En préambule, se souvenir qu'il s'agit là du groupe US, et non de son homonyme qui avait cartonné en Angleterre avec le hit "My Friend Jack". Les groupes doublons ? Grande spécialité des 60's, de Nirvana à Kaleidoscope, en passant par les Wailers !
Le disque ? Il n'est pas en soi si différent de son homologue anglais, pour ce qui est de manier la pop psychédélique, les refrains tuants ; il y a là cepandant une bonne dose de folie en plus !Dès l'intoductif et irrésistible "Cowboys and Indians", on a affaire à une évidence pop "anglaise" aussi immédiate que peuvent l'être certains classiques des grands groupes mods d'alors : un peu de "Shadows and Reflections" des orfèvres The Action, de la rythmique carrée de The Creation, de la magie ensorcelante des meilleures mélodies des Who, bref, que du très haut niveau !
Et si l'on pense à des groupes ricains, ce n'est uniquement qu'à deux de ses plus beaux fleurons, les seuls à s'être réellement approprié le son anglais pour en faire quelque chose d'unique. Il y a du Zombies, dans les cordes ou autres clavecins épars de l'album. Sur "Philosophy", ce sont les Beach Boys, qui jamment avec Elliott Smith, pourtant pas encore né. Telle est la troublante similitude de timbre auquel fait parfois penser l'organe de Michael Lloyd.... quand ce n'est pas à Rivers Cuomo - et là je connais certain Babylonien qui ne se sentira plus d'aise !
Loin d'être une élucubration psyché garage des 60's de plus, où là aussi il s'agit de trier le grain de l'ivraie, ce disque oublié, culte s'il en est, classique insensé, est époustouflant d'un bout à l'autre. De l'atmosphère de boudoir et.......hum évocatrice de "Lookin' Thru The Mirror" à la chevauchée débridée et Tolkienne de "Hobbit Symphony", rien de gratuit ni de démonstratif, même si les guitares, souvent virtuoses, témoignent d'un esprit libre, fou, iconoclaste !
Et puis, il suffit de mater la pochette, son graphisme, et ses faux airs de "Yellow Submarine", de jeter un oeil aux titres avant que de poser la galette, pour s'apercevoir que le disque au demeurant très festif et altier, doit sans doute un lourd tribut aux champignons qui donnent des visions et aux grosses cigarettes qui font rire ; qu'on en juge :"Gold Is The Colour Of Thought", "Hobbit Symphony", "Daisy Intermission", "Song Thru Perception", "Philosophy", "Ritual Gipsy Music Opus 1", "Oddyssey", etc, etc.
P.S Ici et là sur le Net, dans les nombreuses entrées sur ce disque mythique, peut-on par exemple lire les noms de (sous) The Left Banke à l'intention de The Smoke ; je ne suis pas d'accord ; pour moi ce groupe enfonce une bonne partie de la concurrence citée.
En bref : Le talent d'écriture des meilleurs alchimistes pop, la folie barrée des Electric Prunes ou des Strawberry Alarm Clock même si avec un son très différent, l'énergie des Blues Magoos, alliée au meilleur du rock anglais cité plus haut....... Y a-t-il une raison d'ignorer plus encore The Smoke ?
Pour écouter des extraits de cette oeuvre unique, dans les deux sens du terme, le mieux est encore d'aller visiter le Myspace consacré au groupe.