PAR KARIM LAKJAA
Note : L'article ci-dessous m'a été envoyé par M. Karim Lakjaa, doctorant en Droit international, que je remercie pour sa confiance. Il aborde des problématiques qui ne me sont pas familières sous un angle que je n'aurai pas forcément choisi. Mais, justement, la pluralité des opinions est consubstantielle au débat d'idées. Voici donc un texte qui, bien que ne rejoignant pas toujours mes propres réflexions, mérite votre attention et vos commentaires. FD.
Résumé
Les États-Unis vivent actuellement une crise financière majeure. Dans le même temps, l’un des piliers de leur suprématie vacille. Il s’agit de l’airpower ou puissance aérienne. L’US Air Force, la Navy et les Marines voient leur parc d’appareils vieillir et les coûts de maintenance s’alourdir. Les nouveaux aéronefs sont acquis en nombre limité à des prix exorbitants. Il en résulte une perte capacitaire sérieuse qui contraint les États-Unis à devoir s’appuyer sur des forces aériennes supplétives (iraqienne ou afghane) dans la méfiance et dans l’inquiétude quant à l’issue de ces conflits.
Introduction
La crise financière partie des États-Unis accapare l’attention des médias et à travers eux l’opinion publique, tout comme l’élection de Barak Obama. Diverses causes sont avancées pour expliquer cette « crise financière occidentale » comme la qualifie l’International Institute for Strategic Studies[1] (IISS). Pour éviter la désintégration du système financier mondial, les principaux gouvernements occidentaux n’ont pas hésité à mettre en œuvre des mesures exceptionnelles. Les États-Unis ont ainsi injecté, malgré un 1er refus du Congrès, près de 700 milliards de $ dans le sauvetage de leurs établissements bancaires.
Cette somme est à rapprocher d’une autre : celle que représentent les dépenses liées à la « guerre globale contre le terrorisme » qui depuis le 11 septembre 2001 a englouti 824 milliards de $ (171,1 milliards pour l’ Afghanistan et 653 milliards de pour l’Iraq[2]). Comment croire qu’il n’existe aucun lien de cause à effet entre ces deux masses financières ? Comment ne pas comprendre qu’une économie, fût-elle la 1ère du monde, ne peut entretenir aussi longtemps un tel effort militaire à un prix aussi élevé, notamment les 600 000 emplois détruits depuis janvier 2008 ?
Quoi qu’il en soit, cette crise financière en cache une autre tout aussi importante pour l’avenir du monde. La place des Etats-Unis sur la scène internationale doit, en effet, beaucoup à la doctrine militaire de l’airpower[3] ou de la puissance aérienne, conceptualisée notamment par Ader en France, Douhet en Italie et Mitchell en Amérique du Nord. En témoignent la seconde guerre mondiale (à travers les bombardements massifs de l’Allemagne, comme ceux de Dresde, mais aussi ceux de Nagasaki et Hiroshima à l’arme nucléaire), le Vietnam (avec les tapis de bombes larguées par les B-52), la guerre du Golfe de 1990-1991, l’intervention de l’OTAN contre la Yougoslavie, puis contre l’Afghanistan et de nouveau contre l’Iraq. Des films retracent cette toute puissance aérienne américaine : le docteur « fol amour » (pour les bombardiers stratégiques), le vol de l’intruder (guerre du Vietnam), ou Top Gun (Navy).
La guerre du Golfe 1991 constitue, ainsi, une illustration parfaite de cette doctrine. Comme le souligne le général soviétique Vladimir Slichenko, ce conflit « démontre que les frappes aériennes, à elles seules, façonnent les bases de la victoire. Dans l’opération Desert Storm, la puissance aérienne est la cause principale de la victoire car la supériorité aérienne a modifié le visage de la guerre dans tous ses aspects »[4].
Mais peut-être convient-il avec le lieutenant colonel J.P Hunerwadel[5] de l’USAF, de modérer un tel enthousiasme pour cette manière de faire la guerre à distance : « certains estiment que la dépendance excessive d’Israël sur la puissance aérienne contribua à la défaite apparente » en 2006 au Liban.
C’est donc paradoxalement au moment même où plus aucune menace n’existe dans le ciel à l’égard des 3500 appareils US, (soit deux fois plus que toutes les armées de la planète réunies), que sa force de frappe et de suprématie aérienne connaît une crise sans précédent caractérisée par deux phénomènes complémentaires :
- L’incapacité des États-Unis à maintenir leur instrument militaire aérien
- La nécessité pour eux de s’appuyer sur des forces locales aussi modestes que les forces aériennes iraqienne et afghane.
