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Le Maître du Temps

Publié le 21 novembre 2008 par Madame Charlotte

Auteur : Louise Cooper
Titre original : The Time Master
Éditeur : Bragelonne
Édition intégrale comprenant : L’Initié (The initiate) Le Paria (The outcast) et Le Maître (The Master)
1ère édition : 1985
Nb de pages : 646
Lu : novembre 2008
Ma note :

Résumé :
Dans un monde dominé par le conflit entre l’Ordre et le Chaos, se dessine une histoire d’amour impossible sur fond de magie blanche et noire. La sombre forteresse du Nord abrite le Cercle des magiciens depuis une éternité. Mais dans leurs rangs, l’énigmatique Tarod, le plus redoutable des jeunes adeptes, ressent une attirance mystérieuse pour les forces obscures. Il est bientôt le seul à sentir la menace d’un adversaire antique, caché dans les abimes du Temps. Une menace très séduisante, qui fait vaciller ses convictions… Mais pas autant que la belle Cyllan, une jeune roturière rencontrée par hasard, qui fait basculer son destin. A moins que tout cela n’ait été prémédité ?
Dans l’entrelacs d’intrigues et de vengeances mesquines qui va en découler, au détour d’un des couloirs du temps, dans une salle obscure, c’est la survie du monde face aux dieux anciens qui est en train de se jouer ; et pour Tarod, c’est l’heure du choix.

Mon avis:
Les thèmes récurrents de la fantasy sont ici largement exploités. Le Bien, le Mal, les gentils très gentils et les méchants très méchants, rien de révolutionnaire de ce côté-là. Personnellement je ne raffole pas de ce genre de fantasy avec beaucoup de magie, loin de là. J’ai quand même essayé cette trilogie pour le bien que j’en avais entendu dire, on me le conseillait pour son caractère non-manichéen. Oui, bon, cet aspect là n’apparait réellement qu’à la fin du livre, car tout au long du récit, les méchants sont visiblement méchants et sans beaucoup surprise, et les gentils de même. On les voit venir à 10km. La seule exception, sans surprise non plus, c’est le personnage de Tarod, mal incarné élevé parmi les Hommes. Lui, c’est le méchant quand même gentil, on se doute bien de la façon dont il va finir, mais il est quand même amusant, voire passionnant de le voir évoluer, tiraillé ente sa nature et son éducation, l’acquis et l’innée, l’amour et la loyauté. Oui, on s’y attache à Tarod, on se passionne pour ses déboires. On s’intéresse aussi aux autres personnages, même si on devine leur fin dès le départ ou presque. Quelques poncifs donc, ceux-là même qui habituellement me font éviter la fantasy. Et pourtant, on se prend au jeu, on se passionne pour l’histoire, ses personnages attachants malgré leur manque d’ambiguïté, son univers, son manichéisme.

Quelques passages auraient dû me plonger dans une parfaite extase, mais je n’ai plus douze ans hélas, et la scène d’amour entre Tarod et Cyllan m’a fait penser à ce que doit être une scène d’amour à la Harlequin. Ce fut LE moment affligeant du livre, à la limite du risible. Dommage, mais le talent de conteuse de Louise Cooper est indéniable, et à part cette faute de goût j’ai eu du mal à décrocher de l’ensemble de l’histoire.

Le beau et ténébreux héros, archétype du vilain voyou séduisant et attirant (parce que voyou), à la limite de la caricature, est le Chaos, le Mal incarné, celui que l’Ordre condamne et combat. Outre les quelques aspects qui pour moi  sont normalement rédhibitoires, j’avoue avoir été séduite par la finalité de l’histoire, même si elle m’a paru un peu grossière. L’Ordre, garant du Bien, n’est au  bout du compte pas si bienveillant que ça. Le final spectaculaire nous révèle un Dieu Blanc qui se soucie peu voire pas de l’Humanité et du monde, un Dieu Blanc à l’esprit étriqué, intolérant, et destructeur, prêt à tout annihiler. Grâce à Tarod, influencé par son contact avec les Hommes et son amour pour Cyllan, le Mal apparaît plus pondéré, le Chaos devient juste et miséricordieux. Retournement de situation dans laquelle on peut voir une critique de la religion et du fanatisme.

Dans l’ensemble, cette lecture fut des plus agréables malgré quelques couacs et une fâcheuse tendance à l’introspection abusive, à nous dire tout haut ce que pensent tout bas les personnages, on parvient à tirer du plaisir de cette histoire vivante et haletante.


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