Pitch : Buddy Israel, un comédien et magicien devenu gangster, décide de témoigner contre la mafia de Las Vegas. Celle-ci se lance alors à ses trousses et Buddy n'a désormais plus qu'une solution : se cacher...
Sorte de mix inspiré entre Snatch, Arnaque, crime et botanique mais aussi le récent et surprenant Slevin, Smokin’ Aces part toutes les cartes en mains pour se faire fusiller aux premiers abords par les détracteurs trop impatients de flinguer un film de la sorte. Pensez vous, l’occasion est trop belle ! Malheureusement pour eux, Smokin’ Aces est une réussite pour plusieurs raisons malgré les handicaps de départ...
Concernant les handicaps, balayons le terrain : intro des personnages à la Snatch, multitude de cinglés à la Guy Ritchie et complexité de l’intrigue à l’extrême, toujours à la Ritchie une fois encore. Ca c’est fait et c’est très peu. Passons aux bons points à présent… Le réalisateur pour commencer. Joe Carnahan pour son deuxième gros long métrage frappe fort. Auréolé du succès mérité du bouillonnant Narc, Carnahan sait y faire avec une caméra et tout ce qui va avec et le démontre : images saturées, effets de style très stylés, scènes type tableaux Warholiens, musique diablement efficace et enivrante… tout y est.
Le casting XXXL ensuite :
Joe Carnahan connaît du monde et sa réputation le précède, notez plutôt : Jeremy Piven (aussi démentiel que dans Entourage), Ryan Reynolds (surprenant), Ben Affleck (petit rôle qui dépote), Ray Liotta (impérial comme à son habitude), Alicia Keys (débutante convaincante), Brian Bloom (le Patsy gamin de Once Upon in America de retour 23 ans après !), Andy Garcia (parfait), Jason Bateman (à pisser de rire), Peter Berg (nickel) et en bon fan de LOST comme il aime le dire c’est Matthew Fox qui joue les guests drôles et décalés sans oublier une galerie de tronches qui font mal ! La multitude de personnages peut perdre quelque peu au démarrage mais c’est avec virtuosité que tout se décante au fur et à mesure. Carnahan fait même mieux !
A chaque personnage et groupe, il insuffle une profondeur rare dans ce genre de films qui les transforme en personnages attachants et avec un background de taille… comme plusieurs petites histoires à l’intérieur de la grande tout en filigrane.
Enfin, le scénario entertaining au début bascule peu à peu dans une gravité et un sérieux roublard laissant place à une jolie fin surprise. Sous couvert de rires, de personnages barrés (la troupe de punks ou bien encore le gamin karatéka frôlent la crise hilarante à tel point que l’on peut se demander ce que Carnahan a fumé), Smokin’ Aces brille par un sujet complexe et tendu que l’on en révèlera pas… Au final, Smokin’ Aces ne connaît que 3 défauts : son titre français absolument crétin et réducteur (Mise à prix), une sortie le 1er Août qui risque de faire passer le film inaperçu et de lourds prédécesseurs qui peuvent créer l’amalgame. Ne vous y fiez pas : Smokin’ Aces est surprenant, plus profond qu’il n’en n’a l’air et brillant.
Par contre un second visionnage sera essentiel tant le film, il est vrai, est un peu complexe et obscur par moments. Grosse et agréable surprise !
Pourquoi y aller ?
Pour le scénario dantesque à la fois distrayant et retors. Pour le casting au top. Pour la fin surprise. Pour la fusillade finale. Pour les personnages profonds. Pour la B.O. Pour les phases hallucinantes et décalées avec le môme karatéka.
Ce qui peut freiner ?
Le style déjanté et parfois épileptique du film.