Crédit photo : Dawn Allynn/SXC
La bronchite chronique et l'emphysème sont regroupés ici puisque ces affections causent toutes deux une difficulté respiratoire caractérisée par une toux persistante et un excès de sécrétions dans les voies respiratoires. Récemment, la communauté médicale leur a attribué le nom de MPOC, pour maladie pulmonaire obstructive chronique. Ces conditions sont malheureusement irréversibles, et se développent lentement et insidieusement durant plusieurs années. Généralement, les symptômes n'apparaissent que dans la cinquantaine, le plus souvent chez des fumeurs invétérés. Actuellement, les médecins s'inquiètent du fait que plusieurs cas de « MPOC » sont diagnostiqués très tardivement, ce qui limite l'efficacité des traitements puisque la maladie est déjà fort avancée.
La bronchite chronique et l'emphysème entraînent une obstruction de la circulation de l'air dans les poumons, ce qui limite grandement la qualité de vie. Comme le volume d'air entrant et sortant des poumons est limité, les respirations deviennent moins efficaces et beaucoup plus ardues. On reconnaît les personnes atteintes par leur toux chronique et leur respiration sifflante.
La bronchite chronique. Cette maladie se caractérise par une inflammation des bronches qui provoque le rétrécissement des voies respiratoires et leur obstruction par le mucus. Afin de tenter de libérer ses voies respiratoires obstruées, la personne tousse beaucoup. L'inflammation s'installe en permanence et la capacité respiratoire diminue progressivement. La bronchite chronique représente 85 % des cas de maladie respiratoire obstructive chronique (MPOC).
L'emphysème. Dans cette maladie moins fréquente, les alvéoles des poumons perdent de leur élasticité, se déforment peu à peu ou se rompent. Lorsque les alvéoles sont détruites ou endommagées, les poumons deviennent incapables de se vider facilement de leur air, en raison de leur graduelle perte d'élasticité. Le tissu pulmonaire présente alors de multiples trous, réduisant notablement la capacité normale d'échange d'air dans les poumons (oxygène et dioxyde de carbone) qui s'opère dans les alvéoles. La respiration devient alors de plus en plus laborieuse, inefficace et procure une sensation persistante d'essoufflement.
Une prévalence croissante
La bronchite chronique et l'emphysème affectent plus de 750 000 personnes au Canada et environ 250 000 au Québec1. Chaque heure au Canada, une personne meurt de l'une ou l'autre de ces maladies. Ces conditions constituent la quatrième cause de décès après les maladies cardiaques, le cancer et les accidents vasculaires cérébraux, et on prévoit qu'en 2013, elles seront la troisième cause de décès dans le monde. Notons qu'elles constituent déjà la principale raison de l'engorgement des urgences des hôpitaux durant la saison froide, les personnes qui en sont atteintes étant plus fragiles que les autres aux infections des voies respiratoires.
Actuellement, la bronchite chronique et l'emphysème touchent autant les hommes que les femmes, mais on observe depuis 1979 une hausse du nombre de femmes atteintes, sans doute en raison de l'augmentation du tabagisme chez les femmes.
Causes
Dans 80 % à 85 % des cas, le tabac est responsable du déclenchement et de la progression de ces maladies. La pollution de l'air intérieur et extérieur par des gaz, fumées ou poussières diverses constitue un autre facteur déclencheur, mais il semble que le fait de fumer soit déterminant. En effet, les poumons déjà affaiblis des fumeurs sont plus sensibles aux attaques des polluants atmosphériques que ceux des non-fumeurs. Aussi, un foetus ou un jeune enfant exposé à la fumée du tabac a plus de risque de développer une bronchite chronique ou de l'emphysème plus tard dans sa vie.
Il existe également de rares cas d'emphysème génétique, causé par une carence en alpha 1-antitrypsine, une protéine dont le rôle est de protéger les tissus. Cette carence mène à l'emphysème, et ce, à un âge aussi précoce que 30 ans, la détérioration étant plus rapide que chez les individus dont la maladie est liée à l'usage du tabac. Par ailleurs, on affirme que l'emphysème chez les fumeurs pourrait être causé en partie par l'effet inhibiteur du tabac sur l'alpha 1-antitrypsine.
Évolution
Dans un cas comme dans l'autre, le résultat est le même : la capacité respiratoire diminue inexorablement et, en grande partie, de manière irréversible. À mesure que progresse la maladie, la respiration devient de plus en plus difficile, au point où des activités comme marcher, faire le ménage et vaquer à ses occupations quotidiennes deviennent une véritable épreuve pour la personne atteinte. Ainsi, l'incapacité à l'effort s'accentue, ce qui entraîne parfois épuisement, souffrance chronique, anxiété, dépression et isolement chez la personne atteinte. Parfois, le malade est victime d'une exacerbation causée par une infection respiratoire, une allergie ou un stress quelconque : tous les symptômes s'amplifient alors au point de nécessiter chez certains une intervention d'urgence et l'hospitalisation.
