Par William PETITJEAN
Le Pacte de stabilité était aussi dans l'esprit de Jacques DELORS un pacte de « stabilité et de croissance ». Ses successeurs et les responsables des Etats de l'Union ont laissé tomber « de croissance ». On le paye depuis des années. La crise (qui a bon dos) remet la croissance en vedette. Logique. Puisqu'elle est en panne. Résultat : on met la stabilité entre parenthèses...ce qui arrange bien les pays budgétairement malades (comme la France), mais qui n'est pas forcément bon à moyen et à long terme. Gouverner, c'est prévoir. Etre dans une « gouvernance », c'est avoir le nez dans le guidon et mettre l'anticipation en déshérence... Signe des temps. En rupture avec les idées forces de De gaulle, Monnet et Mendès--France.
Mais il y a urgence : c'est la facture de l'imprévoyance ! Et on débloque des plans de relance avec des milliards qui étaient introuvables depuis des années dans une Union européenne placée sous le signe de Picsou et de Peter Pan.Barroso a fait ce qu'il peut. Peu. Le pacte est mis de coté jusqu'en 2011. Et le plan de relance est plus fort que prévu : 200 milliards d'€. Cela fait beaucoup (1,5% du PIB), mais c'est peu par rapport à ce que débloquent les Etats-Unis.