Les portes-bonheur

Publié le 29 novembre 2008 par Orangoutan

Les portes-bonheur

Les portes-bonheur, j’y crois pas.
J’ai une amie qui aime les chevaux, elle a pris un sabot dans les gencives, deux mois d’hosto ! Tu parles d’un porte chance, elle a eu le fer ŕ cheval imprimé sur la face pendant trois ou quatre mois ! 
Męme chose avec une patte de lapin, un copain a attrapé la myxomatose en se grattant les coucougnettes avec ! 
Idem pour les trčfles ŕ quatre feuilles..., il paraît que ça porte bonheur, arręte ! 
Un zami ŕ moi se penche pour en cueillir un, paf, une vipčre lui bouffe le doigt...
Tu as aussi la dent de crocodile, mais lŕ, m'étonne qu'il te la donne de son plein gré et qu'il y ait un frapadingue pour aller la chercher !

Bon, tu as des trucs moins risqués et qui ne mangent pas de pain : la médaille de la Vierge-Marie ou celle de Saint-Michel, quoique, pour ce dernier, je suis moins sűr, mon voisin qui est un fervent et bon chrétien, a, comme beaucoup d'autres, une de ces médailles accrochée au rétroviseur de sa poubelle ; un jour, elle s’est décrochée, malheureusement pour lui, il roulait  ŕ cent trente sur une départementale et bien sűr, il a eu le réflexe de vouloir la récupérer, erreur ! Grave erreur…
 
Moi, par contre, j'aime bien les petites choses qui me rappellent mon enfance, les odeurs : celles qui te font remonter ŕ ta jeunesse, te souvenir de ta Grand-mčre ou bien celle  d’une gomme toute neuve quand ŕ la rentrée des classes tu déballes tes nouveaux crayons de couleurs encore vierges des conneries que tu vas dessiner avec, le bruit quand tu enfiles érotiquement l'un des deux bouts dans le taille crayon, la senteur du petit copeau de bois qui sort comme une épluchure de patate, le coquillage rapporté de tes derničres vacances avec lequel tu fais écouter la mer ŕ des ceusses qui s'en foutent...
Voilŕ, ça j'y crois, je vous parle surtout du coquillage, j'en ai fait l'expérience, pour le bruit des vagues je veux dire, pas plus tard que hier, les pieds dans l'eau, les petons massés doucement par les rouleaux écumants d'une mer démontée, mon beau regard se porte sur une jolie coquille aux reflets nacrés : d'une main pleine de doigts je m'empare du Ť crustacé défunté ť, le porte ŕ mes oreilles qu'on dit mélomanes et devinez quoi ? J’ai entendu la mer...
Fort, non ?