés (Vera surtout vaut le détour). Dans nombre de dialogues ou de situations, il est facile de s’identifier lorsqu’on a vécu en famille nombreuse. Sur fond de langage gantois, le film se vit avec un exotisme nordique particulier. Aucune surprise du début jusqu’à la fin (quelques clichés parfois un peu lourds, surtout pesants à la fin), mais si vous y allez un dimanche après midi pluvieux et froid, la tête légère, Matty et ses tortures de l’indécis est faite pour vous. C’est un film aux couleurs de femmes, mûres et revendicatrices de la vie (Dickcnebe, vas-y faire un tour !).
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C.