Magazine Humanitaire

Burkina Faso 1/3 - Mission Novembre 2007

Publié le 03 août 2008 par Grainesdejoie

7 Novembre 2007, Paris – Ouagadougou, Burkina Faso  

Il y a quelques mois j’ai rencontré Paolo et Laurent à l’aéroport de Roissy alors que nous attendions notre vol pour Marseille. Paolo travaille pour Air France à l’escale de Marseille. Nos divers sujets de discussions nous ont amené à parler de mon expérience à Madagascar et Paolo m’a alors dit travailler en tant que trésorier pour une association fondée par des agents AF de l’escale de Marseille appelée GRAINES DE JOIE. Cette association a développé plusieurs projets dont certains au Burkina Faso, d’autres en Roumanie et au Brésil. Nous avons tout naturellement échangé nos coordonnées car l’idée de repartir en mission humanitaire m’enchante et me comble.

Paolo m’a contacté pour me parler de la prochaine mission prévue au Burkina Faso. Les dates collaient exactement à mes jours de repos et j’ai sauté sur l’occasion pour lui dire que j’étais partante.

Voilà comment quelques temps plus tard je me retrouve avec 13 autres personnes dans un hôtel au centre de Ouagadougou à minuit passé.

 

Ce matin j’ai quitté mon hôtel à midi pour me rendre au terminal E. Arrivée en avance j’ai fait la queue dans la file d’attente. Le reste du groupe (composé d’agents AF, de leur conjoints, ayants droits et compagnons) est arrivé au fur et a mesure car ils n’avaient pas pu tous embarquer sur le vol de Roissy. Nous étions donc en tout 17 à partir (14 pour Graines de joie et 3 pour des associations autres mais avec qui ils travaillent). Nous emportons avec nous 800 kilos de bagages, unvéritable convoi !

Au terminal E des agents et superviseurs charmants nous font passer en priorité. Le vol n’était pas bon du tout mais heureusement grâce à la collaboration exceptionnelle des agents du sol et de l’équipage (nous ne remercierons jamais assez le commandant de bord qui a accepté 6 Jump Seat au lieu de 3 en transformant leurs couchettes en sièges) nous avons finalement tous pu embarquer.

Le vol s’est très bien passé. Nous sommes arrivés à Ouagadougou à 21h, il faisait 28°C.  Le passage de la douane a été un peu long et un peu spécial pour 2 d’entre nous. En effet une autre jeune fille (Alice, une jeune roumaine) et moi même n’avions pas eu le temps de nous occuper des visas. Nous avons donc rempli une fiche auprès de la police des frontières et avons fourni 2 photos en plus de notre passeport. N’ayant pas l’argent pour payer le visa (10.000 CFA soit 100 francs français soit 15 euros) nous avons laissé le tout entre les mains de la police. On nous a donné un sauf conduit afin de pouvoir sortir. Je suis désormais une sans papiers … au sens propre du terme. Ca fait bizarre. Nous avons ensuite récupéré nos 46 colis. Le processus a été un peu long mais bon en même temps c’est normal, il fallait vérifier que nous n’en oublions aucun. Je suis sortie fumer une cigarette et ai attendu les autres dehors. Ils ont tardé à sortir car visiblement le nouveau chef des douanes a voulu ouvrir les paquets. Ils ont parlementé mais il n’y a rien eu à faire. Les douaniers ont donc gardé tous les bagages et nous devrons retourner à l’aéroport demain afin de les récupérer.

 

Nous nous sommes rendus à l’hôtel en mini bus … j’étais à la fenêtre à regarder les rues poussiéreuses et  profiter de l’air seclorsqu’ un sentiment de bien être m’a envahie. Je me suis mise à sourire. C’est sur, je suis heureuse et je vais adorer cette expérience.

 

Nous sommes logés au Centre « Carmen Kisito ». Il est géré par des religieuses qui hébergent les jeunes filles en détresse et qui sert aussi d’hôtel. Disons que c’est plutôt un foyer. Nous nous répartissons dans les chambres doubles ou quadruples (la mienne n’a pas de porte). C’est propre et il y a même des moustiquaires. LA CLASSE TOTALE ! Allez ! Je vais éteindre bien que je n’ai pas très sommeil car il faut prendre des forces pour demain.

