Suite (et fin) de Novart Bordeaux cette semaine avec la nouvelle production de l'Opéra de Bordeaux "Le tour d'Ecrou". Une mise en scène sobre pour un thème inquiétant
Sur tous les fronts. Quelques semaines seulement après avoir présenté "Ni le soleil, ni la mort ne peuvent se regarder en face" à Berlin, Dominique Pitoiset dévoile pour la première fois au Grand théâtre son adaptation du "Tour d'Ecrou" signé Benjamin Britten. "J'ai déjà eu une carrière de metteur en scène lyrique ailleurs. Mais avant, je n'avais jamais été sollicité pour une oeuvre contemporaine. J'ai tout de suite accepté car ici, la direction d'acteurs relève plus du théâtre musical. Or, c'est là ou j'ai toujours pris du plaisir", confirme celui qui a aussi signé la scénographie. Le résultat ? L'histoire d'Henry James se retrouve propulsée dans un décor scandinave "à la Bergman" dans les années 60. "Réaliser une production moderne ou classique ? Ce vieux débat persiste toujours. J'ai essayé de faire à la manière d'un film, avec un réalisme affirmé. Le but reste que l'oeuvre ait un écho aujourd'hui. Pour faire éprouver l'insécurité ambiante, nous avons souhaité recréer un plateau proche d'un thriller d'Hitchcock". D'autant que le sujet abordé est assez lourd puisqu'il s'agit d'enfants orphelins, corrompus et abusés par des fantômes. Et malgré ses bonnes intentions, la nouvelle gouvernante, sous les traits de Mireille Delunsch se retrouve vite dépassée par les événements. L'interprète est d'ailleurs une spécialiste du rôle, qu'elle a déjà endossé à Aix en Provence en 2001. "L'intérêt n'est pas qu'elle sorte du personnage mais qu'elle l'enrichisse différemment. J'ai aussi la chance d'avoir une distribution exceptionnelle". Un casting sur lequel le metteur en scène n'est nullement intervenu.
Carine Caussieu
Dès ce soir à 20h au Grand théâtre et jusqu'au 30 novembre, 8-80€. Renseignements et réservations : 05 56 00 85 95. Rencontre avec les artistes jeudi à 18h.