Y'a des jours comme ça où quand je veux enfiler mes pantoufles le matin au tombé du lit... faut dire que le matin ça n'a jamais été mon truc sauf quand je le regarde se lever juste avant d'aller me coucher...
Du coup pour moi me lever a toujours été un arrachement. Comment dire, c'est comme quand on essaye d'enlever des nouilles qu'on a laissées juste un peu coller dans le fond de la casserole pour avoir ce petit goût incomparable de presque brûlé, de juste attaché. Et bien à chaque fois ça loupe pas on a beau gratter, le meilleur reste au fond de la casserole bien collé... et moi c'est pareil quand on m'arrache du lit, le meilleur de moi reste attaché dedans le lit!
Le reste, ce qui sort du lit, c'est souvent pas brillant brillant, c'est souvent un mélange d'ours mal léché et d'hypersensible râleur. Du coup forcément la chose grognante que je suis alors ne supporte pratiquement rien, ni la lumière, ni le bruit, et surtout pas la contrariété !
Et pourtant certains de ces jours quand je veux donc enfiler mes pantoufles et qu'au bout d'un moment je me rends compte que la pantoufle en question pousse des miaulements désespérés et surtout commence à me ruiner le pied je me dis que ça sent la contrariété et que je devrais me recoucher. Pourtant parce que je ne suis pas si mauvais que ça et que Marie, qui n'a finalement que peu de patience vu les cris qu'elle finit par pousser alors qu'elle n'essaye de me lever que depuis seulement 3h16, insiste, je finis par me lever...
Généralement ces jours-là je reste roulé en boule sur le canapé dans une sorte de zénitude aux canines retroussées... je reste zen tant que l'extérieur ne s'approche pas de moi, sinon je mords ! Et lové ainsi je peux rester longtemps à ne rien faire, à philosopher sur la relativité du vide.
Ce matin c'est ce que j'étais parti pour faire après ma tentative d'enfilage de chat-pantoufle, jusqu'à ce que je me dise tiens j'irais bien voir sur 'ternet si je trouve pas une de ces curiosités dont je suis friand. Et là, là je tombe là-dessus...
Je regarde une fois, deux fois, trois fois... et je n'arrête plus de regarder je n'essaye plus de
Parce que quand je suis sorti de ce regardage hypnotique je me suis rué dans la cuisine en criant c'est la chandeleur, c'est la chandeleur ! chandeleur !!! Et je suis parti faire des crêpes... et ce qui s'est passé alors entre moi, les crêpes et mes poêles ne vous regarde pas... ma fierté n'y survivrait pas ! Et voilà en tout cas le résultat final après bien des aventures...
Crêpes d'automnes aux poires fondantes, croustillantes et parfumées
Ingrédients :
Pour la pâte à crêpe : 250g de farine - 2oeufs - 50cl de lait - 1cuillère à soupe d'huile neutre - 1càc de levure chimique - du beurre pour les faire
Pour les poires, pour 1 personne : 1 poire - 2 étoiles de badiane - 1belle pincée de cannelle - 2càc de gelée de coing
Pour le chocolat : g de chocolat noir noir - 1belle cuillère à soupe de crème fraîche
Pour finir : une poignée de noix de pécan grossièrement hachées
Commencez par faire la pâte, battez rapidement les œufs et l'huile dans un saladier, puis ajoutez progressivement la farine mélangée à la levure et le lait. Quand tout est mélangé, n'hésitez pas à donner un grand coup de mixeur plongeant s'il reste des grumeaux. Réservez.
Pelez et coupez les poires en deux, enlever le cœur et la partie fibreuse qui rejoint la queue de la poire. Plantez une étoile de badiane à la place du cœur et remplissez de gelée tout le reste. Refermez la poire, badigeonnez-la avec la gelée restante après l'avoir posé sur un carré de Carta Fata ou de papier alu à défaut (merci Stéphanie pour cette découverte !). Refermez le film comme une papillote, ficelez et enfournez dans un four préchauffé à 200°.
Faites alors vos crêpes. Et quand vous avez fini faites fondre le chocolat avec la crème fraîche.
Il n'y a plus qu'à tapisser une assiette avec deux belles crêpes en faisant de jolis pliages, à poser les poires dessus, à les saupoudrer de noix de pécan grossièrement hachées, à les arroser du jus de cuisson et du chocolat fondu... tout ça à votre goût et après essayez la zenitude aux canines retroussées des fois qu'on essaye de vous prendre votre crêpes et hypnotisez-vous au Pan Juggling !
Et vous au fait le Pan Juggling vous en pensez quoi ?
Mais pourquoi, et si je me lançais dans le cocotte-en-fonte-juggling moi... est-ce que je vous raconte ça... PS : L'étrange photo en forme de bloc de plastique, dans une autre vie c'était bien mon tiroir à légumes après un passage au four... la vie est décidément bien cruelle !