Magazine Humanitaire

Brésil - Mission Mai 2008

Publié le 03 août 2008 par Grainesdejoie

Mardi 6 mai 2008, Marseille – CDG – Rio de Janeiro, Brésil

 

Parce qu’il y a des jours ou rien ne va … parce que ce matin, à part le fait que je me sois réveillée naturellement à 3h51, juste un peu avant que mon portable ne sonne, tout allait de travers. Parce que pour des raisons peu raisonnable j’ai le cœur en berne, parce que ce matin en voulant ne pas faire de bruit tout m’a échappé des mains, parce que même le temps, à l’égal de mon humeur était maussade et qu’il pleuvait sur les toits comme sur mon cœur. Pour toutes ces raisons je suis arrivée d’une humeur peu agréable à l’aéroport.

 

J’ai donc rejoins Paolo, Laurent et Patricia et nous nous sommes envolés pour Rio via CDG avec 250 kilos de bagages. Grâce aux nombreuses connaissances de Paolo nous avons été surclassés en business ce qui, pour un vol de 11h est un élément non négligeable. J’ai fait plus ample connaissance avec Patricia car lors de notre première rencontre à Ouagadougou, le nombre important des participants ne permettait pas d’apprendre à tous se connaître. Nous nous sommes découvertes et elle m’a surtout écouté car, comme si le flot de mes mots pouvait faire disparaître mon mal être, j’ai ouvert les robinets, noyant ainsi le poisson. C’était un peu un comme fuir le fait que je ne voulais pas parler et aurais préféré restée prostrée dans mon moi si triste. J’ai essayé de dormir mais mes larmes ont pris le relais et j’ai passé une bonne partie du vol à pleurer.

 

A l’arrivée à Rio nous avons passé plusieurs contrôles. Le premier un rayon X contrôlant les bagages à main, le classique passage de douane, la récupération des bagages puis un autre rayon X qui contrôlait tous les bagages en soute. Le tout prenant 2h. Un van nous attendait car avec tous ces bagages il aurait été trop compliqué de prendre des taxis et surtout moins sure. Il nous faudra environ 40 mns de route pour rejoindre la favela de Pavãosinho (le petit paon) ou nous attendait Sœur Marie Rose (carmélites du troisième ordre). Deux personnes ont transportés sur leur dos les 14 paquets que nous leur avions préparés pour les monter à la mission. Ensuite Alejandro nous a emmené chez Margarida chez qui nous avions fait une réservation. Sa pousada n’étant finalement pas libre elle nous emmena dans un de ses appartements. Le grand luxe, nous avons chacun notre chambre, cuisine lave linge et tutti quanti ! Pour le prix à payer nous verrons demain. Margarida nous a prêté 300.000 Reals pour pouvoir payer Alejandro (180.000 R) et voir venir demain matin puis elle a filé car  elle était pressée.

Il est 21h, nous sommes tous dans nos chambres respectives, trop fatigués pour redescendre manger quoi que ce soit. On verra bien demain.

 

Le 7 Mai 2008, Rio de Janeiro, Brésil

 

La nuit fût parfaite. Réveillée sans aucune notion du temps je me suis levée car il faisait jour et que j’entendais du bruit. Il était 7h et tout le monde venait de se lever. Nous nous sommes préparé un bon petit déjeuner. Une jeune femme s’est présentée très étonnée de nous voir déjà attablés. Elle était là pour nous, nous apportant petits pains chauds et croissants locaux. Nous avons donc mangé avec plaisir avec vue sur un Corcovado ensoleillé. Un de ces petits moments de bonheur que nous offre la vie. Avec les premiers rayons du soleil mon cœur s’est un peu réchauffé et l’envie de descendre dans la rue est montée en moi. L’envie d’affronter Rio et ses rues bruyantes, d’être habillée en tenue estivale, d’entendre parler une langue étrangère que je ne comprends que vaguement. Vouloir découvrir la favela, envie d’autre chose, envie de ne plus penser à moi mais aux autres.

 

Nous descendons dans la rue vers 9h. Il fait 21°C. C’est parfait ! Nous allons tout d’abords faire du change. 1€ vaut 2.60 Reals et le 1$ vaut 1.60 ®. Nous avons rendez vous avec Sœur Marie Rose à 14h ce qui nous laisse tout le temps d’effectuer nos premiers achats. En effet Paolo veut ramener des maillot et des tongs pour les revendre afin de récolter l’argent dont nous avons besoin pour boucler nos divers projets notamment celui de Kamzaka. Nous allons donc Rua Santa Clara, 33 chez By Dina Maia. Là s’en suit une loooooooooooongue série d’essayage pour Patricia et moi …. Chacun y allant de son choix et préférence. Le prix moyen d’un bikini nous revenant à 11.5€. Monica la gentille vendeuse est bien contente de sa journée et du coup elle a fermé le magasin pour nous faire les paquets. Un problème de payement nous obligera à revenir et de toutes les façons nous avons terriblement faim et il est déjà 13h. Nous laissons donc un acompte et partons nous restaurer dans un Rodizio. Pour 17.9O® (boisson non inclue) on peu manger à volonté. Dans un rodizio le principe est simple. Chacun se sert au buffet puis se présente à votre table des jeunes gens munis de brochettes énormes de viandes. Les viandes sont juteuses à point et le ballet des serveurs incessant. C’est idéal pour les gros mangeurs ou les gens faisant un régime hyperprotéiné J !!!