Ce, sur fond d’incertitudes quant à l’issue de ces conflits…
1) L’incapacité à maintenir un instrument militaire aérien à un niveau constant
Cette incapacité renvoie au vieillissement du parc d’aéronefs militaires américains, à l’explosion des coûts de production et de maintenance et à la perte de potentiel opérationnel.
- Le vieillissement du parc d’aéronefs militaires américains
Les États-Unis possèdent, désormais, une flotte aérienne vieillissante. Anthony Cordesman et Karl Ulrich Kaeser du Center For Strategics & and Internationak Sudies (CSIS) notent ainsi que « Les F-15 en sont au point où certains se sont désintégrés dans les airs »[6]. En effet, le 2 novembre 2007, un F-15 est tombé en pièces lors d’un vol, en raison de la fatigue de sa structure résultant de 27 ans de service. L’âge moyen des 441 F-15 est de 25,5 ans et celui des F 16 est de 16,7. Les B-52 ont en moyenne 46,6 ans et les KC-135 (avions citerne) de 46 à 48 ans selon le modèle. Les prévisions de retrait de ces derniers porterait leur service à près de 80 ans. L’âge moyen de l’ensemble des appareils américains est passé de 10 ans en 1991 à 20 ans en 2008. Depuis 1997, l’US Air Force n’a reçu aucun nouveau bombardier.
- L’explosion des coûts de maintenance, de vol et de production
Le vieillissement des structures des appareils engendre des conséquences quant au coût de la maintenance et de l’heure de vol. Le coût d’une heure de vol d’un F-15 a doublé en 10 ans. Cela est également vrai pour les 14 principaux types d’avions en service.
De même, les coûts de productions ne restent pas stables. Le bombardier B-2B a vu son prix augmenter de 300 %. Le F22 raptor est l’avion le plus avancé technologiquement de l’US Air Force (USAF). Conçu à l’origine pour la domination aérienne, il coûte 200 millions de $ (150 millions d’€) pièce. Au cours de son programme de conception, son prix a triplé. Quant au F-35, son tarif est de 90 millions de $ pièce. Il convient d’apprécier ces sommes au regard du prix d’un F-15 en 2000 : 54 millions de $. Le V-22 Osprey, avion à décollage et atterrissage vertical est 5 fois plus cher que le CH-46, l’hélicoptère qu’il remplace. Son coût unitaire est de 100 millions de $. Plus globalement, selon la RAND Corporation[7], le coût des armements a progressé de 5% par an, ces dernières décennies. Celui des armes incorporant de la haute technologie a cru de 10%.
En 1970, le matériel et l’équipement représentaient 45% du coût d’un avion contre 62% en 2005. Cette évolution à la hausse a contraint le chef d’Etat major de l’armée de l’air américaine, le général Michael Moseley, à demander en mars 2008, une enveloppe supplémentaire annuelle de 20 milliards de $.
Une autre cause dans l’explosion des coûts est certainement à rechercher dans la concentration capitalistique du secteur de l’aéronautique militaire américaine. Si en 1940, il y avait 16 constructeurs, en 2008, ils n’étaient plus que 3 : Boeing, Northrop Grumman, et Loockeed Martin.
La prédiction faite par Norman Augustine en 1986 semble donc se réaliser : « En 2054, le budget entier de la défense ne permettra que l’acquisition d’un seul et unique aéronef. Cet avion devra être partagé entre l’Air Force et la Navy, chacune 3,5 jours par semaine ; à l’exception de l’année bissextile au cours de laquelle il sera utilisé par les Marines, le 29 février »[8]. Vieillissement et surcoût ont une conséquence directe sur les capacités aériennes américaines.
- La dégradation des capacités aériennes américaines
Le nombre de F22 envisagé initialement était de 750. Il a été réduit à 183 d’où une importante perte capacitaire. Le coût unitaire du F22 est tel que l’USAF n’en percevra que 20 par an. Il faudra donc attendre 26 ans pour que les 441 F-15 soient totalement remplacés. 177 de ces avions devraient être maintenus jusqu’en 2025 ! Le général Paul Selva constate que ces avions ont été utilisés au-delà de leur durée de vie initiale[9].Si certains appareils sont hors d’usage, d’autres seraient inutiles. En effet, pour le secrétaire à la défense, Robert Gates, « le F22 n’a aucun rôle à jouer dans la guerre contre le terrorisme »[10].
