La pub du pasteur

New York, Thanksgiving, Billy profite de l’affluence dans les grands magasins pour prêcher une nouvelle solution à la crise: “Arrêtez d’acheter”. Billy ne serait pas un vrai pasteur et son église une vraie église, mais entouré d’une fanfare et de comparses, il diffuse années après années ce même message : le « jour ou l’on achète rien ». « Arrêtez d’acheter et dansez maintenant » clame-t-il. Un Père Noël à l’envers!

Cet homme serait « dangereux » là ou les dépenses de consommation représentent presque les 2/3 de l’économie, où les magasins et galeries commerciales sont le moteur de l’économie ? ”Les chaînes et les centres commerciaux financés par WallStreet isolent et font souffrir nos familles et font souffrir notre planète” explique Billy. “On ne peut pas bâtir une société sur le consumérisme”, ajoute-t-il. “On nous bombarde en permanence des messages disant qu’acheter davantage nous fait nous sentir mieux, mais c’est faux”.

Belles et bonnes paroles sous le regard des passants qui demeurent dubitatifs et plutôt amusés avant de se ruer sur les rayons. Peut-être une fugitive réflexion, vite étouffée par les lampions et les couleurs de la fête, s’allume-t-elle au fond des coeurs? Les consommateurs font leurs emplettes sur le marché de Noël, sans prêter trop d’attention à cet étrange révérend. Une animation de plus mise ne place pour attirer le chaland ? Car n’ayez aucune inquiétude, le système continue son petit bonhomme de chemin, et mieux, c’est ouvert le dimanche! Billy est le roi du « marketing à l’envers ».

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