Sarkozy vient de décider que l' Elysée contrôlerait désormais l'usage de plus de 20 millions d'euros de deniers publics. Ni vu ni connu.
Grâce à un habile tour de passe-passe budgétaire- que le Sénat doit encore avaliser- l'Elysée a raflé ce petit magot aux ministère de l'Intérieur et au Budget. A Beauvau, les conseillers de Michèle Alliot-Marie dénoncent discrètement "le fait du price". A Bercy, ceux d'Eric Woerth évoquent, suffoqués, "un changement de régime".
Concrètement, chaque année, l'Etat laisse les députés et sénateurs disposer librement et légalement d'un pactole de 120 millions d'euros. Cette manne - dite "réserve parlementaire"- sert à financer, sur justificatif, des opérations de voirie, de rénovation, d'aménagement, etc., dans leurs fiefs.
Faire savoir dans la presse locale que Mme la députée ou M. le sénateur a obtenu, grâce à son entregent, quelques centaines de milliers d'euros pour refaire le toit de l'église ou la place de la mairie est du meilleur effet. Certains initiés arrivent ainsi à palper près de 4 millions d'euros de crédits pour leur circonscription. Les néophytes et les naïfs, rien. Généralement, ces derniers apprennent vite...