Quant au F-35, il ne sera pas disponible en temps et en heure pour assurer le même éventail de missions que les appareils qu’il remplace (F-16 et F-18), créant un déficit de capacités au sein de l’USAF et de la Navy[11]. Au point que cette dernière ne disposera plus d’assez d’avions pour équiper ces 10 porte-avions. Il en ira de même pour les 3 porte-aéronefs des Marines. La durée de vie des F-18 sera étendue de 6 000 heures prévues initialement à 10 000 heures pour combler le vide créer par le manque de F-35.
Le V-22 Osprey a été régulièrement maintenu au sol après plusieurs crashs, dont l’un a tué 23 Marines. Ceux-ci ont interdit de vol leurs Osprey pendant 18 mois…L’Osprey a été déshabillé de sa protection contre les armes nucléaire, biologique et chimique. Il est incapable d'effectuer des manœuvres de combat. Tout au plus, peut-il manœuvrer de manière défensive. Enfin, il est impossible pour des soldats de descendre d’un V-22 à la corde, contrairement au CH-46… Or, cette capacité est fortement utilisée dans le cadre de la Global War On Terror (GWOT).
Ces éléments associés à d’autres comme la fin de la guerre froide, conduisent à un reformatage de l’USAF. Le nombre d’avions de combat est ainsi passé de 5 783 en 1992 à 3985 en 2000 pour atteindre 3542 en 2008. Le nombre de bombardiers a baissé quant à lui de 276 en 1992, à 208 en 2000, et 180 en 2008. Le même processus est cours pour les avions de transport, les avions « citerne » et les hélicoptères[12].
Anthony Cordesman et Karl Ulrich Kaeser estiment en conséquence que désormais « la posture stratégique des États-Unis et de leurs forces armées est en danger ».
De même, l’Air Force Association[13] note que cette situation est singulière pour une Nation dont la sécurité repose sur sa capacité à projeter sa puissance militaire de part le monde afin de défendre ses intérêts vitaux et ceux de ses alliés.
Or, l’acuité de la guerre de contre insurrection en Afghanistan et en Iraq rend cette situation intenable. D’où la nécessité de s’appuyer sur des forces locales comme les forces aériennes iraqienne et afghane, exprimée sans ironie par la RAND Corporation : « l’USAF sera en capacité de réduire son engagement dès que l’Iraqi Air Force (IqAF) et l’Afghan Air Corp (AAC) s’envoleront »[14].
2) La nécessité pour les États-Unis de s’appuyer sur des forces locales aussi modestes que les forces aériennes iraqienne et afghane
Cette nécessité résulte de la situation en Afghanistan et en Iraq, du rôle actuel de l’USAF sur ces deux théâtres. Mais le transfert aux forces aériennes iraqienne et afghane prendra du temps et se fera dans la méfiance.
- La situation en Afghanistan et en Iraq
La RAND Corporation analyse la situation dans ces deux États soit comme la résultante de violences religieuses (Iraq), soit comme un conflit entre seigneurs de la guerre (Afghanistan)[15]. Pour faire face à ces deux engagements, les États-Unis disposent de 160 000 hommes en Iraq et 26 000 en Afghanistan.
Le World Security Institute (WSI) de Bruxelles, dans son rapport de septembre 2008 sur la situation en Afghanistan la présentait comme suit : « les engagements directs des troupes de l’International Security Assistance Force (ISAF) et de l’Opération Enduring Freedom (OEF) connaissent une escalade ». Il y aurait 10 000 insurgés en Afghanistan et de plus en plus de combattants étrangers[16]. Le commandant de l’ISAF, le général David G. McKiernan notait qu’assurer la stabilité dans ce pays est difficile car c’est l’un des plus pauvres États de la planète et que le taux d’alphabétisation y est d’à peine 30%[17]. Préconiserait-il l’envoi de livres et d’instituteurs en lieu et place de troupes supplémentaires ?
En Iraq, la situation n’est guère plus brillante. 2,4 millions d’Iraqiens ont fui leur pays et se sont réfugiés dans les États voisins. 2,7 millions d’Iraqiens sont des réfugiés de l’intérieur. Les forces iraqiennes de sécurité, tous types confondus, emploient 600 000 personnes, soit 10% de la population active[18]. L’Iraq occupe moins les journaux télévisés. Néanmoins, on y meurt tous les jours de façon violente et prématurée, plus qu’ailleurs dans le monde. Le lieutenant colonel Rob Levinson[19] considère de manière sceptique « le caractère décisif du dernier surge (l’envoi à Bagdad de soldats supplémentaires) ».
