Comment Jacques Mesrine devint-il l’ennemi public n°1 ? C’est tout l’objet de la seconde partie du diptyque de Jean-François Richet consacré au célèbre gangster français. Entre 1973 et 1979, date de sa mort, il s’évada du tribunal en prenant le juge en otage, puis de la prison de la Santé de manière spectaculaire, prit en otage un milliardaire, assassina un journaliste, braqua des banques et fit la Une de tous les journaux. Mesrine avait le sens de la communication et de la mise en scène. Un humour décapant et un ego surdimensionné qui l’ont conduit à accorder plusieurs interviews aux médias lors de sa cavale, tel un pied de nez fait aux policiers.
Note :
Ce second film est tout aussi prenant que le premier. Toujours cette mise en scène nerveuse et originale, ce scénario et cette reconstitution historique fidèles à la biographie de Mesrine mais pourtant finement déroulés et surtout, cette interprétation extraordinaire.
Une fois de plus, je suis restée scotchée par la prestation de Vincent Cassel. Quelle présence ! Tour à tour violent et tendre, sérieux et amusant (voire hilarant dans certains passages). L’acteur endosse parfaitement la transformation de Mesrine en un personnage médiatique, sachant faire rire les foules, faisant preuve d’un culot sans borne, accordant des interviews et soucieux de son image. Au point d’embarrasser certains de ses "collègues", qui se seraient passé de cette publicité. Les scènes de l’arrestation par le commissaire Broussard, de l’évasion du tribunal et de la prison de la Santé sont réellement impressionnantes !
En ce qui concerne les autres acteurs, j’ai toutefois préféré ceux du premier film : Gérard Depardieu et Gilles Lellouche. Ici, Samuel Le Bihan et surtout Gérard Lanvin avec son ridicule accent du sud, sont plus fades. Reste Ludivine Sagnier qui interprète très bien la poule superficielle mais éperdue amoureuse. Et Mathieu Amalric en malfrat beaucoup plus effrayant (et intelligent) que Mesrine lui-même.
Finalement, les deux volets sur Jacques Mesrine constituent un vrai tour de force dans l’histoire du cinéma français. Reste à savoir si le parti pris de réaliser deux opus était judicieux et surtout si la sortie du second, alors que le premier est toujours projeté dans les salles, tiendra la route d’un point de vue économique.