 

Une petite marche digestive nous amène au pied de la favela où nous avons rendez vous avec Sœur Marie Rose car il faut absolument être accompagné pour pouvoir pénétrer dans le Moro (ce mot (mont) est utilisé pour désigner les favelas qui sont toutes construites sur le même modèle c’est à dire un enchevêtrement de maison construites à flan de colline). Le mot favela est très péjoratif ici et il faudra donc lui préférer celui de Moro afin de ne pas froisser la population locale.

 

Sœur Marie Rose est au rendez vous et nous pénétrons donc dans le Moro. Les premières marches passées nous franchissons le premier poste de « sécurité ». Je mets ici le mot sécurité entre parenthèse car en fait il s’agit de jeunes de la favela, armés, qui fument des pétards et sont en poste afin de prévenir leurs collègues de l’arrivée de la police. Ils sont deux et l’un d’entre eux porte un revolver dans son caleçon. Quelques marches plus haut, en jetant un coup d’œil furtif sur la gauche nous en verrons 4 de plus (dont un armé d’une kalachnikov) et il en est ainsi jusqu’aux dernières maisons de la favela.

 

Les rues ne sont qu’un dédale de bric et de broque, étroit et insalubre où cours des égouts noirs dont l’odeur vous saute à la gorge. Nous rentrons chez les sœurs, à l’abri, enfin si tant est que l’on puisse y être, à l’abri. En effet, ici rien n’est moins sure car d’un moment à l’autre tout peut basculer, comme il y a 15 jours : le mercredi Marie Rose nous a raconté que les policiers sont rentrés dans la favela et on tiré sur les réverbères afin de plonger le moro dans l’obscurité. Il paraît que l’on ne voyait plus que les flashs des tirs et de grenades. Le BOPE (bataillon des opérations policières spéciales) appelé ici la tropa de elite est un bataillon composé d’une centaines d’homme qui ont subit un entraînement impitoyable tant physique que moral afin de lutter contre le trafique de drogue omniprésent ici à Rio et plus particulièrement dans les favelas. La sœur nous a raconté la peur de cet intrusion, le bruit de l’hélicoptère qui sert à la traque et celle de la vue de l’imposant camion blindé estampé de la tête de mort aux deux pistolets, symbole plutôt évocateur de cette troupe sensée protéger les habitants de Rio. Chaque intrusion de ces policiers dans la favela évoque la mort qui, avec un peu de chance, atteint l’objet convoité (le caïd ou le trafiquant recherché) et avec moins de chance celles de personnes « innocentes ». En effet les balles perdues ne sont pas rares et de nombreuses personnes sont blessées ou tuées lors de ces raids. Au mois de février c’est 6 petites filles qui ont péri lors des affrontements entre la police et les trafiquants dans diverses favelas de la ville.

 

15 jours ce sont donc passés depuis cette « attaque » et depuis la sœur n’ose plus trop sortir quand la nuit tombe. Mais dans cette communauté extrêmement pauvre il semble que tous les malheurs du monde se soient rassemblés. En plus de la pauvreté, la drogue et les armes il y a en ce moment une épidémie de dengue. Il faut dire que toutes les conditions sont réunies pour que les moustiques prolifèrent dans l’opulence.  Et comme si cela ne suffisait pas, le seul dispensaire qui pouvait offrir des soins a été fermé car les subventions du gouvernement ont été coupées. Il n’y a donc plus rien ici pour soigner les gens de cette communauté. Il ne leur reste plus qu’à mourir.

 

J’ai fait la connaissance de Sœur Marie Joseph qui est burkinabé. Les sœurs ne sont plus que 2 dans cette communauté car la troisième a été envoyée au Pérou dû à une santé fragile. Sœur Marie Jo vit ici depuis  11 ans et sœur Marie Rose depuis 2 ans (cette dernière est de Wallis et Futuna). Le départ de la 3ème sœur leur porte vraiment préjudice car le travail est immense et il est beaucoup plus difficile à gérer à deux. Elles ont demandé à Rome de leur envoyer quelqu'un mais il semblerait que leur communauté rechigne à envoyer plus de renfort, principalement à cause du manque de sécurité. Travailler ici n’est pas une sinécure.

 

J’aime le langage franc de sœur Marie Rose. Elle n’a pas la langue dans sa poche et la gestuelle appuie souvent sont découragement. Elles forment une équipe peu orthodoxe. Elles sont curieuses de tout, attendent des nouvelles avec l’avidité d’un enfant qui attendrait le père Noël et l’on sent bien que notre venu leur fait extrêmement plaisir. En effet, mis à part lorsqu’elles sont à l’extérieur, elles vivent en microcosme complet. Les visites sont rares (et aujourd’hui j’ai vraiment compris pourquoi), pour ne pas dire inexistantes. Elles posent donc des dizaines de questions et reconnaissent,  non sans demander pardon à leur dieu, qu’elles sont curieuses comme des pies. Elles n’arrêtent pas de se charrier et de rire. C’est un plaisir de partager un moment avec ses femmes. Elles se livrent et nous parlent du découragement qui les assaille parfois, de leur envie parfois de tout envoyer balader, de leur impuissance par rapport à pleins de choses et puis aussi de leur force intérieur, force qu’elles puisent dans leur prières. Je n’ose imaginer dans quelle état elle peuvent être à certaines périodes et je les plaint.

