Le directeur général du FMI est en tête du classement des personnalités PS pour la prochaine présidentielle, avec 32%, devançant Martine Aubry et Ségolène Royal, à égalité à 19%. Bertrand Delanoë vient ensuite avec 16%.
Le toujours président du FMI en visite en France expliquait, il y a peu, la crise mondiale en répondant à des lecteurs du journal Le Parisien
Extraits :
La situation économique est catastrophique. Je m’inquiète pour l’avenir, pour nos enfants…
DOMINIQUE STRAUSS-KAHN. A court terme, c’est vrai, la situation est très sérieuse. Il s’agit, pour les pays développés, de la crise la plus grave qu’ils aient connue depuis 1929, depuis la Seconde Guerre mondiale, en tout cas depuis au moins une soixantaine d’années. Deux choses sont très frappantes : la première, c’est que c’est la première vraie crise mondiale. Vous vous en souvenez peut-être : il y a dix ans, c’était la crise asiatique. Mais ce n’était, si j’ose dire, « que » l’Asie. Au début des années 2000, cela se passait en Amérique latine et, là aussi, ce n’était « que » l’Amérique latine. C’est la première fois qu’à cause de la mondialisation qui a des bons côtés, mais aussi beaucoup de mauvais la crise se trouve partout. ... / ...
Faut-il revoir tout le système capitaliste, ou uniquement le système financier ?
Revoir tout le système capitaliste ? Je veux bien, mais pour mettre quoi à la place ? Depuis l’écroulement du modèle communiste, personne n’a proposé un système alternatif. En revanche, oui, il faut corriger bien des choses dans l’économie de marché telle qu’elle existe. Il n’y a pas que la finance qui a besoin d’être remise sur les rails.
J’insiste, pardonnez-moi. Est-ce une crise du capitalisme ?
Oui, évidemment, c’est une crise du capitalisme.
Du capitalisme libéral ?
Oui. Enfin, je ne connais pas de capitalisme qui ne soit pas… libéral (rires). Il y a trois attitudes possibles. Il y a ceux qui disent : il y a une crise, mais enfin ça fait partie du capitalisme. Il y a des hauts et des bas, ceux qui gagnent et ceux qui perdent. C’est la position très libérale au sens français du terme, ce n’est pas la mienne. La deuxième position est celle de ceux qui disent : il faut remplacer le capitalisme par autre chose. Moi je dis : ça m’intéresse, sauf que, généralement, ça s’arrête là. Après, qu’est-ce qui vient derrière ? Et puis, il y a la troisième attitude, celle qui me convient le mieux. On ne sait pas faire fonctionner aujourd’hui une économie autrement que par le marché. Simplement, ce marché crée des richesses mais aussi des inégalités, des incertitudes, des dominations de certains insupportables à d’autres. Et il faut arriver à faire fonctionner l’économie de marché de façon humaine.
Lorsque vous étiez au gouvernement, vous avez privatisé France Télécom, alors qu’aujourd’hui les nationalisations reviennent en force et que le rôle de l’Etat est à nouveau salué…
Si on ne l’avait pas privatisée, France Télécom serait morte. Cela lui a permis de trouver des capitaux pour se développer dans la téléphonie mobile. A l’époque, l’Etat était resté majoritaire : ce n’est qu’après nous que la puissance publique a abandonné la majorité. Quant aux nationalisations !… Je connais un bonhomme pardon de parler de moi à la troisième personne qui, il y a trois ou quatre ans, s’est fait traîner dans la boue parce qu’il proposait de redonner du sens à ce que j’appelais alors les « nationalisations temporaires ». ... / ... Puis, il y a quelqu’un qui est devenu ensuite président de la République (NDLR : Nicolas Sarkozy) et qui a agi ainsi, avec raison, pour Alstom.
Existe-t-il des solutions pour limiter les effets de la crise sur l’emploi ?
Lorsque la crise est là, elle se traduit forcément par une dégradation de l’emploi. Mais il y a des solutions pour essayer de sortir le plus vite de la crise, donc pour limiter le chômage. De bonnes politiques permettent de faire repartir la croissance et l’emploi. En matière de crédit, beaucoup de choses ont été faites, plutôt bien, et je crois qu’on atteint un peu les limites. Il y a aussi les politiques commerciales, c’est-à-dire les négociations de l’OMC, qui peuvent soutenir la croissance. Mais tout cela ne suffit pas, il faut aussi, dans les pays qui en ont la possibilité, le soutien par l’Etat de la relance budgétaire.
Si le CAC 40 tombait un jour à 1 000 points, que pourrait faire le FMI pour sauver le système capitaliste mondial ?
Le FMI n’est pas là pour sauver le système capitaliste mondial ! Sa mission est d’assurer la stabilité financière, pas d’intervenir sur les Bourses. Le FMI utilise, je le répète encore, ses ressources pour aider les Etats qui ont été déstabilisés à passer un cap difficile.
L’euro, qui a fait flamber les prix, n’est-il pas un frein à l’exportation ?
Qu’au moment du passage du franc à l’euro, en 2001, il y ait eu certaines professions qui en ont profité pour se servir au passage, c’est sans doute vrai. Aujourd’hui, l’existence de l’euro nous protège plus qu’elle ne nous coûte. Cela dit, le bon niveau de l’euro est difficile à apprécier car, lorsqu’il est haut, il pénalise les exportateurs, mais il rend moins coûteuses les importations de pétrole. Et vice-versa. Aujourd’hui, on est dans des zones qui me paraissent correctes.
Du grand art socio-libéralo-socialisant et ... pontifiant.
Très honnêtement, on ne voit pas beaucoup de différences avec le discours de l'actuel résident de l'Elysée. Par contre, DSK lui n'envisage pas de réformer le capitalisme. En ce qui concerne un éventuel retour en France pour l'an 2012, nous ajouterons que ses visites en France au cours desquelles il vient retrouver la fraternité de ses amis du PS n'est absolument pas un prélude à une candidature à la magistrature suprême.
Et pourtant, nous avons la preuve par la photo que le directeur du FMI, en vue du désastre économique annoncé et de sa future candidature à la présidentielle de 2012, est déja discrètement installé à Paris et se déplace dans un véhicule que nous avons identifié.
Voir ci-dessous une photo (non retouchée) prise rue de Faubourg Saint Honoré (Paris 8 eme arrondissement)