Recruter des bénévoles au sein des baby boomers

Publié le 18 novembre 2008 par Philanthropie

Ça fait plus de 15 ans que je fais de la stratégie marketing pour aider les grandes entreprises privées à rendre leurs stratégies marketing plus rentables et efficaces. J’aimerais croire que les organismes philanthropiques ont autant les moyens de planifier et cibler leurs activités de financement ou de recrutement de bénévoles. Je suis certain que plusieurs organismes font très bien les choses car dans le domaine philanthropique plus que partout ailleurs, le retour sur l’investissement marketing est crucial, des services offerts à des gens en besoin en dépendent.

C’est pour cette raison que je vais passer du temps à explorer les diverses opportunités qui s’offrent aux organismes à but non-lucratif de maximiser leurs efforts marketing. Et une des façons les plus profitables est de bien cibler le “marché” cible des donneurs et des bénévoles potentiels. À ce titre, je crois que les baby boomers sont sûrement un des segments de la population les plus intéressants à cibler … et ils le sont probablement à outrance. Une approche efficace et subtile en terme de communication est primordiale et je reviendrai sur les meilleures pratiques à ce niveau. Pour le moment, une courte démonstration des raisons pour lesquelles les organismes devraient prioriser le segment des baby boomers pour recruter des bénévoles.

Le bénévolat représente une ressource très utile pour l’économie d’un pays. En France, une étude en 2002 a même chiffré la contribution économique du bénévolat à plus de 12 milliards d’euros! La vigueur du travail bénévole dans une société est aussi un bon indicateur de la solidité de son tissu social. Personnellement, je crois que certains bénévoles sont tout simplement des héros et qu’ils devraient être davantage valorisés. Je me souviens avoir rencontré un assisté social lors de ma maîtrise qui faisait plus de 60 heures de bénévolat par semaine et une autre qui réparait gratuitement tous les vélos de son quartier défavorisé. Voilà des gens qui font une énorme différence. Est-ce nécessaire de préciser que dans l’état actuel des services sociaux déficients et d’une population vieillissante, les bénévoles pourront jouer un rôle important.

Les baby boomers futurs retraités représentent un “marché” idéal pour les centres de bénévolats. Ils sont éduqués, spécialisés et disposent de ressources pour redonner à la communauté. De plus, un bénévolat accru de leur part contribuerait à contredire certaines rumeurs voulant que les boomers soient égoistes. Sans oublier que l’intergénérationnel pourrait être bien servi si le bénévolat se fait auprès d’une clientèle plus jeune.

Volunteermatch, un organisme de San Francisco, vient de publier une étude concernant la participation des boomers au bénévolat. Cette étude pourrait être très utile aux organismes qui recrutent de nouveaux bénévoles car elle offre une quantité impressionante d’information. Je vous suggère fortement d’en faire la lecture dont voici les faits saillants :

  • Plus de la moitié des boomers qui ne font pas de bénévolat en ce moment ont l’intention de considérer cette activité
  • Parmi ceux-ci, les femmes et les “professionnels” sont les plus intéressés à commencer une activité bénévole
  • Les activités les plus populaires sont celles qui combinent la possibilité de faire une différence tout en apprenant de nouvelles choses
  • Un bénévole de plus de 55 ans, à cause de sa plus grande disponibilité, a une contribution substantiellement plus importante que les bénévoles plus jeunes
  • Plus on vieillit, plus il est difficile de trouver la “bonne cause”.

À ce la s’ajoute les valeurs de partage et d’entraide avec lesquelles la plupart des baby boomers ont grandi. Sûrement qu’aujourd’hui, maintenant que leur situation leur laise du temps libre, ils seront ouverts à redonner et revivre le sentiment communautaire plus que jamais?