 

CARMEN KISITO

Centre d’Accueil et de Réinsertion de la mère et de l’enfant

L’analyse des mutations sociales qui s’opèrent dans le milieu urbain de la ville de Ouagadougou a contraint l’association KISITO à découvrir d’autres formes de structures pour enfants. L’association a donc été amenée à élargir sa mission pour prendre en compte la jeune fille mère désoeuvrée et en difficulté. Par cette option elle entend mener des actions préventives en vue réduire le nombre de plus en plus important d’abandons d’enfants pour diverses raisons.

C’est en 1996 que fut décidé le chantier de la « crèche Hôtel Maternel » baptisée en 2003 en «Centre d’Accueil et Réinsertion de la mère et de l’enfant  CARMEN KISITO ». Sa réalisation fut longue et difficile mais le Centre est effectif en 2005 et officiellement inauguré le 11 février 2006.

Objectifs :

CARMEN KISITO (CK) se propose de promouvoir et d’appuyer les volontaires et humanitaires pour le soutien et l’assistance aux jeunes filles mères et aux enfants de 0 à 6 ans.

Objectifs spécifiques :

- Le centre entend promouvoir des actions d’écoute de conseil et de soutien à la femme et jeune fille mère en détresse et à ses proches parents.

- Accueillir, héberger la jeune fille mère en détresse pour une courte durée afin de mieux l’écouter, la conseiller, la soutenir et l’orienter vers une réinsertion familiale et sociale.

- Offrir un cadre d’occupation et de formation aux jeunes filles mères désoeuvrées et aux enfants de 0 à 6 ans pour leur gardiennage et leur éducation.

- Mettre en œuvre toute mesure pouvant contribuer à l’exercice par les jeunes filles de toutes activités  à assurer leur mieux être.

Cadre institutionnel :

- Monseigneur l’archevêque de l’archidiocèse de Ouagadougou est le président fondateur de l’association Kisito. L’économe général et le curé de la cathédrale de Ouagadougou sont les 2 autres membres fondateurs. Tous les trois sont garants de l’orientation de l’association.

- CK est présentement géré par les religieuses de la congrégation des sœurs de l’Immaculée Conception (SIC) suivant une convention à durée illimitée passée avec le bureau Exécutif de l’association Kisito.

- Le centre est organisé en départements et services pour lui assurer ses activités en toute autonomie.

Activités :

- La crèche a une capacité d’accueil de 40 à 50 enfants de 0 à 3 ans, suivis journellement dans tous les soins d’hygiène, d’alimentation, de formation, de jeux d’éveil etc.

- L’école maternelle accueille 90 enfants de 3 à 6 ans en 3 sections d’environ 30 enfants par section. Ces enfants sont éduqués et formés par des sœurs et monitrices diplômées et qualifiées.

Volet filles mères :

- En ce qui concerne les filles mères, le centre joue un rôle important en menant plusieurs actions :

- mission d’écoute dispensée à l’intérieur comme à l’extérieur du centre auprès des femmes et mères célibataires en difficulté ainsi que de leurs parents par des cadres compétents.

- Accueil et hébergement de jeunes filles mères et leurs enfants. Cette prise en charge est fonction de l’état physique, psychologique et humanitaire de la mère célibataire. Sa durée relativement courte est déterminée d’avance dès l’admission de la pensionnaire.

- Formation à une activité ou aide à leur formation à un métier afin d’assurer plus tard la réinsertion familiale et professionnelle de la jeune mère.

NB : un médecin vacataire est à la disposition du centre.

Perspectives :

- Les ressources propres de CK proviennent des activités de la crèche et de l’école maternelle. Elles représentent environ 12,26% du budget de fonctionnement. Les autres ressources viennent de l’aide des bienfaiteurs nationaux et étrangers.

-C’est pourquoi comme œuvre humanitaire devant orienter les filles mères vers la recherche de leur propre autonomie, CK travaille à couvrir à 11,67% son budget par des activités génératrices de revenus.

- CK est ouvert à toute personne soucieuse d’apporter son appui matériel et financier aux activités qu’il mène contre la misère des bébés et de leurs mères en détresse


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