Il ajoute que « les troupes présentes sur le terrain s’avèrent incapables d’être décisives sur le terrain ». Cela n’est pas sans rappeler un certain passé.
- L’usage de l’airpower en Afghanistan et l’Iraq, de la fin de la 1ère guerre mondiale à aujourd’hui
Dès la fin de la 1ère guerre mondiale, l’Iraq et l’Afghanistan deviennent un champ d’expérimentation dans le domaine de la lutte aérienne anti-insurrectionnelle. La force aérienne est appréhendée comme le moyen de maintenir un contrôle sur le Moyen-Orient et de réduire le coût de la politique impériale britannique.
En mai 1919, une tonne de bombes[20] est larguée quotidiennement contre l’Afghanistan, principalement sur la Ville de Djlalabad, sans que les Afghans n’aient la capacité de se défendre. Un maximum de 2 tonnes par jour sera atteint. Le 24 mai 1919, Kaboul est également bombardée. Le Palais royal est partiellement touché.
En 1920, éclate en Iraq une rébellion. Elle est matée par voie aérienne. La Royal Air Force au cours de nombreuses missions totalisant 4000 heures de vols, emploie 97 tonnes de bombes, 183 000 munitions et n’enregistre que 9 tués, 7 blessés et 11 appareils détruits. Sur les 100 000 rebelles, 9 000 perdent la vie. Certains seront victimes de gaz de combat de type moutarde, voire d’armes au phosphore. En effet, Churchill d’abord comme secrétaire d’État à la guerre puis aux colonies se déclare alors en accord avec l’expérimentation de gaz de combat contre « les tribus arabes récalcitrantes ». Il affirme officiellement : “ je suis fortement favorable à l’usage de gaz toxiques contre ces tribus non civilisées”[21]. Le chef d’État major de la Royal Air Force, Sir Hugh Montague Trenchard, explique même que « si les Arabes n’ont personne à combattre au sol, aucune arme à récupérer, et personne à tuer, mais doivent tenir compte d’avions qui sont hors de leur portée, ils sont certains de perdre. Il n’y aura donc plus de risque d’un désastre ou de lourdes pertes comme en subit souvent l’infanterie légère dans les pays non civilisés »[22]. Une analyse fort à propos pour éclairer l’emploi actuel de la puissance aérienne en Iraq et en Afghanistan…
- Le rôle actuel de l’USAF en Iraq et en Afghanistan
Un peu plus de 80 ans plus tard, que ce soit en Afghanistan ou en Iraq, la puissance aérienne a joué un rôle clé dès le début des opérations. En Afghanistan[23], après les 120 premiers jours de guerre, 12 600 sorties aériennes avaient été effectuées et 7000 tonnes de bombes et autres munitions avaient été larguées. Avec la poursuite de la guerre, cette place dans le dispositif militaire n’a pas faibli.
Pour la RAND Corporation, l’airpower peut fournir une contribution majeure au succès en Iraq et Afghanistan[24]. C’est d’un démultiplicateur d’efficacité pour les troupes au sol. Les États-Unis continuent à employer leurs forces armées aériennes dans des opérations de combat, des missions d’entraînement, d’équipement, de conseil et d’assistance en Iraq et Afghanistan. L’Air Force joue donc un rôle central dans ce cadre.
Sur ces deux théâtres, elle a réalisé 130 000 missions[25] de soutien aérien et 375 000 heures de vol. Anthony Cordesman[26] adresse d’ailleurs une mise en garde au sujet de cet usage massif du Close Air Support en invitant les forces armées à mettre en œuvre une très grande prudence en matière d’attaques aériennes, afin de réduire les dommages collatéraux parmi les civils et la production d’insurgés qui en résulte...
Uniquement en Iraq, les États-Unis disposent de 300 appareils, soit 1/3 de l’ensemble des appareils de l’armée de l’air française. Ses opérations consistent en du renseignement, de la surveillance, du transport, du support aérien aux troupes au sol, de la dissuasion envers toute intervention extérieure.
