Depuis maintenant plus de trois ans, une nouvelle sitcom cartonne sur CBS, la rapidement devenue culte How I met your Mother. Entièrement construite en flashbacks, la série a pour héros principal Ted Mosby, qui en 2030 décide de raconter à ses deux enfants adolescents comment il a rencontré leur mère. Et de digressions en circonvolutions, c’est finalement sa vie et celle de sa bande de potes presque trentenaires que Ted narre à ses enfants. Ces amis sont au nombre de quatre. Mashall Eriksen (Jason Segel) est le meilleur ami de Ted, avec lequel il vit en colocation, et qui termine ses études de droit. Lily Aldrin (Alyson Hannigan) est la fiancée de Marshall. Douce et attentionnée, elle travaille comme maitresse d’école, ce qui ne l’empêche pas d’être accro au sexe. Barney Stinson (Neil Patrick Harris) est un célibataire endurci, cynique et obsédé, collectionnant les aventures sans lendemain. Et enfin, à ce noyau dur vient s’ajouter dès le pilote de la série la belle Robin Scherbatsky (Cobie Smulders), journaliste sur une chaine de télé locale, et de qui Ted tombe immédiatement amoureux.
Appliquant parfaitement l’adage qui veut que « c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe », la sitcom créée par Craig Thomas et Carter Bays est arrivée pile poil pour combler la place vide laissée par la fin de Friends. Car inutile de se leurrer, sans Friends, il n’y aurait pas de How I met your Mother. Les deux séries se déroulent à New York, reposent sur le concept de la bande de potes soudée qui se retrouvent tous les jours dans leur café fétiche (ce n’est plus le Central Perk, mais ca y ressemble fichtrement) et partagent leur vie sentimentale. La relation Ted-Robin évoque irrésistiblement le couple Ross-Rachel, avec les revirements réguliers des deux personnages, les mêmes rebondissements ou presque que dans les premières saisons de la série culte.
Mais alors, me direz-vous, qu’est-ce qui fait l’intérêt de How I met your Mother, mis à part le fait de servir de palliatif au fan en manque de Friends ? Et bien tout d’abord, même si les aventures des héros de How I met your Mother sont souvent extravagantes, la série se veut néanmoins plus terre à terre que son modèle. Les personnages ont par exemple un vrai travail (pas paléontologue ou chef dans un grand restaurant) dont ils ont besoin pour vivre, peinent parfois à joindre les deux bouts (Marshall est par exemple obligé d’accepter un stage rémunéré dans la boite de Barney pour pouvoir financer son mariage, mettant ainsi ses rêves de côté). Ils vont au pub pour boire autre chose que des cafes et il n’est pas rare qu’ils se cuitent. Et pour une fois, on nous présente un couple établi depuis un certain temps et sur le point de se marier. Rare dans ce genre de séries… Bref, la série est beaucoup moins sage que sa grande soeur.
Mais le plus gros intérêt de la série, qui fait tout le sel de celle-ci (et je ne parle pas de son MacGuffin dont tout le monde se fiche (ben ouais, on s’en fout un peu de savoir qui est la mère des gosses de Ted)), est veritablement le personnage de Barney, incarné de façon démentielle par le génial Neil Patrick Harris. Barney est une sorte de Joey cynique et queutard, toujours tiré à quatre épingles, un mec sans foi ni loi dont le seul but dans la vie est de baiser le plus de filles possible. C’est lui qui récupère toutes les répliques cultes du show (« Suit up ! », « This is gonna be legendary !», « Steak sauce !»), les épisodes les plus drôles (voir celui où le spectateur hilare découvre son passé de gentil hippie idéaliste) et qui bouffe l’écran à chacune de ses apparitions. Un personnage fascinant, aussi détestable qu’attachant (malgré son cynisme c’est ami loyal et fidèle) et à qui il arrive bien entendu les pires mésaventures. A côté de Barney, les autres personnages font parfois un peu pâle figure, notamment Ted, un peu fade. Mais ceux-ci sont tout de même très attachants et on suit leurs aventures avec plaisir. On est ravi de retrouver Alyson Hannigan après l’arrêt de Buffy, dans un rôle cependant un peu trop proche de celui de Willow, et Jason Segel incarne très bien un Marshall pataud mais adorable. Quant à Cobie Smulders, elle apporte la touche de charme nécessaire à la série.
Mais surtout, on rit beaucoup. Le rythme est soutenu, les répliques et situations cultes fusent de toute part, et c’est réellement sur ce point que How I met your Mother prend brillamment la relève de Friends. Car si Joey, la série dérivée de Friends, avait bien tenté de reprendre le flambeau, elle n’était pas parvenue à se renouveler suffisamment pour éviter la lassitude et tournait rapidement en rond. De même, la très sympathique The Big Bang Theory est assez drôle mais joue trop sur le côté geek pour arriver à toucher un très large public. Bref, How I met your Mother, bien qu’opportuniste, a réussi là où toutes les autres ont échoué : créer une sitcom drôle et adductive remplaçant avantageusement les tribulations de la bande du Central Perk. La saison 1 est donc remplie de perles, comme la virée de Ted et Barney à l’aéroport pour draguer, l’essayage de la robe de mariée de Lily, la recherche de la « Slutty Pumpkin », ou encore le Thanksginving chez les parents de Marshall (avec la fameuse salade aux 20 couches !). Et le petit cliffhanger final, bien que peu original, donne tout de même envie de voir la suite des aventures de notre nouvelle bande d’amis…
Note : 7/10