Posté par fdesbordes dans : ecrits (quand j'ai de l'inspiration) , trackback
Comme le fait remarquer Paul Virilio, nous vivons dans un monde où la vitesse prédomine. Aller plus haut toujours plus vite. Mais c'est toujours trop lent. Que se passera t-il le jour où l'on pourra grimper au sommet de l'Everest en 15 minutes via un ascenseur supersonique ?
L'Everest se résumera alors à un formidable point de vue, avec panneau planté dans le sol et description des points culminants alentours. Sans plus. Beauté fanée, envolée. La satisfaction ultime de l'ascension sera absente, le goût salé de la difficulté aura disparu. Goût insipide dans la bouche de la rapidité.
Déjà, les fortunes se font ainsi. On ne les bâti plus, on les gagne en spéculant et en jouant.
On en veut toujours plus car on en a jamais assez. Le paradoxe humain.
Son esprit de conquête le perdra peut-être.
Ainsi la lenteur n'est plus à la fête. Et pourtant, qui gagne dans la fable de La Fontaine ?
Même les chutes sont devenues vertigineusement rapides. Le CAC 40 d'aujourd'hui est devenu en quelques mois le CAC d'il y a trois ans.
Voilà, à force d'impatience, l'homme recule plus vite qu'il ne progresse. " Les victoires ne se font pas en un jour " et nous devront retrouver le goût nécessaire de la patience, le sens profond du " bâtir ", le temps précieux de la réflexion avant l'action. Les gouvernants en premier...