 

Elles nous ont parlé de la PAC (Projet d’Aide aux Communautés), projet gouvernemental visant à modifier la favela. Ce projet par exemple vise à détruire des dizaines de maisons (dont la leur) afin de construire une route qui traverserait la favela, jetant ainsi des centaines de personnes à la rue. Elles nous ont raconté la loi du silence, la non communication entre le gouvernement et leur communauté (cette favela compte environ 25000 personnes), leur impuissance face à cette situation. Elles nous ont raconté les maternités précoces des filles de la favela. Il n’est pas rare de croiser une fille de 13 ans enceinte …. Du deuxième ou troisième enfant. Ici être grand-mère à 30 ans est presque une règle ….

 

Elles nous ont aussi parlé d’un projet (baptisé UNICOM) qu’elles ont mis en place avec une jeune fille de la favela (Vanessa) qui suit des cours de psychologie à l’université et qui, grâce à son acharnement, à réussi à faire venir des professeurs bénévoles dans la favela afin qu’ils assurent des cours de soutien scolaire, d’anglais, d’espagnol et de portugais. Les sœurs donnant des cours de persévérance (catéchisme pour ceux ayant effectué leur première communion afin qu’il puissent se préparer à la profession de foi). Ca fait 1 an déjà qu’elles ont mis le projet sur pied, seules, et que les cours sont dispensés 4 jours par semaine. Seulement elles manquent cruellement de soutien car leurs ressources sont maigres et, même si les professeurs sont bénévoles, elles mettent un point d’honneur à leur donner 50® (20€) par mois afin de participer symboliquement à leurs frais de déplacement et de communications téléphoniques. En effet ici personne de rentre dans la favela sans être accompagné et il faut qu’ils les appellent quand ils sont en bas afin que l’une d’entre elle viennent les escorter. Aujourd’hui 50 enfants et 30 adultes profitent de cet enseignement. Les sœurs se sont organisées pour trouver 3 salles afin de pouvoir accueillir ces derniers. Elles ont fourni chaises et tableau mais elles manquent de fournitures et matériel scolaire. Ce projet leur tient vraiment à cœur et c’est probablement pour cela qu’elles ont eu tellement de mal à nous demander notre aide. Nous leur avons assuré que si nous pouvions les aider nous le ferions mais pour cela il faut connaître les besoins réels et faire un devis. Elles étaient ravies de savoir que, même si nous ne pouvions pas leur assurer à 100% que nous pourrions les aider, nous ferions de notre mieux. Elles ont confiance en l’association et je suppose que le fait de savoir que oui, nous sommes là, derrière elle pour les soutenir, doit être un grand soulagement. J’essaye d’imaginer à quel point ça doit être dur et gênant d’avoir à demander de l’aide car, même si l’orgueil est un pêché capital je suppose que dans ce genre de situation on ne doit pas pouvoir s’empêcher d’en ressentir une pointe, pointe qui leur sera probablement pardonné … enfin … si jamais … bien sur !!!! Alors plus que de l’orgueil je considère ça comme un acte de courage.

 

Le 8 Mai 2008, Rio de Janeiro, Brésil

 

Ce matin nous sommes allés un peu à la plage car nous n’avons rendez vous avec les sœurs qu’à 15h. Nous allons donc nous étendre sur la plage d’Ipanema chez Jorge et Cris à qui nous louons des chaises. Il fait un temps magnifique et le cadre est idyllique. L’eau bien que froide au début est délicieuse. C’est incroyable comme la mer est un élément apaisant. A chaque fois je suis envahie par une sorte de paix intérieure. En plus la compagnie des autres m’est fort agréable. Nous trinquons à la santé de Maya qui aurait aimé être avec nous pour cette mission et la caipirinha fini de nous plonger dans un état de béatitude presque total. Les garçons remontent à l’appartement pour préparer le déjeuner pendant que Patricia et moi profitons encore un peu de la plage. J’apprécie vraiment sa compagnie et bavarder avec elle.

 

Après le déjeuner nous allons à la favela. Les sœurs n’étant pas au rendez-vous nous devrons les appeler. Aujourd’hui au « poste de vigilance N°1 » c’est un garçon qui doit avoir à peine quinze ans munit d’une mitraillette qui nous décroche un grand sourire. Il a eu l’aval de ses frères qui squattent derrière un mur. Je me permets un « bonjour » auquel il répond volontiers. Je préfère encore me le mettre dans la poche et surtout qu’il grave nos visages dans son cerveau au cas où, pour X ou Y raisons nous serions amenés à le recroiser sans la présence des sœurs. C’est assez curieux comme sensation, je veux dire le fait de dire bonjour à un gamin armé trafiquant de drogue afin de s’en faire un « ami ». En fait ici ceux qui pourraient nous causer le plus tords sont les policiers car ici nous sommes sous la « protection » du caïd. En effet ils ont ordre de ne pas nous toucher puisque nous venons pour le bien de leur communauté. Donc, une fois qu’ils ont scannés nos visage nous sommes supposer ne plus rien risquer. Il en est tout autrement de la part des policiers pour plusieurs raisons. En effet nous pouvons très bien être pris pour des trafiquant, surtout que nous nous baladons souvent avec des sacs afin d’amener des choses aux sœurs. Donc, nous avons pour consigne, au cas on se retrouverait avec un flingue dans la nuque de crier que nous sommes « gringos » (c’est ce qui est arrivé à Laurent l’année dernière). Personnellement je me balade avec une photocopie de mon passeport afin de pouvoir prouver ma nationalité.

