Le directeur de la Commission du Développement National et des Réformes (NDRC), Xiong Bilin, a confirmé "qu’il y aurait un remplacement progressif des graines utilisées pour la production de l’éthanol par des matières premières qui ne seront pas des graines". Sans préciser s'il s'agira d'une décision temporaire ou permanente, il a ajouté que cela dépendrait de la situation du pays en termes d’excédents de graines.
La Chine possède quatre usines autorisées pour la production d’éthanol, qui produisent au total 1,44 million de tonnes d’éthanol par an, majoritairement à partir de maïs, mais également de blé. L'année dernière, elles ont utilisé environ 2 % de l’ensemble de la production de maïs du pays. L’augmentation en flèche des prix de la nourriture a fait que l’inflation de la Chine a atteint les 4,4 % en juin, provoquant l'inquiétude des économistes du pays. Ces derniers craignent que la demande d’éthanol pour le maïs ne dépasse la capacité de la Chine à produire toutes les graines nécessaires à la fois pour l’alimentation et pour les biocarburants.
La Chine a cessé d’approuver les nouveaux projets d’éthanol fabriqués à partir de graines depuis la fin de l’année 2006. Mais elle n’a pas non plus approuvé de projets d’éthanol fabriqué à partir d’autres matières premières, à l’exception d’un projet d’usines fabricant de l’éthanol à partir de manioc, dans la région de Guangxi, au sud de la Chine.
Pour Xiong Bilin, le fait que les usines d'éthanol utilisent le maïs en cas de récolte exceptionnelle pourrait garantir une certaine stabilité des prix. Cependant, la politique actuelle du pays, la recherche et les outils de planification ne sont pas encore prêts à passer totalement à des matières premières qui ne soient pas des graines pour la production de l’éthanol, selon des responsables industriels chinois. Pour le moment, le gouvernement chinois n'a notamment pas prévu de subvention ou de fiscalité pour encourager la production d'éthanol à partir d'autres matières premières, qu'il n'a d'ailleurs pas non plus définies.
Pour sa part, le groupe chinois Tianguan a commencé à utiliser, en plus du maïs, du manioc et de la patate douce pour sa production d'éthanol.