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Le dernier Marvel Deluxe en date est un recueil en forme d'hommage à John Buscema, un dessinateur devenu presque aussi célèbre que les héros auxquels il donnait la vie.Difficile donc de faire le petit résumé habituel de l'histoire puisqu'il s'agit ici d'épisodes issus de nombreuses séries. On commence en 1948 avec Crimefighters (une série policière dans laquelle des malfrats vont tenter de s'emparer du cercueil d'Abraham Lincoln pour pouvoir en obtenir une rançon !) et l'on va jusqu'en 1998 avec Shadows & Light (ayant comme vedette le célèbre Hulk).Entre ces deux extrêmes, l'ouvrage nous propose un voyage essentiellement centré sur les années 60 et 70, avec de nombreux épisodes des Avengers, un peu de Tales to Astonish, une pincée de Fantastic Four et même des invités surprises comme Dracula en personne ou les dieux d'Asgard.L'intérêt de l'ensemble, en tant que récit censé passionner les foules, est assez inégal mais, pour une fois, l'essentiel n'est pas là puisque l'on se penche surtout sur les créations de Buscema. Et le type était plutôt doué, c'est certain. Malgré les affres du temps, les modes qui passent et les styles qui défilent, l'on ne peut que constater (et ce bien que la colorisation n'aide pas vraiment) la qualité des postures, travaillées, et, surtout, des visages, particulièrement expressifs. Même certains personnages féminins, au style très rétro, finissent par avoir un côté "pin-up" intemporel.L'un des épisodes les plus réussis du point de vue graphique est sans doute celui consacré au Silver Surfer. Buscema, dont on sait qu'il n'aimait guère le genre super-héroïque pur et lui préférait l'antiquité (cf Les Chroniques de Conan) ou les sagas cosmiques, y donne la pleine mesure de son talent et est, cette fois, servi par une mise en couleur qui ne dénature pas son art.Bien que ce ne soit pas tellement important pour une fois, je vais tout de même citer quelques scénaristes présents ici. L'on retrouve Roy Thomas et Stan Lee principalement. Petit passage également de Roger Stern et Marv Wolfman. Par contre, curieusement, quelques épisodes ne sont pas crédités de manière complète, personne ne sachant bien qui a pu pondre telle ou telle histoire. Selon le "Marvel Way" de l'époque, il est probable que le dessinateur lui-même avait, sinon une totale liberté dans ce domaine, disons au moins une grande part de responsabilité dans le résultat final.En bonus, quelques covers et une longue intro de Roy Thomas qui revient sur le parcours de son illustre collègue et ami. Dans les petites curiosités, l'on peut signaler un épisode (intitulé Avenjerks Assemble !) dans lequel les auteurs se mettent eux-mêmes en scène avec beaucoup d'humour. Ah, notons aussi une double page où sont représentés tous les personnages ayant fait partie un jour des Vengeurs (vous verrez qu'à l'époque - il y a quarante ans tout de même - ils n'étaient pas si nombreux que ça).Beaucoup de nostalgie pour un album destiné avant tout aux curieux et aux collectionneurs.