Tout est allé très vite pour Alela Diane. Un jour, elle a enregistré un disque dans le home-studio de son père, soit le garage de la maison. Puis c'est tombé dans les bonnes oreilles, puis Fargo a continué la belle histoire, et au final, la jeune femme de Nevada City se retrouve sur le devant de la scène, avec un disque magnifique et acclamé ("The Pirate's Gospel"), un projet de reprises convaincant (Headless heroes) et un second album en prévision. Pour son deuxième concert à Bordeaux, même lieu et même affluence, mais je vais d'abord parler de la première partie, You and You.
Ils sont juste trois sur scène, une choriste et deux guitaristes, dont un qui chante (ben oui, forcément...). Folk très pop, le concert part sur de très bonnes bases, parce qu'il chante très bien, que c'est bien écrit et que l'on sent que Sufjan Stevens ou encore Vandaveer ne sont jamais très loin. Dans les très bons titres écoutés ce soir, il y a "Brand New Song", "Wasted Mind", la sublime "Thank You" et la dernière "Bye Bye", qui voit le public taper dans ses mains à l'unisson. C'est donc une très bonen surprise, une nouvelle preuve aussi que le folk se porte bien en France et est très décomplexé par rapport à ses influences. Il est à noter que si le groupe s'est formé en février, ils font preuve d'une très grande cohésion et d'une grande aisance avec le public, sûrement le fruit de leur sincérité, dans leurs chansons et leur façon d'être sur scène. Un seul regret : le peu de temps qui leur a été accordé !
Le MySpace de You And You
La mise en place de la scène pour Alela Diane ne met pas longtemps, on voit d'ailleurs le père de la chanteuse s'occuper de l'accordage des guitares, Matt Bauer prendre soin de son banjo, et une batterie...Oui, une batterie, pour Alela Diane.
Il est précisément 22h quand Alela arrive sur scène et commence avec "Clickity Clack", toute seule avec sa guitare et sa voix, toujours aussi envoûtante. Elle est ensuite rejointe par son amie Alina Harden, pour les choeurs (et qui "remplace" Mariée Sioux par rapport à avril), et elle reste dans l'univers de "The Pirate's Gospel" et des chansons traditionnelles : "Oh! My Mama" est toujours aussi déchirante, "Tired Feet" est stupéfiant, et "The Cuckoo" ou "My Brambles" maintiennent le concert dans la sphère des grands moments musicaux. Parce qu'Alela Diane a su créer un univers à la fois doux et étrange, mais jamais monotone., et parce que chaque chanson est un sommet à sa façon L'artiste est en plus extrêmement chaleureuse sur scène, tout en sourires, et oui, on a envie que ça dure et que ça continue.
Mais Alela Diane va faire bien mieux que ça : aux merveilleux morceaux déjà joués, elle va nous permettre de découvrir des morceaux de son prochain album, "To Be Still". Donc une batterie, et on en entendra cinq ou six morceaux, plus une reprise de Fleetwood Mac ("Goldest Woman", magnifique). Que dire, sur ces premiers extraits ? Pas grand chose...ou si : elle va s'imposer comme une très grande artiste folk, et "To Be Still" pourrait bien être un des grands disques de 2009, avec, on la devine en filigrane, l'influence des harmonies vocales de CSNY ou des Fleet Foxes dans ces titres folk emplis de ferveur, de passion et en même temps d'une forme de calme superbe. Sans jamais jurer avec les titres de "The Pirate's Gospel", le tout fait merveilleusement corps et la batterie donne une nouvelle respiration aux titres. On a envie que ça continue, juste encore un peu. Le rappel comportera donc "The Pirate's Gospel", et le public ne s'y trompera pas : c'est un tonnerre d'appaudissements qui a accompagné la sortie de cette jeune fille pétrie de talent. Gageons qu'elle en recevra bientôt d'autres, et tout aussi mérités !
Ecouter "The Pirate's Gospel" sur Deezer
Photos d'Alela Diane signées Julien Bourgeois, pour le compte de POPnews - Site de Julien Bourgeois