Les joyeusetés électorales du Parti socialiste sont enfin terminées. Martine est élue et tout va reprendre son cours normal... jusqu'à la prochaine échéance. Et quand un parti a fini de faire parler de lui, un autre prend la place. Par exemple, le Front national. Un parti qui bat de l'aile depuis quelques années. Au fur et à mesure des élections, son succès s'érode et les derniers résultats ont fini par le rendre à l'agonie : moins de pourcentages, moins de remboursements, moins d'élus. A cela s'ajoute une joute entre les cadres du parti.
Jean-Marie le Pen commençant à se faire vieux (80 ans tout de même !), on parle de plus en plus de sa succession et derrière les ambitions se réveillent. Evidemment, on pense à sa fille, Marine. Vice-présidente du parti, elle se place tout naturellement comme successeur de son père. Une sorte de loi salique politique. C'est certain que ça changerait de passer d'un papi de 80 ans à une femme de 40 ans. Renouveau et dynamisme sont, comme à l'accoutumée, les maîtres mots favoris des partis en déroute. On l'a vu au PS, tous prétendaient les incarner. Eh bien, c'est au tour du FN. Pour attirer de nouveau les adhérents et les voix, on promet du changement et une rupture.
Sauf, qu'en face de Marine, il y a des membres qui comptent bien faire parler d'eux. Ce n'est pas parce qu'on est la fille de son père, que cela donne le droit de reprendre le flambeau. Carl Lang, député au Parlement européen, joue le rôle du dissident. Il n'est pas improbable d'ailleurs qu'il quitte ce parti qui coule pour en fonder un nouveau avec quelques autres cadres qui souhaitent exprimer leur désaccord avec cette démocratie à la FN. Ceci étant dit, cette démocratie à la FN n'est pas un cas isolé. Tous les partis fonctionnent de la même manière. En général, le chef d'un parti n'aime pas être contrarié et donc n'accepte pas qu'il y ait différentes opinions en son sein, à droite comme à gauche.
Est-ce la fin programmée du Front national ? En tout cas, si ce n'est pas la fin, ça y ressemble drôlement. Il faudra sans doute compter sur le fait que si Marine le Pen prend les rênes, elle y apportera sa touche personnelle et sa vision des choses. Le parti changera peut-être de nom pour faire table rase du passé et éliminer cette fâcheuse image négative et pourtant justifiée d'un parti qui ne supporte pas la diversité dans notre pays. Mais le fond ne changera pas. Seulement, après en avoir pris la tête, il faudra s'occuper du corps. Le FN a de lourds soucis financiers. Des millions d'euros qu'il faudra vite trouver pour prétendre faire le poids lors des grands rendez-vous politiques que sont les élections. Pourquoi ne pas puiser un peu dans l'héritage de centaines de millions d'euros de Hubert Lambert, roi du ciment, mort mystérieusement, laissés au grand manitou du parti à la flamme bleu-blanc-rouge ?
En attendant, pourquoi ne pas proposer à Marine et Carl de participer au nouveau jeu télévisé de TF1, "La corde" où deux candidats sont attachés par une corde et doivent vivre et tout faire ensemble. Le premier qui se détache a perdu.