L’Express de la semaine passée publie un reportage sur la présence militaire française en Afghanistan, intitulé « Vies de Paras ».
L’article se propose de faire partager à ses lecteurs le quotidien et les sentiments de ces jeunes soldats, pressés de connaître le baptême du feu.
La lecture de l’article laisse l’étonnante impression d’avoir été revu et corrigé par le Sirpa !
L’Afghanistan, pays où tant les Soviétiques que les Britanniques se sont cassés les dents, y apparaît comme un terrain de jeu pour jeunes soldats en mal d’émotions.
« On nous avait promis la guerre et on s’est tapé la garde ! ». Ou encore « je partirais sans aucune frustration car j’ai enfin connu le meilleur du métier, j’ai touché le Graal », voire « Pour un soldat c’est le paradis » ou bien « Pendant ce temps, la relève trépigne ».
Le métier de soldat est effectivement de faire la guerre, mais on aurait pu attendre de l’envoyé spécial de l’Express autre chose qu’un hymne à la présence française en Afghanistan – voulue par Sarkozy et déconseillée par la plupart des généraux français…
Pas une ligne sur le manque de moyens et d’équipement des militaires français, pas une ligne sur les séquelles psychologiques qui frappent ces soldats ou sur l’effet sanitaire à long terme des champs électromagnétiques intenses auxquels ils sont exposés (les véhicules sont équipés de brouilleurs magnétiques - cf.visuel - pour désactiver les bombes artisanales ou IED) et encore moins sur l’impasse stratégique et militaire que représente ce conflit.
Avec une conclusion digne d’un W. Bush, « Je veux empêcher que la population bascule du côté obscur de la force » nous dit le colonel Jean-Pierre Perrin.
Bref, on aurait aimé un peu plus d’info et un peu moins de propagande.