 

A peine arrivés chez les sœurs nous repartons à la découverte de la favela afin de pouvoir rendre visite aux familles qui connaissent l’équipe. Il paraît qu’ils appellent tous pour savoir si on est arrivés ou quand est ce qu’on repart car tout le monde veut nous voir.

 

Nous commençons donc notre ascension vertigineuse à travers des ruelles sombres et malodorantes. On monte des centaines de marches nous arrêtant dans diverses maisons dans lesquelles chacun met un point d’honneur à nous offrir un petit café, un gâteau, un coca ou n’importe quoi qui puisse nous montrer à quel point nous sommes les bienvenus.

Et c’est ainsi que je fais la connaissance de ces personnes merveilleuses, accueillantes et sympathiques. Chaque famille nous ouvre leur très humble demeure afin de nous garder l’espace d’un instant, instant qui sera gravé dans leur mémoire et dans nos cœurs. Chacun évoque le passé et les moments exceptionnels qu’ils ont passés lors des différentes missions de graine de joie ici ; comme par exemple cette excursion au Corcovado (ils avaient emmené plus de 60 enfants et adultes), cette journée à la plage ou n’importe quel geste ou attention qu’on ai pu leur prodiguer. Chacun de ces moments si particuliers est évoqué avec nostalgie mais surtout avec une immense gratitude. Comment ne pas tomber sous le charme de ses gens si simples et chaleureux !

 

Nous passerons environs 5h dans la favela profitant d’un point de vue magnifique une fois arrivés presque en haut du Morro. Nous n’irons pas jusqu’en haut car la nuit est tombée et l’on y voit rien. Au cours de notre « balade » nous rencontrerons plusieurs « postes de sécurité » mais celui qui m’a fait le plus rire est le jeune homme adossé au mur (toujours avec son flingue dans le caleçon) qui, avec la plus grand naturel nous dit « vous pouvez y aller, la zone est sécurisée ». C’est le monde à l’envers ! Plus nous montons plus nous apercevons de guetteurs mais notre œil novice a bien du mal à les repérer parfois. Celui des sœurs lui est affûté… à moins que ça ne soit parce qu’ils occupent toujours les même poste. Ils sont munis de talkie walkies.

Leur présence plus accrue me semblera plus évidente une fois que l’on m’aura expliqué pourquoi. En effet nous sommes presque au sommet maintenant et nous allons rendre visite à une certaine Maria. C’est une femme d’un certain âge et il y a chez elle 5 enfants plus mignons les uns que les autres. Nous sommes accueillis comme le messie. Maria est très contente de nous voir et sa joie m’impacte beaucoup. Je suis surprise par ma capacité à communiquer avec les brésiliens. Je ne me souvenais pas que nous nous comprenions si bien. Le petit dernier est un enfant magnifique, presque blanc avec de grandes boucles cuivrées. Paolo discrètement m’explique une fois sur la terrasse que la maison qui est juste à côté est celle du parrain actuel de la favela et qu’en fait, cet enfant si beau n’est autre que le fils de ce dernier qu’il a eu avec la fille de Maria. C’est donc pour cela qu’il y a tout ce confort à l’intérieur et que la petite nous mitraille avec son appareil photo numérique dernier cri. Il n’y a plus qu’à espérer qu’il n’y ai pas de descente de la BOPE ce soir pendant que nous sommes là !

 

On passe un bon moment chez elle puis elle nous accompagne un petit bout de chemin. Nous empruntons donc le chemin du retour, de nuit et dans le noir. Il faut faire extrêmement attention car les escaliers sont raides, il n’y a que très rarement de rampes et les marches sont irrégulières. Nous passons par un « couloir » que Paolo déteste car en effet il a de cet endroit un très mauvais souvenir. Il y a deux ans un des trafiquants ayant pris Laurent pour cible s’était énervé et c’est grâce à l’intervention de la sœur que tout s’est arrangé. Partout dans la favelas les odeurs se mélangent mais mis à part celle des égouts la plus prédominante reste quand même celle de l’herbe ou du shit. Nous passons ce couloir sans encombre surtout que nous a rejoins Juliana et, comme elle fit partie de la famille du parrain c’est une protection supplémentaire. Je ne sais pas combien de marches nous avons gravit aujourd’hui, des centaines …. Et une fois arrivés chez les sœurs nous continuons notre descente afin de visiter d’autres familles. Nous allons voir Solayana, jeune fille de 18 ans. Elle s’est mariée samedi dernier avec un homme de 28 ans car elle est enceinte de 4 mois. Elle nous met le DVD de son mariage qui a été célébré dans la chapelle des sœurs, la fête ayant lieu dans la salle d’en bas. Cette fille est magnifique. Nous nous entassons donc tous sur le canapé ou parterre afin de regarder le film et je sens bien que les autres sont dans le même état que moi c’est à dire plus morts que vivants. Je me liquéfie sur place. Cette journée a été épuisante tant sur un plan physique que moral car marcher dans la favela est épuisant mais surtout parce que nous avons fait énormément de rencontres et que cela demande de l’énergie. Je suis vidée de mes forces et commence à me décrocher la mâchoire. C’est à celui qui baillera le plus. De retour chez les sœurs ces dernières nous offrent un encas sur lequel je me jette car non seulement j’ai un peu faim mais c’est surtout que je sais que je n’aurais pas la force de ressortir avec les autres puisqu’il faut que j’écrive mon carnet et que la tâche me semble insurmontable ce soir. Je sais qu’il faut que je le fasse car sinon il sera trop tard et je regretterai de ne pas avoir partagé cette expérience fantastique sur le plan humain avec ceux qui me lisent.

