Sortie
d'usine est le premier
livre paru de François Bon, qui a fait depuis la carrière
qu'on sait. Ça parle du quotidien d'un ouvrier. Le départ
le matin, comme une introduction, puis la journée.
Avec
une évolution romanesque. Le temps passe même si tout
semble figé. Chaque partie du livre est d'ailleurs titrée
semaine (première semaine, deuxième semaine...).
Et ça se termine par un retour du personnage sur les lieux,
longtemps après qu'il a quitté son travail.
Un personnage qui a trouvé ce
job par une boîte temporaire, qui s'est installé, qui
attend de faire sa pelote avant de prendre du temps pour écrire.
Un personnage qui ressemble à François Bon, en ce qui
concerne la trajectoire en tout cas.
Bon avait travaillé avant ce
livre « plusieurs années dans l'industrie en France
et à l'étranger »(Wikipédia)
notamment sur les plate-formes pétrolières. Il était
spécialisé dans la soudure par faisceau d'électrons.
Enfin,
autobiographique ou pas, Sortie d'usine est
passionnant. Par cette manière qu'il a de rendre la texture du
temps et du travail en usine grâce à des détails,
des portraits, des récits d'événements
singuliers (grève, accident) qui accusent par relief le
quotidien insupportable et répétitif. Par la langue
surtout.
Un mélange créatif de
vocabulaire oral, spécialisé et savant, de syntaxe
complexe et brisée, de témoignage et de littérature
de recherche dans laquelle on sent l'influence déjà un
peu lointaine du Nouveau Roman.
François Bon, Sortie d'usine, Les Editions de Minuit