Titre original : Der schwedische reider
Éditeur : Phébus/Libretto
1ère édition : 1936
Nb de pages : 275
Lu : novembre 2008
Ma note:
Résumé :
Admiré par Borges, qui voyait en lui une sorte de Kafka aventureux. Perutz considérait Le cavalier suédois comme son roman le plus parfait. Le plus angoissant en tout cas, dans la mesure où il traite le thème, “cinématographique” entre tous, de la substitution d’identité. Un récit gouverné de bout en bout par l’Ange du Bizarre. “Hitchcock n’aurait pu rêver d’un scénario plus diabolique… Peu d’écrivains arrivent à vous envoûter à ce point.” “Un conteur qui distille le suspense.” ‘Le chef d’œuvre de Leo Perulz.” ‘On a rarement vu aussi heureusement mêlées une construction impeccable et une histoire si bien galopante… Superbe !” “L’égal des plus grands.”
Mon avis:
Je découvre le relativement méconnu Leo Perutz avec ce roman. Écrit en 1936, ce roman d’aventures et de cape et d’épées nous entraîne en Silésie au début du XVIIIème siècle. Deux compagnons d’infortune, réunis par un concours de circonstances assez flou, vont ensemble changer le cours de leurs destins. Christian Von Tornefeld, jeune noble déserteur qui cherche à regagner l’armée du roi de Suède, et Piège-à-poule, voleur de son état, se retrouvent acculés dans un vieux moulin dans lequel ils trouvent refuge. Les deux hommes décident alors d’échanger leurs identités, le soldat pour échapper à la punition pour désertion, le voleur pour échapper à la corde. Les rôles sont alors inversés. Le soldat, individu fade et sans épaisseur prend la place du voleur dans les forges de l’évêque, sorte de purgatoire terrestre, tandis que le voleur devient un gentilhomme suédois à qui la fortune va tendre les bras. S’écouleront ainsi plusieurs années pendant lesquelles nous suivons uniquement l’évolution du voleur devenu Thornefeld. De voleur à pilleur d’églises, il parvient à l’aisance et à la reconnaissance, rencontre l’amour et fonde une famille. Du soldat on ne sait plus rien, on ne le retrouve qu’à la fin de l’histoire. Il est difficile de parler du livre sans en gâcher la surprise, je n’en dirai donc pas plus.
Le Cavalier suédois n’est pas seulement un roman d’aventures facile à lire et bien raconté, c’est aussi une sorte de conte vaguement surnaturel, l’histoire de deux hommes qui vivent une parenthèse de plusieurs années pour échapper à leur triste sort, mais qui finalement seront rattrapés par leur passé et devront reprendre le cours inévitable de leur destin. La fin nous renvoie au début du récit, avec un éclairage nouveau et une bonne dose d’émotion en plus. Ce n’est pour moi pas le chef d’œuvre annoncé, mais un très beau roman, assez court, et très agréable à lire.
Scoop ! En faisant quelques recherches rapides sur le livre, je suis tombée sur une news plus qu’alléchante ! Christophe Gans a l’intention d’adapter le Cavalier suédois, qui devrait sortir fin 2009, avec Vincent Cassel dans le rôle du cavalier. Joie !