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Banderille n°268 : Fra-ter-ni-té !

Publié le 24 novembre 2008 par Toreador

Petits meurtres entre amis. Le Parti Socialiste n’en finit pas de se déchirer. Sa crise résulte cependant de l’application de ses propres idées politiques à son fonctionnement interne. Car j’ose le dire, le PS paye pour certaines des idées qu’il a véhiculé depuis dix ans.

Petit parcours choisi :

Le droit de vote des étrangers aux élections locales au banc d’essai

François Mitterrand avait fait de la question du droit de vote des étrangers aux élections politiques locales, une de ses propositions de son programme de campagne à l’élection présidentielle de 1981. Mais la concrétisation de cette proposition avait toujours été remise à plus tard.

Epris de France d’en bas, ivre de pluralisme, le P.S est allé au bout de ses convictions. En 2006, le PS avait créé une adhésion promotionnelle à 20 euros pour attirer de nouveaux électeurs en vue de la désignation du candidat socialiste à la présidentielle. Il a ouvert ses portes, au delà de ses militants de toujours, à l’inconnu de la rue.

Las, il s’est dépossédé par la même de sa capacité à choisir son propre leader pour la présidentielle. Le Roi fut nu. Ce fut Royal. Le P.S aura ainsi appris qu’accorder la citoyenneté sans discernement à des étrangers pouvait avoir quelques répercussions… et réfléchis depuis à un contrôle des frontières !

Offre promotionnelle – Pour Noël, le PS teste le package idéologique « Ségolène Royal« 

Vive la Démocratie participative. Un mot à la mode en 2007, avec son premier pilier : le recours étendu et fréquent au vote.

Mais cette année, le P.S a été plus royaliste que Royal. Au lieu de tirer les leçons du passé, voilà qu’on organise 3 votes d’affilée qui ont donné trois résultats contradictoires. Au 1er scrutin, 70% du P.S ne voulait pas de Royal. Au 3ème, ils ne sont plus que 0,1% à faire la différence. Et encore, à présent Ségolène voudrait un 4ème scrutin !

Avec des jurys citoyens je l’espère, pour surveiller les bourrages d’urne ? Arrêtons le bourrage de mou déjà…

In fine, le P.S aura expérimenté, avec les menaces judiciaires de M. Valls, en avant première le package présidentiel de Ségolène. Bienvenue à « l’ordre juste » !

Alors heureux ?

Les bienfaits de la Proportionnelle

La proportionnelle permettra de revivifier la démocratie. C’est d’ailleurs l’un des chevaux de bataille d’Arnaud de Montebourg, supporter de Martine Aubry, qui conseille dans son projet de VIème République (proposition n°7) d’adopter ce mode de scrutin pour le Sénat.

Regardez en les résultats : L’élection du premier secrétaire au suffrage direct des militants – une nouveauté instaurée en 1995 – a débouché quasiment sur un match nul samedi matin mais le Conseil national, « parlement » du PS, et son Bureau national, l’exécutif, sont composés à la proportionnelle des courants internes. Le 6 novembre, les militants ont réparti leurs voix en quatre blocs quasi-équivalents incarnés par Martine Aubry, Bertrand Delanoë, Benoît Hamon et Ségolène Royal. Moralité : le P.S est complètement ingouvernable, avec pour la future premier secrétaire l’assurance d’être en position minoritaire.

C’est un peu ce que donnerait un président élu au scrutin majoritaire avec un parlement choisi à la proportionnelle, non ?

Allez, pour rire, modifions quelque peu le programme de la C6R pour l’appliquer au P.S : « La représentation du pluralisme des opinions est instaurée grâce à l’élection des membres du conseil national  au suffrage universel au scrutin proportionnel intégral. (…) Le P.S devient également le poumon vivant de la démocratie, permettant aux minorités d’entrer dans les institutions et de participer au débat politique »

Parité : chabadabada, une femme et une femme

Dernier poncif : La parité permettra de revivifier la démocratie. Je me souviens des longues tirades qu’on nous assénait « comment les femmes faisaient de la politique autrement« , « comment elles n’avaient pas les défauts des hommes ». Moralité : dix années de discrimination positive, en violation totale des principes d’égalité républicaine.

Voilà pourquoi le P.S a cru faire jeune en mettant Royal comme fer de lance de la lutte contre Sarkozy, avant d’essayer de se débarrasser du « concept » de la manière la plus cruelle (et machiste) qu’il soit, une fois qu’il s’était rendu compte de son erreur. Et c’est ainsi, pour guérir la Peste, qu’on est allé réveiller le Choléra, seul à même de contrer la Dame blanche sur son propre terrain.

Allez rions un peu, et relisons cette merveilleuse citation, tirée du Monde du 7 mars 2007 : « Ouvertement féministe elle aussi, Maria Teresa Fernandez de La Vega, numéro deux du gouvernement espagnol depuis mars 2004, ne nie pas le poids de l’éducation dans l’approche féminine du pouvoir, mais constate : « Nous, les femmes, apportons une vision distincte. Nous sommes mieux préparées à partager, à vivre ensemble, à résoudre les conflits. C’est une culture qui nous vient de la sphère privée, écouter, inclure et non pas exclure. Nous avons un sens pratique des choses qui fait que nous nous concentrons sur la solution d’un problème, sur la recherche de ce qui nous unit plutôt que ce qui nous sépare. »

Finalement, méditons Ségolène Royal, le 7 mars 2007 : « La femme est un animal politique comme un homme, dans un milieu brutal. Je revendique de faire de la politique autrement à l’abri de cette brutalité (…) Je suis une femme et avec moi le vrai changement politique, il est là, et avec moi la politique ne sera plus jamais comme avant » (…) A l’échelle de la planète, mais aussi de la France, si nous réussissons pour les femmes, si cela va mieux pour les femmes, alors cela ira mieux pour l’humanité tout entière »

Croyez-moi – si ça ne se règle pas à coups de sacre, cela se règlera à coups de massacres !


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