L'autoritarisme grandissant du régime français, ses similitudes de plus en plus flagrantes avec le régime russe ont déjà été évoqué ici, là ou encore ici. Les récentes mises en examen de journalistes français et l'arrestation musclée, sans preuve réelle, d'opposants accusés de destruction en réunion et association de malfaiteurs, le tout "en relation avec une entreprise terroriste" sont les deux manifestations les plus visibles du durcissement de notre société. La volonté de ficher le plus grand nombre, de condamner pénalement à de la prison des enfants délinquants de 12 ans, de modifier le statut de l'AFP pour en faire une agence gouvernementale, la condamnation des Enfants de Don Quichotte et de Droit au logement pour l'installation de tentes à Paris, ... sont également les signes d'une intensification sécuritaire.
Avec raison, les anarchistes russes s'inquiètent de la répression contre les activistes des mouvements civils du monde entier critiquant les actions du pouvoir, et d'une législation antiterroriste qui permet d'enfermer n'importe qui ayant des opinions antigouvernementales tranchées ou des ouvrages anarchistes. Jeudi dernier, des militants russes ont donc manifesté devant l'ambassade de France à Moscou pour demander la libération des présumés saboteurs des lignes SNCF. Ils sont arrivés vers 14h avec une représentation en carton d'un train, où il était marqué, en français et en russe, "les anarcho-autonomes reviennent", dénonçant ainsi l'absurdité des accusations prononcées à l'encontre des personnes arrêtées brutalement le 11 novembre.
Les anarchistes russes avaient déjà manifesté les 9 et 11 juin en solidarité avec trois jeunes français, arrêtés début janvier dans le cadre de la loi antiterroriste, alors qu'ils allaient à une manifestation contre le centre de rétention de Vincennes et contre l'expulsion de sans-papiers. Si maintenant des Russes manifestent contre les manquements aux libertés en France, c'est que la situation est grave, non ?
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