Nos voisins suisses votent........(Le Courrier / Suisse)
Chanvre dépénalisé: le modèle néerlandais est-il exportable?
Paru le Samedi 22 Novembre 2008
RODERIC MOUNIR
Deux millions de Suisses fument du cannabis, dont 600'000
régulièrement, selon l'Institut suisse de prévention de l'alcoolisme et
autres toxicomanies (ISPA). Constatant l'échec de la répression, ainsi
que la nécessité de mettre l'accent sur la prévention et la lutte
contre le marché noir, les promoteurs de l'initiative «Pour une
politique raisonnable en matière de chanvre, protégeant efficacement la
jeunesse» proposent une dépénalisation contrôlée.
Dans cette optique, l'Etat se chargerait d'organiser la culture, la
production, l'importation, l'exportation et le commerce du cannabis.
Fini le «deal» dans les coins sombres, là où la jeunesse est au contact
de drogues plus dures; fini aussi le paravent des caves à chanvre qui
vendent des coussins et tisanes thérapeutiques, tandis que des
producteurs clandestins jouent à cache-cache avec la police dans nos
champs et nos montagnes.
L'initiative implique rien moins que l'ouverture d'échoppes contrôlées
par l'Etat et soumises à l'impôt, sur le modèle des coffee-shops aux
Pays-Bas. Depuis plus de trente ans, ce pays où le cannabis est en
vente libre donne l'impression d'une stupéfiante permissivité. Or
l'approche batave en matière de drogues se veut d'abord pragmatique.
Les drogues dites «douces» n'y sont pas légales, seulement tolérées, en
vertu d'un principe d'opportunité.
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