L'ADLE va-t-elle connaître le sort de l'UDF ?

Publié le 30 novembre 2008 par Lheretique

Les dernières nouvelles en provenance de l'ADLE m'inquiètent grandement. Je viens de lire un article sur Euractiv que m'a signalé Quindi. Je comprends de l'article que je viens de lire que plusieurs partis moteurs de l'ADLE envisagent une alliance tactique post-électorale avec les partis les plus europhiles du PPE.

L'ADLE, rappelons-le, est une alliance des courants démocrates et libéraux d'Europe. Or, si les démocrates et les libéraux ont beaucoup de convergences, ils ne s'accordent pas sur tous les points. Notamment, les démocrates sont bien plus pragmatiques que les libéraux sur l'intervention de l'état dans l'économie, or, à la suite de la crise, c'est justement la ligne de fracture qui semble se dégager au sein de l'ADLE.

Je dois confesser que je n'ai pas très bien vénu la disparition de l'UDF que je préférais au MoDem, même si j'ai fait contre mauvaise fortune bon coeur. Mais, si l'ADLE devait se scinder, tout comme en France l'ont fait le MoDem et le Nouveau Centre, je l'aurais vraiment mauvaise. Je n'aime pas le bi-partisanisme, qui étouffe les alternatives originales et tue littéralement toute forme de pensée politique indépendante.

J'aime l'ADLE pour ce qu'elle est et ce qu'elle propose, son intégrité en politique, ses ambitions, son attachement tout à la fois à l'éthique et à l'économie de marché.

Je ne voudrais pas qu'elle se désagrège, que la partie PDE rejoigne le PSE et la partie EDLR le PPE délesté de ses éléments les moins europhiles.

Je me sens souvent orphelin de l'UDF, je ne voudrais pas le devenir de l'ADLE. Je ne crois pas qu'un grand courant démocrate européen parviendra à se développer tout seul. Le lieu le plus sûr de son essor est à mon avis l'ADLE à l'heure actuelle. Il ne faut d'ailleurs pas avoir peur de dire que l'actuel PDE est une coquille parfaitement vide, sans site mis à jour, sans correspondant ou presque et qu'il me paraît fort mal préfigurer un courant démocrate en Europe en l'État. Le MoDem a déjà du mal à s'asseoir en France, j'espère qu'on ne va pas se retrouver avec le même problème, mais, à l'échelle européenne cette fois.

L'UDF, en dépit de ses tensions, était un équilibre harmonieux, de 2002 à 2007. L'ADLE me semblait présenter les mêmes caractéristiques. La fin de l'une a-t-elle préfiguré la fin de l'autre, parce qu'en réalité, il y a un mouvement de fond qui traverse non seulement la France, mais l'Europe toute entière, et que dans ce mouvement de fond, il n'y a que deux places et pas trois ?

Ce qui veut dire qu'entre le PS et un éventuel courant démocrate, l'un des deux doit périr. Or, le rapport de forces n'est absolument pas à l'avantage des démocrates à l'heure actuelle. De surcroît, et j'exprime une opinion, je  n'ai pas tellement envie de prendre la place du PS...C'est fort tout de même : le parlement européen fonctionne à la proportionnelle ; nous devrions en principe être prémunis contre de telles issues, et pourtant, même ainsi, une implacable logique de concentration est à l'oeuvre, travaillant et sapant inexorablement les partis européens...