car si jamais il nous semblait vraiment impossible
d’imaginer
ce qu’est la mort il y a toujours les objets
pour nous le rappeler
poupées bibelots fauteuils
et aussi les appareils électroménagers
comme toutes les autres machines activées par de l’énergie extérieure
et cette énergie cette
lumière
ne sentent pas mais
elles sont là
même une orange qui tombe de la fenêtre
roule pendant quelques mètres éclate
en morceaux sur la route et pourtant
il n’y a eu aucune douleur
che se mai ci sembrasse proprio impossibile immaginare
cos’è la morte ci sono sempre gli oggetti a
ricordarcelo
bambole soprammobili poltrone
anche gli elettrodomestici
come ogni altra macchina attivata da energie esterne
e queste stesse energie questa
stessa luce
non sentono
ma ci sono
persino un’arancia che cade dal finestrino
rotola per qualche metro scoppia
in pezzi sulla strada eppure
non c’è stato alcun dolore
*
et à la fin qu’est-ce que c’est que ce réel
car s’il n’est pas un quelque chose il
n’est pourtant pas un rien
parce que dans le manque de son
d’un après-midi opaque ensoleillé
il y a cette douleur-là que l’on ressent
quand même
l’escargot comme la baie
éclate sous le pas le sac
à provisions s’abat sur le pavé
quand je rentre le soir fatigué
et le câble qui me lie au temps se décolore
et s’il est vrai qu’il n’y a que cette langue
dont on peut dire qu’elle est
(ou peut-être aussi la vie
dans son mouvement stupéfiant)
d’où vient alors qu’on ne peut pas penser le vide
sinon comme une forme un récipient
e alla fine cos’è questa realtà
che se non è un qualcosa non è neppure
un niente
perché nella mancanza di suoni
di un pomeriggio opaco assolato
c’è questo dolore qui che comunque si
sente
la chiocciola come
la bacca
scoppia sotto al passo tonfa
sul selciato il sacco della spesa
quando torno a sera e sono stanco
e scolora il cavo che mi lega al tempo
e se è vero che questa lingua sola
la si può dire essente
(o forse anche la vita
nel suo stupefacente movimento)
allora da dov’è che non si pensa il vuoto
se non come una forma un
recipiente
Alessandro De Francesco, Lo spostamento degli oggetti - Le déplacement des objets, Traductions de Doriane Bier, Alessandro De Francesco et Laurent Prost, Vérone, Cierre Grafica / Anterem, 2008
bio-bibliographie d’Alessandro De Francesco
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