L'Iran a déclaré lundi avoir démantelé un réseau lié au Mossad, les services de renseignement israéliens, deux jours après avoir annoncé la pendaison d'un ingénieur reconnu coupable d'avoir espionné pour Israël, ennemi juré de la République islamique.
"Le bureau des renseignements des Gardiens de la révolution a récemment démantelé un réseau d'espionnage lié au Mossad", a déclaré le chef de l'armée d'élite du régime islamique, le général Mohammad Ali Jafari, cité par la télévision d'Etat.
"Ce réseau cherchait à réunir des informations sur le programme nucléaire, les secteurs militaires des Gardiens de la révolution et des personnalités du régime pour les transmettre au Mossad", a-t-il ajouté.
"Tous les membres de ce réseau ont été arrêtés et des équipements modernes de communications ont été saisis", a déclaré le général Jafari, ajoutant qu'ils ont "avoué avoir reçu un entraînement en Israël pour commettre des attentats et des assassinats" en Iran.
Il a ajouté que "les détails sur la découverte et le démantèlement de ce réseau" seront rendus publics prochainement.
Israël n'a pas souhaité commenter cette annonce. "Nous n'avons pas à faire de commentaire sur des informations non avérées en provenance de ce pays", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Ygal Palmor.
Les Gardiens de la révolution, une véritable armée créée au lendemain de la révolution islamique en 1979 parallèlement à l'armée classique, disposent des meilleurs équipements militaires du pays, et gèrent le programme balistique de l'Iran.
Ils possèdent de nombreux missiles, notamment les fameux Shahab-3, d'une portée de 2.000 km, capables d'atteindre le territoire israélien, comme le nouveau missile Sejil, récemment testé par l'Iran.
L'annonce du démantèlement de ce réseau intervient après la pendaison le 17 novembre d'un Iranien, Ali Ashtari, pour espionnage en faveur d'Israël.
Ashtari a mené ses activités d'espionnage pendant trois ans, avant d'être arrêté en février 2007 et condamné à mort en juin.
Selon Téhéran, "Ashtari fournissait notamment des renseignements au Mossad, tentait de s'infiltrer dans les centres sensibles du pays pour le compte des renseignements israéliens".
"Avec l'annonce de la pendaison d'Ashtari, nous avons voulu montrer que de nouvelles batailles des renseignements ont commencé avec l'ennemi et que ces batailles sont devenues plus sérieuses", a déclaré un responsable des Renseignements iraniens.
Les tensions ont augmenté entre l'Iran et Israël depuis trois ans à cause du programme nucléaire iranien mais aussi en raison des déclarations du président Mahmoud Ahmadinejad qui a affirmé à plusieurs reprises que l'Etat hébreu allait "disparaître" des cartes du monde.
Israël accuse l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil. Ce que Téhéran a toujours démenti.
L'Iran ne reconnaît pas l'existence d'Israël et soutient les mouvements islamistes palestiniens.
Selon un document d'un organe de sécurité israélien dont le journal Haaretz a fait état dimanche, l'Etat hébreu devrait se préparer à attaquer l'Iran pour l'empêcher d'accéder à l'arme nucléaire.
"Israël est pratiquement seul face à la menace stratégique de l'Iran et à celles des missiles balistiques et des roquettes des divers pays de la région", écrit ce document.
Israël doit préparer une option militaire car il ne dispose que d'une "fenêtre" limitée pour agir avant que l'Iran obtienne l'arme atomique, si les autres pays renoncent à l'en empêcher, affirme ce document, qui doit être présenté en décembre dans le cadre du rapport annuel du Conseil national de sécurité.