Il est 23h, les autres ne sont pas rentrés et je crois que je vais aller me coucher.

 

Le 9 Mai 2008, Rio de Janeiro, Brésil

 

Levée aux aurores (6h15) j’ai traîné jusqu’à ce que les autres se lèvent. Après un bon petit dej nous partons à l’assaut des boutiques du centre. C’est monstrueux l’énergie qu’il faut déployer pour faire les boutiques. Entre les transports et le shoping nous passerons 6 heures à piétiner. Mon dos cri « au secours » et nous rentrons, Laurent et moi, complètement liquéfiés, pendant que Paolo et Patricia finalisent leurs emplettes.

 

« El Centro » c’est le royaume du brouhaha où se bouscule une foule frénétique venue pour faire des affaires car ici on peut acheter de tout pour pas cher. Entre autre il y a le magasin Caçula, enseigne mythique pour les cariocas car ici on trouve TOUT pour faire les costumes pour le carnaval, des chaussure aux paillettes en passant par les plumes, plus magnifiques les unes que les autres. Une odeur saisissante de naphtaline règne au rayon plume et ses dernières sont gardées comme un trésor digne des rois d’Espagne. Les vieilles maisons du XVIII sont en souffrance et de gros travaux de restauration des façades seraient bénéfiques. De part le monde qui circule, les rues ressemblent aux avenues françaises à la veille de Noël. Nous nous arrêtons dans un des traditionnel lanchonete, pour siroter un de leur délicieux jus de fruit.

 

Après le déjeuner tardif nous faisons une tentative pour aller à la plage mais il y a du vent et nous avons froid. Retour au bercail pour faire les comptes et préparer les bagages afin de ne pas être pris de cours ce week-end.

 

Après un petit apéro qui finira de nous achever nous ressortons juste en bas de la maison au Via Sete, afin d’y manger un excellent filet de bœuf. Je rentre à la maison tandis que les autres partent se balader à Copacabana.

 

Le 10 Mai 2008, Rio de Janeiro, Brésil

 

Nous avions rendez vous à 17h à la paroisse de la Resureção car le père Roberto souhaitait nous voir. Finalement nous ne l’apercevrons que quelques minutes avant qu’il ne célèbre la messe. MarieJo demande à Patrick, un des enfants de la favela de nous accompagner là-haut afin que nous puissions assister à l’office de 18h30 car les enfants de la chorale seront présents. Comme nous sommes en avance, nous allons voir le marché artisanal. En fait ce sont des mamans de la favela qui se sont regroupées et ont investi l’ancien dispensaire. Chacune fabrique des petits objets selon sess moyens et son talent afin de toucher quelques revenus. On y trouve des figurines en pâte à sel, des boucles d’oreille, des chaussons en crochet, des savons etc. Je trouve ça chouette que chacune se mobilise pour essayer de s’en sortir et, même si cela reste dérisoire, au moins elles s’occupent et cela leur permet de sortir un peu de leur quotidien souvent morose, parfois violent.

Alors que nous étions à l’intérieur il y a un ado armé qui est rentré. Il nous a surveillé un moment puis est ressorti sans rien dire. Après avoir acheté 3 babioles nous sommes rentrés dans l’église pour assister à la messe qui n’a rien à voir avec les célébrations catholiques en France. On est loin des chichi-ponpons  des messes françaises. Ici tout le monde chante, tape dans les mains et participe. C’est fou le nombre d’enfants qui participent à cette célébration. L’église est pleine, c’est un peu le foutoir comparé à la France, il y en a qui sortent, d’autres qui rentrent, ici on ne se retourne pas pour voir qui arrive en retard. Chacun vient quand il veut et surtout quand il le peut. D’ailleurs, pendant la messe, le garçon armé de tout à l’heure est venu faire un tour et je ne suis pas sure que ce soit pour y communier.

 

Nous sommes à l’honneur ainsi que les mères de familles car demain c’est la fête des mères au Brésil. A la sortie nous saluons beaucoup de monde. Des enfants que connaissent Paolo et Laurent arrivent pour les saluer. Ils ont visiblement bien grandi. Ca doit être chouette effectivement de suivre le parcours de ses gosses.

Paolo m’a parlé de William : un jeune footballeur très prometteur qui a été repéré par les belges. Ils croyaient tellement en lui qu’il se sont débrouillés pour le faire venir en Europe. Malheureusement il a été contrôlé positif (drogue) lors de la visite médicale et ils l’ont renvoyé au Brésil. Le gosse a mal tourné et fait désormais parti de la bande qui contrôle aujourd’hui la favela. Ici c’est vraiment le problème majeur. La misère est telle que les gosses ne veulent pas s’ennuyer à faire des études pour s’en sortir et, quand bien même le voudraient-ils ils n’en auraient pas les moyens financièrement. Donc, comme ici on vit au jour le jour, le plus simple est encore de dealer. L’argent et rapide et « facile » mais on-t-ils seulement conscience du danger ? Ils savent que leur amis meurent, qu’ils sont même parfois torturés (j’ai entendu des choses horribles comme ces gens que l’on met dans des bacs remplis d’eau et que l’on électrocute ou encore les méthodes peu orthodoxes des BOPE qui étouffent leurs victimes avec des sacs en plastique pour leur faire cracher le nom de leur chef) …. Et pourtant … rien ne pourrait les empêcher de gagner 3 sous rapidement.

