DOHA, 30 nov 2008 (AFP). Des spécialistes de l’aide au développement ont estimé dimanche à Doha que la lutte contre le changement climatique pouvait créer des millions d’emploi si des fonds suffisants lui étaient accordés, reprenant l’idée du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon.
Vendredi, à la veille de la conférence de l’ONU à Doha sur le financement du développement, M. Ban avait estimé que le réchauffement climatique constituait “une bonne occasion” pour favoriser une croissance fondée sur la mise en oeuvre de nouvelles technologies, qui pourraient créer “des millions d’emplois”.
“Il y a un énorme potentiel”, particulièrement dans les pays en développement, a affirmé Poonam Ahluwalia, directrice du Sommet de l’emploi des jeunes, un groupe basé aux Etats-Unis, qui travaille pour la création d’emplois durables pour les jeunes.
“Je voudrais voir un fonds dédié au changement climatique qui mettrait de l’argent dans des projets d’emploi pour les jeunes qui s’engagent à lutter contre le changement climatique, pour la réduction de gaz à effet de serre, l’énergie propre”, a-t-elle indiqué dimanche à Doha, en marge de la conférence, qui doit s’achever mardi.
Mme Ahuwalia a pris l’exemple d’un projet en Inde consistant à créer des lanternes à énergie renouvelable. “Elles pourraient être assemblées localement, ce qui créerait des emplois”. Malgré un prix de base de 80 dollars, “soit huit fois plus qu’une lanterne traditionnelle”, ces lampes auraient à l’usage un coût très peu élevé. “Elles pourraient donc faire faire des économies et aussi participer à la réduction des gaz à effet de serre”, a-t-elle poursuivi.
Oxfam, une coordination d’ONG, a déjà lancé des projets de création d’emplois luttant contre le réchauffement climatique, selon un de ses porte-parole, Dan Timms.
“En Afrique du Sud, par exemple, des fermiers plantent des cultures à croissance rapide, moins dépendantes des pluies. Au Bangladesh, des villageois créent des potagers flottant pour les protéger des inondations”, a-t-il expliqué.
Pour M. Timms, l’important est toutefois de financer ces actions par de nouveaux fonds, plutôt que de prendre l’argent d’autres projets, comme l’éducation ou la santé.