Savez-vous qui étaient les soeurs Bakovic ?
Dans le cadre de L'Opération : ville 2008, Sanja Ivekovic a installé son travail Qui a tué les soeurs Bakovic ? La plaque commémorative que les citoyens peuvent noircir de leur propre gré a été installée dans le passage Miskecov.
Le passage Miskecov est situé au coeur même de Zagreb. Quotidiennement vous l'empruntez, mais il est possible qu'en dépit de cela vous n'ayez pas remarqué la plaque commémorative censée être placée là où le passage débouche sur la rue Varsavska. Il s'agit d'une plaque commémorative dédiée aux antifascistes Rajka et Zdenka Bakovic, un souvenir qui fut démoli durant les années 90.
Sa démolition témoigne de l'atmosphère sociale et politique directement après l'indépendance, mais le fait fait que, malgré un changement de discours public affiché, la plaque n'a toujours pas été restaurée montre le véritable aspect illusoire de ce changement.
Portée par de telles conclusions, l'artiste Sanja Ivekovic a installé une plaque commémorative improvisée là où elle se trouvait autrefois. C'est ainsi qu'en traversant ces jours-ci le passage Miskecov vous ne pouvez manquer de remarquer une plaque semblable à celles qui ornaient jadis les salles de classe. La plaque semble vous inviter à y inscrire quelque chose et, peut-être, à l'occasion, à vous pencher sur le pourquoi de son installation. Et peut-être aussi à vous demander : Hm, mais qui étaient les soeurs Bakovic ?
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Source : H-alter, le 26 novembre 2008.
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"L'exemple des soeurs Bakovic prouve les procédés bestiaux dont usait la police oustachie. Zdenka et Rajka avaient tenu un kiosque à tabac dans la rue Nikoliceva. Etant donné qu'elles étaient communistes, l'endroit avait servi pour que les révolutionnaires s'y réunissent. Une fois découvertes, les Oustachis les avaient amenées de nuit à la police pour les interroger et de jour au kiosque afin de pouvoir attraper les gens qui venaient. Mais les soeurs n'ont trahi aucun camarade malgré toutes les tortures.
Tandis qu'elles étaient amenées au kiosque on pouvait voir combien elles avaient été battues et tourmentées. Il existe une pièce écrite de l'Institut pour la médecine légale et la criminalistique datant du 27 décembre 1941 sur la mort violente de Zdenka Bakovic ainsi que sur les instructions de l'hôpital Sv. Duh à l'Institut pathologiste concernant le cadavre de Rajka Bakovic datant du 29 décembre 1941.
Le premier document laisse voir que la cause du décès de Zdenka Bakovic est une fracture des os du crâne ayant entraîné une hémorragie du cerveau et qu'elle est décédée d'une mort violente par chute d'une hauteur importante. L'autopsie a révélé des endroits ecchymosés sur les cuisses et les fesses à la suite de coups portés avec un objet contondant.
Au travers des constatations de l'hôpital concernant Rajka Bakovic il ressort qu'elle est morte en raison de graves fractures des bras et des jambes qui ont été provoquées par les coups et les brûlures."
Extrait de Terreur et règne par la terreur.