 

Après la messe le père et Marie Rose décident de nous sortir. Nous passons à l’église de la Resureção afin qu’il se change et hop le col blanc disparaît). Nous rencontrons le père Roberto qui est en réunion chez lui avec des jeunes puis nous repartons en direction de Copacabana. Nous sommes au Barril 1800, un restaurant de cuisine traditionnelle où ils jouent de la musique. Le père nous choisi plusieurs plats typiques et on arrose le tout allègrement de Caipirinha. Arrivés à la moitié Paolo et moi sommes saouls. C’est la première fois de ma vie que je mange du cœur de palmier frais c’est à dire présenté dans le tronc coupé en deux et grillé au barbecue. Nous rentrons à pied afin de digérer (non sans avoir souhaité une bonne nuit à nos deux compères). Je m’écroule comme une masse.

 

Le 11 Mai 2008, Rio de Janeiro, Brésil

 

Paolo et Laurent sont partis assister à la messe de 9h. En bonne feignante laïque que je suis j’ai préféré rester à la maison. Patricia s’étant proposé de me ternir compagnie (c’est beau la solidarité féminineJ). Nous avions donné rendez vous en bas de la favela à 10h15 afin qu’on vienne nous chercher. C’est un jeune garçon qui passe nous prendre.

 

Aujourd’hui c’est le grand bazar au sens propre et figuré du mot. En effet, avec tous les bagages que nous avons emmenés, plus tous ceux que Graines de joie leur fait passer via des amis qui viennent à Rio, les sœurs se sont constitué un véritable trésor de vêtements et ont organisé un grand bazar. Cet évènement à plusieurs atouts. Le premier et majeur et de permettre aux gens de la favela de s’habiller pour pas cher. Les revenus étant faibles voir quasi inexistant, il est toujours difficile pour eux de se fournir en vêtements. Ici tout coûte entre 2 et 5 ® (entre 1 et 2€). L’autre avantage non négligeable est celui de permettre aux sœurs de se constituer un petit pécule qui les aidera dans leurs projets. Rien que la journée a rapporté 640® (246€). A l’ouverture à 10h c’était paraît-il comme les jours des soldes aux galeries Lafayette. Tout le monde se bousculait à la porte. Il y a avait de tout et pour tout le monde : des vêtements de bébés en passant par les chaussures et les sacs. Ils avaient tous l’air content !

 

Après le bazar nous avons été invités à un churrasco. Une partie des femmes de la communauté nous ont préparé un repas délicieux et c’est Rogelio, le mari de Wanda qui préparait le barbecue. Nous avons donc partagé un excellent moment avec eux. A 15h nous avons du nous échapper car nous devions partir pour l’aéroport. Nous avons donc pris le taxi pour l’appart ou nous attendait Maragarida. A 16h nous quittions la rue Visconte do Piraja en direction de l’aéroport. Les autres sont en R1. En ce qui me concerne je ne sais pas si je pars alors Laurent me donne le numéro des sœurs au cas où. Elles m’ont dis que je pouvais rester chez elles sans aucun problème au cas où je ne partirai pas. Il n’y a pu qu’à croiser les doigts !

 

Le 12 Mai 2008, Rio de Janeiro, Brésil

 

Comment pourrais-je trouver les mots pour décrire l’angoisse, la peur et cette sensation d’impuissance que j’ai pu ressentir hier soir. Comment peut on expliquer aux autres véritablement ce que l’on ressent quand on ne sait plus quoi faire. Quand toutes les idées qui traversent notre esprit ne sont plus qu’un sac de nœud … quand on a l’impression que rien ne va et qu’on n’arrive pas à trouver une solution ! Pour la première fois de ma vie je me suis sentie vraiment mal par rapport à une situation que je ne savais pas gérer. Mais plus que cette situation en soi je me suis surtout sentie très très seule. Si encore j’avais eu quelqu'un à mes côtés …

 

Paolo et les autres ayant embarqué je me suis retrouvée toute seule. Non pas que la chose en soi m’effraye, j’en ai l’habitude. C’est plutôt de ne pas savoir où j’allais qui commençait à m’angoisser. Les sœurs m’avaient bien proposé de m’héberger dans la favela au cas où je ne pourrais embarqué mais je n’arrivais pas à les joindre depuis l’aéroport. Hors, je ne pouvais me présenter seule avec ma valise à roulette qui me donnait cet air de « allez y dépouillez moi ». En plus de nuit ! Je discute avec 4 garçons qui eux aussi se sont fait débarqué mais ils font leur vie et prennent un taxi pour aller dans un hôtel à Flamengo. Je me retrouve donc complètement seule et les options qui se présentent à moi n’ont pas lieu de me rassurer. La première serait d’arriver à joindre les sœurs, de prendre un bus et qu’elles viennent me chercher … mais elles ne répondent ni au fixe ni au portable … la deuxième serait de retourner à l’église car le père m’a aussi proposé de m’héberger mais je n’ai pas de contact téléphonique et je ne sais pas si l’église est encore ouverte à cette heure ci …. Il ne me resterait plus qu’à me présenter directement avec l’espoir accroché au cœur qu’elle le soit. La troisième serait de contacter Margarida, qui nous a loué l’appart mais elle est injoignable et je ne peux même pas me pointer chez elle puisque je n’ai pas prêté attention à son adresse. C’est ça le problème de voyager en groupe, j’ai baissé mes défenses et mon attention, mon sens de l’orientation a été réduit à néant et j’en suis devenue distraite. Dieu sait que je m’en suis voulu ce soir de m’être laissé bercer par la facilité. Résultat je suis dans la merde jusqu’au cou et je ne peux m’en prendre qu’à moi même.