Mais à terme, les forces aériennes iraqienne et afghane devront être capables de conduire des opérations de contre insurrection, de contre terrorisme, de collecte et d’analyse de renseignements et de planification.[27]
- Le renforcement des forces aériennes iraqienne et afghane
Il s’agit notamment de montrer dans le cadre de la GWOT un visage local[28] : au sol un Afghan ou un iraqien et dans les airs un américain. Déjà en 2002, l’Air Force Association notait que la puissance aérienne des États-Unis et leurs alliés peut travailler de manière efficace avec les troupes locales pour atteindre les objectifs[29].
Cependant, à terme, une partie du soutien aérien sera également le fait des forces locales. Pour le Colonel Robin S. Read [30]de l’USAF, « développer la capacité des partenaires et en tirer avantage représenteront un élément absolument essentiel ».
- L’Iraqi Air Force (IqAF)
L’Iraqi Air Force (IqAF) constitue une composante à part entière des forces armées iraqiennes aux côtés de l’armée de terre et de la marine. L’IqAF exerce 4 fonctions : le commandement et contrôle, la reconnaissance, la mobilité sur le champ de bataille et le transport.
Elle dispose d’une cinquantaine d’avions et hélicoptères : 3 C130 (américains) pour le transport ; 8 SAMA CH2000, 5 CompAir 7SL, 2 Seeker, 1 Cessna Caravan pour la surveillance, le renseignement et la reconnaissance (ISR) ; 16 UH – 1 (américains) et 10 MI-17 (soviétiques ou russes) pour la mobilité tactique ; 5 Bell Jet Ranger d’entraînement. Il est à noter que les CompAir 7SL sont maintenus de manière permanente au sol pour des raisons de sécurité.
En décembre 2005, a été créé un groupe de travail visant à renforcer les capacités aériennes iraqiennes : le Comparative Aircraft Working Group (CAWG). Ce comité a produit une étude tendant à l’acquisition par l’Iraq de 164 avions (à turbine) pour un montant de 0,5 à 2,5 milliards de $. Ce plan a été approuvé par le général Kamel Abdel Sattar Barzany, commandant en chef de l’IqAF. Mais le CAWG a limité les ambitions iraqiennes.
Là, où les aviateurs iraqiens entendaient disposer d’une capacité d’intervention offensive, le CAWG n’a autorisé qu’ « une capacité d’attaque légère »[31].
Le département américain de la défense a accepté, en 2008, la vente de 24 hélicoptères d’attaque pour un montant de 2,4 milliards de $. En septembre 2008, l’Iraq a indiqué être intéressé par l’achat de 36 appareils de combat F-16 pour un montant de 3 milliards de $.
- L’Afghan Air Corp (AAC)
Avant l’intervention militaire américaine en Afghanistan suite au 11 septembre 2001, le régime Taliban possédait sur le papier[32] d’une centaine de Mig 21 et de Mig 23.
L’Afghan Air Corp (AAC) n’est aujourd’hui qu’un simple élément de l’Afghan National Army (ANA). Il a pour missions : le transport de personnalités, l’évacuation médicale, le transport humanitaire, et le soutien aérien à divers ministères. Il dispose en 2008 de 21 avions et hélicoptères (contre 9 en 2007): 1 AN – 24, 1 AN – 26, 3 AN – 32 pour le transport ; 8 MI-8/MI-17 et 6 MI-35 pour la mobilité tactique ; 2 LC-39 pour l’entraînement. Il s’agit principalement d’appareils russes, qui ont pour beaucoup été modifiés lors de l’occupation soviétique afin d’être adaptés au relief afghan caractérisé par une très haute altitude.
Ils sont au demeurant peu coûteux à l’usage. Néanmoins, le gouvernement afghan n’est pas en capacité de faire face aux dépenses que ces avions représentent et encore moins au développement d’une véritable armée de l’air. Il faudra donc faire appel aux pays membres de l’OTAN et aux pays européens[33].
- Un transfert de mission prenant du temps et accompli dans la méfiance
Il faut environ 4,5 années pour former un pilote de combat[34]. Le transfert prendra donc du temps. D’autant qu’il nécessitera pour constituer une véritable flotte opérationnelle, des moyens financiers importants, indisponibles pour le moment, notamment en cette période de crise financière.
De plus, l’introduction de capacités d’attaques au sol (Close Air Support ou CAS) et de contre insurrection (COIN) nécessitera de nombreuses précautions[35] pour deux raisons notamment.
