Ivre de thé... la suite

Par Vanessav
Alors voilà, le corps rassasié, la soif inconnue, le palais comblé, nous avons commencé, Francine et moi, notre après-midi de thé après notre magnifique matinée/midi. Je devais organiser aussi quelques visites et n’ayant pas pu préparer cette journée, j’ai proposé deux lieux, comme sur un coup de tête.
Le premier, La Maison de la Chine. Parce que il y a quelques années, j’y étais rentrée jusqu’à cette salle « maison de thé » et j’avais été impressionnée par tous les ustensiles de thé. De nombreux services à Gong Fu Cha étaient là et à une des tables, une hôtesse officiait avec toute la délicatesse que cette préparation demande. Encore sauvageonne et inexperte, je n’avais pas voulu y prendre part et là, j’avais envie de ce souvenir, de cette pratique, de cet esprit… et de le partager avec Francine.
La salle avait un peu changé, plus beaucoup de plateaux, de bateaux de thé, plus de toutes petites théières en présentation. Un mûr plus blanc que dans mon souvenir et une table avec buffet (il était encore 14h).

Nous nous sommes attablées à ces superbes tables carrées très hautes avec la chaise, soit tabouret, soit à dossier immense, comme une anse de cuillère à thé ou de plume de calligraphie.


Il y avait en effet la possibilité d’une dégustation au Gong Fu Cha mais sur réservation, nous nous sommes contentées du thé en théière. Grande déception, nos oolongs étaient plats. Quelle idée aussi de choisir un Tie Guan Yin modeste après le Anxi bu chez Thés de Chine ! Francine en a choisi un autre, inconnu jusqu’alors. Les grandes théières sont arrivées déjà déchargées de leur bombance de thé… Francine a dû réclamer les feuilles infusées pour continuer l’infusion et nous nous sommes rendu compte que nos gentilles hôtesses n’y connaissaient rien en thé.

Alors dans cette salle qui par d’autres aspects me plait, séparation murale d’une mezzanine en dentelle de bois, photos ethniques au mur, ces chaises au design si envoutant… je me suis sentie ivre. L’effet tonique des thés verts japonais de Tamayura, si bien infusés, cette largesse dans le nombre d’infusions offertes par ces thés de qualité et cet Anxi TGY. Là, abasourdie, nuageuse plus que nauséeuse, j’étais dans les vapes, présente et pourtant avec une activité mentale et physique au ralenti. Je me suis raccrochée au vert de cette étagère de séparation d’avec la boutique, je me suis enfouie dans les magnifiques photos et j’ai attendu un peu.
Dans mes folles idées peu construites, j’ai proposé à Francine de passer par la pâtisserie japonaise, aux produits japonais (sésame, gingembre, azukis, matcha etc…) alliés à des recettes pâtissières françaises, Sadaharu AOKI. Malheureusement le lieu était fermé le lundi. J’avais tellement envie de me faire une idée après les si enthousiasmants avis de Loula, notre organisatrice du second Mini SWAP Thé. Heureusement, comme un clin d'oeil, une statue était là, pour la première fois dehors dans ce frimât doux parisien… elle était sortie d’un lieu scandinave.


Heureusement Francine a repris le cours des opérations en me proposant le salon de thé au rez-de-chaussée de ce grand hôtel Le Scribe, au « 1 T, rue Scribe ». Et je n’ai pas été déçue. Un lieu très chic, très intellectuel aussi.

Un escalier magnifique amène à une mezzanine pour plus d’intimité, un pan de mûr complet est une bibliothèque

et j’imagine avec regret les dédicaces de Gilles BROCHARD de son livre « Le thé dans l’encrier », nouvelle édition, que j’avais dû ignorer pour cause de kinésithérapie respiratoire sur un enfant de 2 ans, le mien. Vous vous rappelez l’ancienne édition et la nouvelle offerte par Katell lors du SWAP.

Je n’ai pas pu manger la pâtisserie "Le Thé dans l'encrier" mais conseillée par une charmante hôtesse, j’ai fondu pour une mousse de chocolat et pistache douce… un régal et pourtant je suis difficile en chocolat. Mon thé, servi avec une guimauve à l’ancienne, fut un délice. L’ivresse est tombée, le moelleux du canapé a dû jouer aussi. Et puis le dégrisement était de mise, je quittais Francine, cette nanny belge, d’ici une demi-heure. Et cette rencontre a été formidable.