 

Au fur et à mesure de mes essais téléphoniques pour joindre les uns et les autres mon désespoir prend place. J’essaye de garder la tête froide et de penser à d’autres solutions. Il y aurait bien ce type d’hospitality club mais je n’ai pas son téléphone, le guide du routard ... je l’ai laissé à l’appart car je ne pensais pas en avoir besoin …. Aller au Sofitel et demander de l’aide à la réception … bof … mais ça aurait été l’option en dernier recours car je ne voulais absolument pas traîner mes guêtres la nuit seule dans Rio sachant que je ne peux faire confiance à personne qu’à moi même. J’ai le moral dans les chaussettes et décide de prendre le bus pour Copacabana. 6.5®, envie de pleurer incluse. Pendant l’heure et demi de trajet j’essaye comme une frénétique de joindre les sœurs … en vain.

 

Plus le bus roule plus je suis angoissée. Que vais-je faire une fois arrivée. J’aimerais pouvoir dormir dans ce bus. Je voudrais juste ne pas être dans la rue à cette heure tardive. Je maudis ma valise cabine. Une larme s’échappe de mes yeux et le monsieur a côté de moi me demande ce qui se passe. Je lui raconte mes malheurs et je lui dis que la seule solution serait d’aller à l’église en espérant qu’elle soit ouvert et il me demande qu’elle église …. Nostra Senhora da Copacabana … mais je ne connais pas l’adresse exacte. Il me propose de m’y emmener puisqu’il ne descend pas loin. Nous voilà donc partis à pied pour finalement arriver en 5 minutes sauf que là, je réalise que je ne suis pas à la bonne église … mais alors pourquoi lui ai-je donné se nom puisque je n’y ai jamais mis les pieds ??? je suis stupéfaite et à la fois surprise quand à ce qu’il a pu penser de moi … cela restera un grand mystère. Quoi qu’il en soit je réfléchi un peu et le nom de la bonne église me revient en mémoire … Igleja da Resurreçao … mais je ne connais pas l’adresse exacte. Des vieilles dames qui étaient là lui donnent l’adresse tant recherchée et me proposent de prendre le bus numéro 455 …. Je ne tiens plus en place et ne désire qu’une chose c’est monter dans un taxi et filer là-bas voir si mon calvaire pouvait s’achever. Je ne veut plus perdre de temps avec encore des bus qui prennent trois plombes … au plus tôt j’arriverai au plus j’aurais de chance de trouver les portes de l’église ouvertes. Le jeune homme me fait monter dans un taxi et parle avec le chauffeur … La course ne l’intéresse pas et il me fait sortir de sa voiture. Il négociera ferme avec un deuxième taxi qui finira par m’emmener au point voulu mais il se trompe en tournant dans la rue et je fais le reste du chemin à pied, en « priant » pour qu’il ne m’arrive rien …. Je retiens ma respiration pour faire les 10 derniers mètres … mon cœur est prêt à lâcher … ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii … il y a de la lumière et les portes sont ouvertes !!!!! MERCI MERCI MERCI !!! J’explique tant bien que mal la situation au gardien mais c’est quand je vois arriver le mari de Christiana que je mes nerfs lâchent et que je met a pleurer de soulagement …. Je pleure et rigole en même temps trop heureuse de me savoir entre de bonnes mains. Nous rigolons de l’absurdité de cette expérience. Tout se règle rapidement : après avoir réussi à joindre les sœurs, c’est Marie Rose qui viendra me chercher. Je passerai la nuit chez elles bien au chaud après avoir dîné avec elles et papoté jusqu’à minuit.

 

J’ai dormi comme un bébé me sachant en lieu « sur » … oui petite recommendation quand même, si jamais j’entend des affrontements ou des tirs il faut que je reste allongée dans ma chambre car c’est la pièce la plus sure de la maison. Rassurant tout ça ! Mais hier j’étais loin de penser à tout ça.

 

Levée à 8h30 j’ai pris le petit déjeuner avec les sœurs puis je suis descendue au bazar pour aider Marie Jo à sortir de nouveaux vêtements et à remettre de l’ordre. Hier elle a vendue pour 100de marchandises. Après le déjeuner je redescend prendre le bus (toujours 6.5®, les larmes en moins) pour l’aéroport. Une fois de plus je me fais débarquer sur le vol mais cette fois ci le retour à la favela se fera dans le calme puisque j’ai bien les bons numéros et que je sais où les trouver.