Premièrement, il existe un danger que ces capacités soient instrumentalisées par des individus ou des groupespour des vendettas familiales ou claniques, voire des luttes entre factions religieuses. L’USAF pourrait donner l’impression de choisir un camp au détriment des autres. Il y a également le risque que l’USAF soit malencontreusement prise dans les violences inter religieuses ou claniques.
Pour éviter cela, l’USAF devrait créer une interopérabilité avec l’IqAF et mettre en œuvre une procédure intégrée de définition et de validation des cibles, lui conférant une visibilité complète sur les opérations iraqiennes de type CAS et COIN. Il s’agit de filtrer et le cas échéant d’invalider les cibles. Des contrôleurs aériens tactiques, des analystes du renseignement devront donc être présents sur le terrain en Afghanistan et en Iraq, même après un retrait des troupes américaines. Cela permettra de s’assurer que les cibles ne seront pas choisies en fonction d’intérêts personnels ou de celui de groupes politico-religieux.
Deuxièmement, les États voisins (Israël compris) de l’Iraq pourraient s’alarmer du développement des forces aériennes de Bagdad, perçues comme offensives. La formation d’une force iraqienne mécanisée dotée de 141 chars M1 Abrams inquiète déjà la région.
L’Air Force et l’airpower continueront à jouer un rôle essentiel en matière de contre insurrection, de contre terrorisme, de sécurisation des infrastructures et des frontières, de dissuasion de toute agression extérieure[36].
L’emploi de l’USAF en Iraq et en Afghanistan ainsi que dans cette région du monde se poursuivra et ira en s’accroissant, y compris dans l’hypothèse d’un retrait substantiel des troupes américaines au sol[37]. Le niveau de l’action de l’USAF pourrait être inversement proportionnel à celui[38] des troupes au sol. Le chef d’État major de l’armée de l’air américaine notait déjà en 2005 : « Au fur et à mesure que les forces iraqiennes montent en puissance, nous nous rapprochons d’une réduction de notre présence sur le terrain. Cependant, je ne vois pas la composante aérienne sortir du théâtre aussi rapidement »[39].
En effet, les troupes américaines au sol devraient commencer leur retrait (annoncé ces derniers jours par Barak Obama pour 2011 en Iraq) bien avant que les forces aériennes iraqienne et afghane soient en capacité d’agir de manière opérationnelle et indépendante.
Ce qui fait de l’USAF, le seul acteur capable de soutenir les forces locales[40].
- Maintenir des bases en Iraq et en Afghanistan et sur le territoire de leurs voisins
Dans cette perspective, l’USAF aura besoin d’un accès à une ou deux bases que ce soit en Iraq (Balad et Al Asad) ou en Afghanistan (Bagram et Kandahar) afin de mener une contre insurrection continue, dans des coûts raisonnables[41]. Du côté de Bagdad, cette idée engendre davantage d’appréhension qu’à Kaboul.
Des bases établies dans des pays voisins ou proches (Koweït et Kirghizstan) de l’Iraq et de l’Afghanistan seront également nécessaires, même si mener des opérations à partir de telles installations s’avère être plus coûteux, plus complexe et moins efficace. Les États-Unis tirent ici les leçons de la campagne aérienne contre l’Afghanistan en 2001 – 2002. Celle-ci avait ainsi été marquée par des distances importantes à franchir pour les avions américains que ce soit ceux de la Navy employés à partir de leur porte-avions situé à plus de 700 miles du théâtre d’opérations ou que ce soit pour les bombardiers stratégiques positionnés sur l’Ile de Diego Garcia à plus de 2500 miles. Un problème identique s’était posé en 2003 lors de la campagne contre l’Iraq.
Mais ce faisant la guerre du Vietnam serait-elle oubliée ? Lors de ce conflit, l’USAF avait enregistré 447 attaques à distance de sécurité, entraînant la destruction de 75 avions, la mort de 155 soldats et près de 1702 blessés. La seule base de Balad en Iraq a connu plus de 400 attaques à distance de sécurité.
