Paris, France — Le 17 novembre dernier, alors que s'ouvrait l'assemblée annuelle de l'ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) à Marrakech, quinze militants de Greenpeace ont déversé cinq tonnes de têtes de thon rouge rue de Varenne, devant le bâtiment du ministère de l'Agriculture et de la Pêche.
Cette action était menée dans le but de dénoncer "l'irresponsabilité de la France et de son ministre chargé des pêches, M. Barnier, qui refuse de soutenir la seule mesure qui permettrait de sauver une ressource millénaire pour les peuples méditerranéens : la fermeture de la pêche", comme l'explique l'association sur son site internet.
François Chartier, chargé de campagne pour Greenpeace France, ajoute : « Si des mesures drastiques ne sont pas prises cette semaine, les pays membres de l'ICCAT porteront la pleine responsabilité de la disparition d'une des plus importantes et des plus rentables pêcheries de notre époque ! La France, l'un des principaux pays pêcheurs, s'obstine dans une position irresponsable qui pourrait se résumer par « tout sauf la fermeture ». Il est temps pour M. Barnier d'assumer ses responsabilités et de se prononcer pour la seule décision qui permette d'éviter l'effondrement du stock de thon rouge. »
Alors que la France assure jusqu'à décembre la présidence de l'Union européenne, la célèbre ONG œuvrant pour la protection de l'environnement rappelle que c'est à elle que revient la lourde responsabilité de défendre la position de l'Europe concernant cette surpêche à Marrakech.
A l'heure actuelle et malgré l'adoption d'un plan de sauvetage, la situation du thon rouge demeure plus critique que jamais. Pour Greenpeace, la fermeture immédiate de la pêche du thon rouge doit être prononcée jusqu'à la mise en place de plusieurs mesures permettant d'assurer la pérennité de l'espèce : mise en place de réserves marines pour protéger les zones de reproduction, réduction de la capacité de pêche jusqu'à un niveau durable, adoption et implantation d'un nouveau plan de gestion en accord complet avec les recommandations des scientifiques.
crédit photo : Greenpeace / Pierre Gleizes