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Millenium qui rit, Twickenham qui pleure...

Publié le 30 novembre 2008 par Ansolo
Blog de antoine-rugby :Renvoi aux 22, Millenium qui rit, Twickenham qui pleure...

Contraste saisissant samedi après midi dans les deux écrins rugbystiques Gallois et Anglais. D'un côté des Diables rouges aux anges après leur victoire contre l'Australie. De l'autre, de pauvres diables, rouges de la honte d'avoir laissé les All Blacks emporter sans trembler leur troisième "grand chelem" celto-anglais depuis 1905 (autant de victoires que de matches contre les quatre Nations du Royaume uni et d'Irlande). On précisera que les hommes en noir n'ont pas encaissé le moindre essai lors de cette tournée aux allures de triomphe.

Au Millénium, les Gallois ont fait honneur à leur grand chelem du Tournoi 2008. A l'intensité défensive dont les Français avaient fait preuve face à ces mêmes Australiens une semaine plus tôt, les hommes de Warren Gatland ont ajouté une maestria offensive aussi plaisante qu'efficace (2 essais dont un du joueur IRB de l'année Shayne Williams). Un peu comme un Stade Toulousain survitaminé : passes dans la défense, après contact, main-main...bref tout ce qui peut conduire à dérégler une organisation pourtant bien huilée comme celle des Wallabies. On pourra ergoter en disant que la sortie prématurée du capitaine Aussie Stirling Mortlock n'a pas aidé ses coéquipiers et que le deuxième essai Gallois a conïncidé avec le carton jaune reçu par le pénible talonneur Stephen Moore. Mais ce ne sont que des péripéties de jeu auxquelles on ne saurait attribuer la victoire des Diables rouges. Ces gaillards, emmené par un 3ème ligne centre impressionnant,  Andy Powell, pratiquent un rugby d'art et d'essais qui rappelle les plus belles années des génies à rouflaquettes écumant les stades d'Europe dans les années 70.

Il serait très étonnant que la presse spécialisée ne fasse pas de ces Gallois les favoris du prochain Tournoi. Amis rugbyphiles, jetez-vous sur les billets du match France - Pays de Galles, vous ne devriez pas le regretter...

Si quelqu'un doit regretter quelque chose, c'est sans doute Martin Johnson. Il annonçait vouloir faire de Twickenham une "citadelle imprenable". C'est raté. Les Anglais ont enchaîné trois défaites face aux trois ténors du rugby mondial. Après le 14-28 encaissé face aux Australiens et la déculottée reçue contre les Boks, le XV de la Rose a pris cher devant des All Blacks efficaces et sans pitié. Le "swing low, sweet chariot" chanté à pleins poumons par les supporters locaux pendant le Haka n'aura servi à rien (on s'en doutait) sinon à galvaniser un peu plus des Néo-Zélandais très désireux de remporter le premier "Hillary Shield" de l'histoire, ce trophée en mémoire du vainqueur de l'Everest disparu cette année.

Ce qui a frappé samedi, c'est la très grande indiscipline anglaise. Ainsi, pas moins de quatre cartons jaunes ont été sortis par M. Rolland, soit 40 minutes jouées à 14. Déjà qu'à 15 la rencontre s'annonçait compliquée, à 14 pendant l'équivalent d'une mi-temps, la mission s'est révélée impossible.

L'illusion a duré le temps que les Blacks haussent le ton et le rythme. Deux essais ont scellé la rencontre en fin de match, donnant au score une ampleur peu flatteuse pour les efforts déployés par le XV de la rose dans cette partie. Mais à l'indiscipline s'est ajoutée l'inefficacité offensive. Sur les quelques occasions qu'ils ont eu (notamment en début de 2ème mi-temps), les coéquipiers de Steve Borthwick n'ont pas été capable d'inscrire l'essai susceptible de les relancer. Et face aux Blacks, cela ne pardonne pas.

Ce match aura au moins permis de constater que l'ouvreur Toby Flood n'a pas  l'étoffe d'un Danny Cipriani. Ce dernier a, depuis samedi, des partisans supplémentaires qui réclament que le staff anglais lui fasse confiance sur le long terme.

Au final, on remerciera donc les Gallois pour avoir évité aux équipes du Nord de terminer "fanny" cette série de confrontations face aux trois géants de l'hémisphère sud.

Le fossé s'est-il creusé entre ces nations et nous ? On ne l'affirmera pas. Mais ce qui est sûr, c'est que le fossé est là et bien là.

Et qu'il n'est pas prêt d'être comblé...


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