 

De retour à la maison vers 19h je me mets donc sur internet afin de voir l’état des vols et je m’aperçois qu’il reste un R1 sur le vol de demain à 19h. Je saute dessus comme la misère sur les pauvres gens car sinon je vais être bloquée ici jusqu’à la fin du mois. Ca ne me dérange pas outre mesure de rester ici. C’est même plutôt agréable mais ce sont les va et vient qui sont fatigants car en fait je perds mon après midi. Demain donc je partirai tranquillement sachant que cette fois c’est pour de bon.

 

Le soir je pars dîner avec Marie Rose. Elle me racontera son expérince en tant que religieuse, le pourquoi et le comment, les doutes et l’acharnement …. Ce fût une excellente soirée. Nous nous couchons vers minuit.

  

Le 13 Mai 2008, Rio de Janeiro – Paris – Marseille

 

Aujourd’hui je me suis autorisé une bonne grasse mat. Je crois que le soulagement de savoir que je suis sure de partir m’aide à me reposer complètement. J’ai donc mis mon réveil à 9h30 de manière à être prête lorsque Marie Rose reviendra de la messe à 10h. Je tiens à profiter de mon dernier jour avec elles.

 

Nous réussissons à convaincre Mariejo de nous accompagner à la plage. Cette dernière après s’être reposée ce matin voulait ouvrir le bazar. Un des arguments décisif a été que l’on ne se reverrait pas avant un moment et que le bazar pouvait bien attendre un peu. Alors j’ai une l’impression d’être un peu le diable qui pousse à la feignantise mais après tout elles sont tout le temps à la disposition des gens et elles méritent bien un peu de repos. En effet, même les jours de repos elles sont sollicitées tout le temps (pendant qu’on petit déjeunait toutes les 2 il y en a qui sont venus taper à la porte). Nous l’avons donc convaincu de se joindre à nous et nous sommes allées passer 1h sur la plage d’Ipanema. Pour Marie Rose c’est important la mer. Après tout, elle a beau être rentrée dans les ordres, elle n’en reste pas moins wallisienne et toute son enfance a été bercée par la mer. Nous voilà donc partie à l’assaut des vagues qui sont aujourd’hui importantes et tous les surfeurs sont de sortie.

 

Après le déjeuner je me charge de leur graver les photos de mon séjour afin qu’elles en ai un bon souvenir de ce dernier puis je me prépare tranquillement. A 15h30 je descend prendre le bus (encore !) direction l’aéroport. Le trajet prendra une bonne heure et demie car il y avait un accident. Ca me fait bizarre quand même cette fois de savoir que c’est pour de bon. Petit point à l’estomac.

 

Je passe sans problèmes toutes les embûches liées à un embarquement (douane, filtres de sécurité etc…) et décide de rentrer dans les premiers puisque le vol est prévu complet et que je tiens à avoir de la place pour mon bagage. 10 minutes après avoir posé mon séant un jeune homme se présente en me disant « vous êtes bien au 22A ? » … ben oui, c’est ce qui est marqué sur ma carte …. Il y avait donc un double seating ce qui m’a permis de voyager en business après changement. C’est cool finalement le double seating !

 

Le 14 Mai 2008, Aix-en-Provence, France

 

Je rentre à la maison vers 15h30 après avoir effectué ma correspondance sans problèmes. Je suis crevée mais contente d’être là aussi. Après tout, c’est mon anniversaire aujourd’hui !

 

Voilà  le projet que GRAINES  DE JOIE a finançé lors de cette mission. Nous nous penchons maintenant sérieusement sur le projet UNICOM monté par Vanessa

 

 

FAVELA

PAVAO PAVONSINO

RIO DE JANEIRO

 

PROJET N° 2

PAROISSE DE LA RESSURECTION

PROJET: CAPACITE POUR LE TRAVAIL

ANNEE 2008

INTRODUCTION

Ce projet s’articule autour de l’éducation des adolescents de la favela de Pavao-Pavaosinho afin qu’ils puissent accéder à un premier emploi.

Depuis quelques années le processus d’apprentissage d’un métier a déjà été mis en place dans cette paroisse. L’expérience démontre largement que les élèves qui ont bénéficié de ce projet ont pu arriver au développement de leur capacité humaine et ont eu la possibilité d’entrer dans la vie professionnelle. De fait, ils ont vu s’éloigner le marginalisation, provoqué par l’ambiance de leur environnement (ce sont des jeunes qui vivent dans les favelas de beaucoup de quartiers de Rio de Janeiro).

LES BIENFAITEURS DU PROJET

Le gouvernement de l’état de Rio de Janeiro collabore au projet par la mise à disposition d’une assistante sociale, d’une secrétaire et d’un professeur.

L’église participe avec des bénévoles qui donnent des cours de portugais mathématique et religion, en dehors du temps scolaire.

NECESSITE ACTUELLE

La rapidité du processus de globalisation et d’informatisation des entreprises exige un minimum de connaissance informatique. Nous envisageons les besoins de développer un cours d’informatique qui aide environ 60 jeunes entre 14 et 16 ans inscrits dans ce projet.

Les cours seront donnés trois fois par semaine avec des dix élèves car nous n’avons que 10 ordinateurs.

Le prix par professeur est de 100 real par cours (10 real par élève).

Coût global en euros : 2700€

Le projet dure trois mois avec des cours de lundi à vendredi de 8 h du matin à midi.

L’évaluation du même projet sera réalisée par la Paroisse et par le représentant du gouvernement de l’Etat.


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