Je ne souhaitais pas, ce jour, ajouter de nouvel article à mon blog. La manifestation des Tyco devait tenir la vedette jusqu'à demain. Mais je viens de lire le récit de l'interpellation au saut du lit de Vittorio de Filippis, ancien PDG de Libération, avec menottes et garde à vue, pour une affaire de diffamation présumée et je peux m'empêcher de réagir aussitôt.
La juge Muriel José, vice-présidente du TGI de Paris a fait donner policiers et gendarmes dans une interpellation jamais vue de mémoire d'avocat, parce que M. Vittorio de Filippis était « injoignable » alors que l'adresse du journal Libération et des avocats qui le défendent figurent au dossier. On assiste là à un excès de Zèle qui ne présage rien de bon pour les journalistes qui ne se tiendraient pas à carreau. Ce métier consiste, justement, à ne pas se tenir à carreau. La loi sur la liberté de la presse et ses limites existe. Moi-même je suis passé devant le tribunal correctionnel d'Evreux pour une affaire de diffamation m'opposant à un adjoint de l'ancien maire de Louviers, Odile Proust. Les textes sont très précis et les peines infligées ne sont heureusement que des amendes. Alors, pourquoi cet acharnement bizarre à l'égard de M. de Filippis. Laurent Joffrin, la société des rédacteurs, la société des lecteurs de Libération ont émis des protestations véhémentes. Me Lévy, l'avocat du journal, étudie le dosssier de très près. Si la procédure n'a pas été régulière, il traduira la juge d'instruction devant la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris.