Pinpinpinparapinpinpin... pour ceux qui n'auraient pas reconnu, là dans deux secondes je rentre en transe sauvage sur l'air de New-york New-york, le ballet espagnol d'une main et toute la sensualité du fauve qui doit bien dormir quelque part en moi de l'autre. Et La Minelli elle n'a qu'à bien se tenir parce que j'vais t'en donner moi du New York ! J'ai toujours eu le balais espagnol inspiré et dans ces moments d'art lyrique à l'état brut, voire brutal, j'augmente la taille des fissures de la maison à grands coups de plus-faux-tu-chantes-c'est-pas-possible-mais-ça-empêche-pas, enfin tant que je n'ai pas de témoins à la maison, faut quand même se mettre des limites...
Pourtant, longtemps j'ai pensé que je chantais juste, et en ce temps-là le public ne me dérangeait pas, moi peut-être plus... mais comme c'était de vrais amis ils souffraient mais ne disaient rien. Et j'aurai pu comme ça fracasser les oreilles de générations d'amis sans me rendre compte de rien.
Seulement un jour il y a eu ce prof de musique qui voulant tester mes capacités vocales m'a proposé une chanson toute bête, enfin c'est ce que je pensais en tout cas. C'était une bluette de Joe Dassin où il s'agissait d'aller siffler je ne sais plus où, un rien pour moi qui t'attaquais Marianno avant même le premier café pour m'éclaircir le gosier, roupie de sansonnet que je me suis dit.
Je m'étais donc exécuté, mais curieusement dans les yeux de mon maître, qui est passé du rose frais au gris un peu bouchonné pendant que j'interprétais, j'ai vu que pour lui c'était plutôt la chanson que j'exécutais définitivement. Et quand j'ai fini, la seule chose qui soit sorti de sa bouche restée ouverte c'est un ah oui quand même... je l'ai mis sur le dos de mon interprétation peut-être un peu inattendue et sur le fait que les artistes qui innovent sont souvent incompris, j'étais en passe de devenir un artiste maudit...
Ce n'était pas ça qui allait m'arrêter même si ce ah oui quand même... me taraudait un peu l'esprit, à tel point que j'ai décidé de tordre le cou à cette crainte et pouvoir redevenir comme ça le chanteur du dimanche heureux que j'étais.
Un peu fourbe j'ai alors invité le pire chanteur de mes connaissances, un ami capable de chanter comme un disque décentré sans même s'en rendre compte, le pauvre. Et après les discussions classiques des ado qui se retrouvent, le tour de toutes les filles que nous connaissions et de celles avec qui nous avions pris un râteau, les mêmes... j'ai lancé, avec le naturel d'un castor cul de jatte au milieu d'une quatre voies, et si on chantait ? Heureusement j'ai des amis bonnes pâtes et il a juste répondu, ne voyant pas le piège avancer, fais chauffer le micro je sens que je vais péter de l'aigu ! Et là traitreusement j'ai lancé la sauce, le premier 45 tours de Téléphone qui passait en boucle sur ma chaine compacte d'alors, 1m20 de long et 14kg5, du compacte de l'époque... je lui ai tendu le micro et j'ai appuyé sur la touche Record de la cassette, traitreusement... mais c'était pour la bonne cause !
Et après son show je m'y suis collé et j'y suis allé avec de la franchise dans la voix... et clac, j'arrête la cassette et clac, on écoute, et je ris intérieurement pendant qu'il chante et j'ai l'impression qu'il rit intérieurement pendant que je chante ! Et au final on a refermé nos bouches et juste dit tous les deux... ah oui quand même... ma carrière de chanteur, maudit ou pas, était finie !
Maintenant je sais et tant qu'il n'y a personne j'm'en fous je chante ! Et c'est pas la tribu de loups blancs qui squatte ma porte qui va m'arrêter ! Soiiisonnnnns... soiiisonnnnns !!! Pinpinpinparapinpinpin...
Petite glace aux Daims et à plein de choses qui craquent et qui fondent (une petite recette inspirée par le semi-freddo de Jamie Oliver)
Ingrédients : 4oeufs blancs et jaunes séparés - 100g de crème fraîche entière - 50g de sucre - 150g de Daims - 75g de chocolat - 75g de pistache émondées - du miel liquide - sel
Mettez dans un saladier les jaunes d'oeufs et le sucre, coupez les gousses de vanilles dans la longueur et grattez les petites graines de manière à les faire tomber dans le saladier, battez le tout bien bien jusqu'à ce que ça éclaircisse et que ça mousse, il faut bien insister sinon les différents éléments risquent de ne pas s'amalgamer correctement.
Dans deux autres saladiers, battez séparément la crème d'une part et les blancs avec une pincée de sel d'autre part.
Versez la crème sur la crème aux jaunes, mélangez, incorporez ensuite délicatement les blancs à la cuillère en soulevant bien.
Incorporez enfin les Daims que vous aurez écrasés au marteau, un petit coups bien sec sur le crâne et l'affaire est faite, ne les déballez pas avant ! Incorporez aussi le chocolat coupé en copeaux.
Mettez au froid une bonne paire d'heures.
Pendant ce temps faites caraméliser les pistaches. Hachez-les grossièrement, faites bien chauffer une poêle jetez-y les pistaches et saupoudrez avec le sucre, laissez caraméliser.
Laissez refroidir les pistaches et finissez de les hacher.
Au moment de servir, découpez de jolies parts de glace (il est possible que les jaunes soient légèrement plus présents dans le fond), saupoudrez généreusement de pistaches, s'il vous reste quelques Daims et un peu de chocolat en copeaux vous pouvez aussi, et d'un peu de miel... après préparez-vous à devoir défendre votre part !
Mais pourquoi, c'était pas sur la jetée qu'il allait siffler... c'était pas sur les cailloux... est-ce que je vous raconte ça...
PS : Il resterait quelques places pour les ateliers du samedi à Soissons alors venez vous amuser avec nous ! Tous les renseignement sur le blog du salon : Salon du blog culinaire