La «pole dance» pour gagner en confiance

Publié le 27 novembre 2008 par Ttiger

Coralie Bally a créé une école de «pole dance» à Riant-Coteau. Cette pratique anglo-saxonne n’est pas forcément le spectacle que l’on croit. Explications.

Aujourd’hui, les femmes peuvent danser sensuellement en short, à talons hauts, autour d’une barre sans pour autant devenir strip-teaseuse. Voilà, une idée reçue que l’on peut écarter à propos d’une pratique encore mal connue du grand public. Les filles qui osent franchir la porte de cette école découvrent une danse certes sexy mais avant tout esthétique. Ici, on apprend à s’aimer, à apprivoiser son corps, sans oublier de se muscler. Les femmes qui commencent dans mes cours sont des chrysalides qui deviennent papillons, souligne Coralie Bally, directrice de l’école Pole-Emotion. La «pole», c’est l’interdit qui est permis.

Coralie Bally, 45 ans, partage sa vie entre le métier de comptable et l’école qu’elle a créée voilà deux ans et demi. Un job à 100% qui va du nettoyage des salles à la gestion administrative. Elle a découvert la «pole» par hasard, suite à un pari, il y a cinq ans, je suis allée suivre un cours de «pole dance» à Berne et là, je suis tombée dans le pot comme Obélix. Ma passion est née.

Miss Poledance Australia 2006

Alors, tout s’enchaîne. Elle monte des barres chez elle, enseigne la discipline à des copines puis le bouche-à-oreille génère une demande de plus en plus grande, d’où l’idée de monter une école. Coralie est lausannoise, elle ouvre son école à Yverdon, Crissier puis à Gland le 1er novembre 2007. Je me suis implantée à Gland grâce à une rencontre avec Saskia qui vient du cirque. Saskia enseigne la pole, Coralie l’a formée comme d’autres profs. Il n’y a pas de formation proprement dite, il faut certaines qualités et avant tout une bonne dose de passion. Elle précise: je fais quatre heures de «pole» par jour sinon je suis autodidacte pour le strip-tease. Et d’ajouter qu’elle ne fait pas de show de strip-tease, elle se produit uniquement pour la «pole dance».

Dans son école, Coralie propose de la pole, des stages, des soirées, des enterrements de vie de jeune fille, mais c’est aussi la première école en Suisse à proposer des cours de strip-tease. Mais attention, nul besoin de se dévêtir, on met les habits par-dessus et on les enlève, précise-t-elle. Les filles le font d’abord pour elles. Coralie refuse si c’est le mari qui inscrit sa femme.

D’ailleurs, qu’en pense Bernard, son mari, de cette passion? D’emblée, elle parle de lui comme de son mentor. Il m’a soutenue, c’est la personne qui m’a dit de vivre mes rêves. Ensemble nous avons mis en place ce projet et Bernard s’occupe de notre site internet. D’ailleurs, les hommes ne sont pas complètement exclus, puisque des cours conçus spécialement pour eux leur sont proposés.

La «pole dance» s’adresse donc à tout le monde, se pratique à tout âge, que l’on soit débutant, professionnel, sportif ou non; sans oublier ceux qui désirent prendre confiance en eux.

Et si on veut s’entraîner à la maison, pas de soucis, les barres s’installent sans faire de trous au plafond. Car de nos jours, dans les pays anglo-saxons, la «pole dance» est considérée comme un sport, il y a même des championnats européens et mondiaux.

Coralie Bally fera une démonstration de «pole dance» sur la scène du théâtre de l’Arsenic à Lausanne, du 9 au 14 décembre prochains dans une production intitulée Living Dancers.

Ludivine Guex