Mieux vaut prévenir, informer, éduquer... que guérir

Publié le 25 novembre 2008 par Nellym67

Aujourd'hui environ 900 000 personnes sont touchées par le cancer en France, chiffre qui tendrait à doubler d'ici cinq ans.

Selon une enquête de l'INPES, "pas moins de 43.6% des Français craignent personnellement être un jour affectés par un cancer du fait de l'environnement." Amiante, plomb, pollution, pesticides, OGM, vache folle, Tchernobyl... autant de raisons de s'inquiéter, et malheureusement autant moins d'opportunités de s'informer, sauf en allant enquêter soi-même auprès de son médecin traitant, de son pharmacien, sur internet, les revues, etc. Les pouvoirs publics ne s'en désintéressent pas forcément, si l'on se réfère au plan cancer de Chirac (2003) par exemple, mais la communication "ne passe pas", et le cancer reste la maladie qui continue d'effrayer la population, comme si les progrès en matière de guérison n'étaient pas apparus, et comme si ces personnes n'étaient capables ni de travailler, ni de vivre mieux qu'avant (ou moins mal) avec cette affection; la prévention est encore ignorée, les recours aux tests de dépistages ne sont que rarement spontanés. Le cancer bouleverse des familles et leur entourage quand il survient, mais on peut le soigner, pas toujours le guérir, mais l'accompagnement progresse. Le nombre de cas aussi... cependant.

On observe une population de plus en plus soucieuse de l'avenir de son environnement, de la sauvegarde de la planète, et qui parallèllement comprend de moins en moins les risques encourus au quotidien et à court terme sur sa santé.

Un exemple :

La vulgarisation opérée par David Servan Schreiber, dans son best-seller Anticancer, appuyée par 19 experts nationaux dans leur appel commun relatif à l'utilisation des téléphones portables pouvant provoquer des cancers à la tête, n'est pas très porteuse de sens parce que les conclusions scientifiques d'expériences ne corroborent pas et sont contradictoires, et surtout que les lobbys des opérateurs téléphoniques brouillent les pistes. Et au-delà de ces opérateurs-là, internet et le wi-fi sont aussi concernés par l'origine de ces troubles. 

Pas d'étude scientifique fiable, donc pas de conclusions. Les opérateurs quant à eux observent les conclusions de leurs états de rentabilité, et tout va bien... Ondes électro-magnétiques, wifi... ces termes sont bien abstraits et pourtant pas aussi virtuels que les liens qu'ils permettent de tisser entre les personnes. Ces ondes répandent aussi des troubles. Qu'en est-il réellement des risques? A l'heure où les études scientifiques sont suspectées d'irrégularité en raison du manque de moyens alloués, et où les opérateurs ne veulent pas prendre en compte les risques, craignant d'avouer ainsi leur imprudence, on n'a aucune réponse tangible.

Et nous sommes tous si accros à nos téléphones portables et connexions internet en tout lieu, que l'idée d'un retour en arrière est complètement irréaliste.

Quelles solutions? Principe de précaution? Les impératifs économiques et les enjeux financiers ne connaissent pas ce principe. En on continue d'implanter des antennes relais partout, même dans les "zones blanches" (zones encore épargnées) dans tous les recoins de notre pays sans exception. Tant et si bien que les personnes sensibles ne peuvent pas trouver de place pour vivre tout simplement. Parce que l'Electro Hyper Sensibilité existe, et que cette maladie touche de plus en plus de personnes.

Et parce que les témoignages sont souvent plus parlants que tous les arguments, je vous invite à aller lire le billet de Marie-Laure, qui raconte pudiquement l'histoire d'un combat quotidien, l'impuissance et l'isolement d'une personne malade, atteinte d'Electro Hyper Sensibilité, dépendante de l'indifférence de l'opinion publique et en attente comme tant d'autres d'une politique de santé durable...  

Werner nous présente aussi son complément d'enquête sur son blog.

Plan Cancer, Plan Alzheimer, Plans santé en tout genre, pour soigner et même pour guérir... 

"Plans prévention" : opaques, absents, muets... et pourtant raisons d'être d'une réelle politique de développement durable. 

Le gouvernement est en train de nous préparer la réforme "Hôpitaux, patients, santé et territoire" qui répond à des impératifs de meilleure gestion (j'en ai parlé ici ) - soit. On pourrait leur suggérer de rajouter dans les indicateurs de cette meilleure gestion les impacts de la prévention et de la précaution, et voir à long terme si l'on doit d'abord fermer les hôpitaux ou améliorer les messages qui communiquent sur les dangers de notre environnement, en insistant sur l'information, l'éducation...

Refonder la démocratie, en remettant l'homme au centre de toutes les décisions, c'est prendre en compte la santé des citoyens, envers et contre les lobbys. LES RAPPORTS DE FORCE DOIVENT ENFIN S'INVERSER, la crise et la misère croissante nous le prouvent tous les jours. La dérégulation généralisée est génératrice de mort citoyenne : pas d'information fiable, pas de précaution, prise de risques et endettements pour se soigner. Et pas seulement dans la santé, tout le domaine social est concerné.

Ou alors les prochains gouvernements et l'Europe continueront leurs soins palliatifs et curatifs à chaque nouvelle crise imprévue mais si prévisible.