Symptômes
Les premiers symptômes passent souvent inaperçus parce qu'ils sont généralement considérés comme anodins, et lorsque la personne commence à s'inquiéter, la maladie lui a déjà fait perdre en moyenne 50 % de sa capacité respiratoire. Il importe donc de bien connaître les symptômes et de les signaler à son médecin afin de pouvoir déceler la maladie aussitôt que possible et rester en santé plus longtemps.
Les symptômes de la bronchite chronique et de l'emphysème sont fort similaires.
- Un souffle court qui empire graduellement.
- Une respiration sifflante.
- Une production accrue de sécrétions.
- Une toux grasse (en cas de bronchite chronique).
- Une sensation d'oppression dans la poitrine.
- Une fatigue constante.
- Des troubles du sommeil.
- Une perte de poids.
- Une poitrine distendue (en présence d'emphysème).
- Des accès de bronchite.
- En conséquence d'un manque d'oxygène, on pourra également observer, à un stade avancé de la maladie, des symptômes de défaillance cardiaque, notamment un bleuissement de la peau, des lèvres ou des ongles.
Personnes à risque
- Les personnes fréquemment atteintes d'infections des voies respiratoires.
- Celles qui ont souffert de pneumonie durant leur enfance.
- Celles dont la génétique prédispose à la maladie (carence en alpha 1-antitrypsine).
- Les personnes dont un proche parent a souffert de bronchite chronique ou d'emphysème.
Facteurs de risque
- L'usage du tabac (pendant 15 ou 20 ans).
- L'exposition à la fumée secondaire.
- L'exposition à un environnement dont l'air est chargé de poussières ou de gaz toxiques (mines, usines textiles, manufactures d'objets de plastique, etc.).
- Vivre dans un secteur où l'air est grandement pollué.
Prévention
Cesser de fumer ou, encore mieux, ne pas commencer. Consulter la fiche Tabagisme pour connaître différents moyens d'y parvenir. Selon un rapport de Santé Canada, « à court terme, c'est l'abandon du tabac chez les adultes qui aura le plus d'effet sur la réduction des maladies respiratoires »29.
Éviter, dans la mesure du possible, de s'exposer fréquemment à la fumée secondaire du tabac ou à des atmosphères chargées de poussières ou de gaz toxiques.
Traitements médicaux
Il n'existe aucun traitement qui puisse véritablement guérir la bronchite chronique ou l'emphysème. On peut tout de même grandement améliorer le bien-être de la personne malade et minimiser la progression de la maladie.
Minimiser la progression de la maladie
Bien que les dégâts causés aux voies respiratoires par la maladie soient en grande partie irréversibles, le simple fait de cesser de fumer et d'éviter les irritants aériens peut en limiter la progression. Le traitement du tabagisme est la première intervention à entreprendre dans les plus brefs délais.
Limiter les exacerbations
Afin de soulager la toux et d'aider le système respiratoire à surmonter ses insuffisances, on prescrit généralement des bronchodilatateurs (le plus souvent un agoniste des récepteurs bêta-2 adrénergiques à action prolongée) pour augmenter l'ouverture des bronches, associés à des corticostéroïdes, qui eux diminuent l'inflammation. Le tout est administré en inhalation à l'aide d'une pompe conçue à cet effet. Ces médicaments ne peuvent guérir la maladie, mais ils permettent d'en soulager les symptômes et d'améliorer sensiblement la qualité de vie des patients. La moindre infection des voies respiratoires sera rapidement soignée, généralement à l'aide d'antibiotiques, afin d'éviter une exacerbation qui pourrait mener à une situation d'urgence vitale, par exemple de détresse respiratoire. Pour les mêmes raisons, on conseille généralement aux patients de se faire vacciner contre la grippe et la pneumonie.
Réadaptation respiratoire
La gêne respiratoire entraîne généralement le patient à mener une vie sédentaire, ce qui a pour effet d'affaiblir la musculature. Un réapprentissage de l'effort permet, sans influer sur la fonction respiratoire, de mieux utiliser les capacités disponibles et d'améliorer sensiblement la qualité de vie. De plus en plus, on propose aux patients atteints de « MPOC » un programme multidisciplinaire adapté à leur condition, qui tient compte de leur fragilité psychique et de leur handicap respiratoire, afin de les amener à augmenter leurs performances au meilleur de leurs capacités.
Oxygénothérapie
En cas de détresse respiratoire aiguë, on aura recours à de l'oxygène. Par ailleurs, l'oxygénothérapie de longue durée, administrée quotidiennement à domicile grâce à des équipements mobiles, a pour effet de diminuer les conséquences de l'insuffisance respiratoire sur le coeur et de prolonger la vie.
Chirurgie
Il est possible de corriger certains effets néfastes de la distension du poumon causée par l'emphysème en réduisant chirurgicalement le volume de cet organe. Par ailleurs, dans des cas exceptionnels, la greffe d'un ou des deux poumons peut effectivement améliorer la fonction respiratoire, sans toutefois permettre de prolonger pour autant la vie du patient.
Par www.passeportsante.net Bonne journée, Marie-Claude
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 23 décembre à 18:29
Bonjour,
Je voudrai savoir, en cas d'emphyseme, la transplantation ne semble pas prolonger la vie du patient.
Bien à vous,
Elise