Le parallèle, audacieux, a déjà été fait. Il s'agit de celui entre le Sacre de Napoléon 1er par Jacques-Louis David (1805-1807) et l'Enterrement à Ornans de Gustave Courbet (1849).
Les quarante ans qui séparent ces deux tableaux ont une valeur hautement symbolique dans l'Histoire de France. Celle de l'affranchissement d'un premier Empire pour, après la révolution de 1830 et la Monarchie de Juillet, permettre à la Seconde République de prendre enfin son essor. Tout cela... avant de basculer dans un second Empire, initié par le coup d'Etat du 10 décembre 1851 du futur Napoléon III.
La seconde, celle de Gustave Courbet, met en scène cette fois de la banalité d'un enterrement dans un paysage de campagne du Doubs. Le peintre adopte de façon assez provocatrice un grand format (3,15 m sur 6,40 m), jusqu'ici réservé aux tableaux d'apparat (historiques, mythologiques ou religieux).
Un point d'ancrage commun aux deux tableaux, l'Eglise incarnée aux deux extrêmes de la hiérarchie (le
Gustave Courbet, en reprenant les codes des peintres associés au pouvoir, théâtralise la banalité et assure une rupture radicale avec les codes néoclassiques pour ériger le réalisme du quotidien comme nouvelle référence et s'opposer à une vision désincarnée du beau.
D'aucuns considèrent qu'il ne fait rien d'autre que de revenir à certaines sources fondamentales vite oubliées au XIXème siècle (comme les oeuvres des frères Le Nain qui s'opposaient déjà fortement à la peinture officielle de leur époque).