Face à cette activité des insurgés iraqiens, l’opération Desert Safeside a été conduite par la force opérationnelle 1041. Au cours de celle-ci, 17 cibles de hautes importantes et une centaine de combattants ont été capturés en 60 jours. 8 caches d’armes ont été également découvertes. Le général Robert H. Holmes, du colonel Bradely D. Spacy, le colonel John M. Busch et le colonel Gregory estiment en conséquence que l’Afghanistan et l’Iraq constituent du fait de « l’incertitude et (de) l’asymétrie de bataille non contiguë et non linéaires », « des lieux dangereux pour les bases aériennes » et que « les aviateurs expéditionnaires doivent (donc) se préparer pour le combat »[42]. Combat tant aérien que terrestre puisque selon leur propre terminologie, maintenir de telles bases engage l’USAF dans « une guerre terrestre »…
3) Les scenarii catastrophes envisagés pour l’Afghanistan, l’Iraq et l’Iran
Les opérations aériennes en Iraq et Afghanistan devraient cesser d’ici 2017 à 2022, à moins qu’un régime islamiste ou dictatorial s’empare du pouvoir dans l’un de ces États ; qu’un Iraq récalcitrant se dote d’armes de destruction massive ; voire que l’Iran nucléarisé n’agresse Bagdad.
- Vers la fin des opérations aériennes en Iraq en en Afghanistan entre 2017 et 2022
Les opérations CAS et COINS conduites par l’USAF devraient cesser en 2017 en Iraq et après 2022 en Afghanistan[43]. Dans un monde parfait…
Peu d’observateurs avaient prévu la chute du mur de Berlin et dans sa foulée celle de l’empire soviétique, l’éclatement de la Yougoslavie et enfin les attentats du 11 septembre 2001. La RAND Corporation est donc prudente et envisage 3 scenarii basés sur le pire, comme l’avènement d’un régime islamiste ou dictatorial (baasiste) en Iraq ou le retour des Talibans en Afghanistan. La prudence est certes de mise. Mais, cet excès de prudence en dit long quant à la situation sur les deux théâtres d’opérations ainsi que sur les chances de succès des États unis et de leurs alliés.
- L’avènement d’un régime islamiste ou dictatorial (baasiste) en Iraq ou le retour des Talibans en Afghanistan
La RAND appréhende donc un scénario qui verrait l’accession au pouvoir d’un régime islamiste en Iraq. Dans une telle perspective, le rôle de l’USAF en matière de contre insurrection et de soutien aux troupes de ce régime serait réduit, même si ce dernier supportait la politique internationale des Etats-Unis[44]. Toutefois, cela n’empêcherait pas Washington d’intervenir militairement contre des groupes terroristes dans des zones échappant au contrôle du gouvernement local avec ou sans sa bénédiction. L’USAF n’assurerait plus la dissuasion à l’égard des voisins de Bagdad, à une exception près. En effet, la RAND préconise un accord tacite dans l’hypothèse d’une agression conduite par un Iran détenteur de l’arme nucléaire contre un Iraq shiite aux velléités d’indépendance à l’égard du voisin perse[45].
Dans les trois scenarii (pouvoir islamiste ou dictatorial en Iraq, retour des Talibans en Afghanistan), l’USAF réduirait sa coopération, son soutien et sa protection. Qui plus est, Bagdad etKaboul deviendraient davantage un objectif (comprendre une cible) de la planification militaire américaine qu’un partenaire de cette planification[46]. L’Air Force réorienterait ces vecteurs afin de dissuader les deux capitales de poursuivre des actions agressives envers leurs voisins pour certains alliés des États-Unis.
- Un Iraq doté d’armes de destruction massive
La RAND imagine même un 4ème scénario, porteur de dangers encore plus grands : celui d’un Iraq non coopératif doté d’armes de destruction massive et de moyens de les délivrer (missiles, avions, drones). Dans ces circonstances, les États-Unis n’auraient pas d’autres choix que de soutenir des insurgés (entraînement, équipement, conseil et assistance) contre le gouvernement iraqien récalcitrant. Un politique identique s’appliquerait à un gouvernement afghan réfractaire ; égalité de traitement oblige.
À lire ces lignes, 7 ans après le 11 septembre, l’intervention en Afghanistan qui s’en est suivie et 5 ans après l’invasion de l’Iraq, le lecteur peut légitiment se demander si tout cela a servi à quelque chose d’utile, si ce n’est à gâcher 800 milliards de $, des millions de vies (morts, blessés, réfugiés) et à créer davantage d’instabilité régionalement et globalement…
Il convient, ici de se demander si le nouvel occupant du bureau ovale, au-delà de quelques annonces comme la fermeture de l’odieux camp de prisonniers de Guantanamo, aura de réelles marges de manœuvre pour changer la donne.
- Des marges de manœuvre réduites pour Barak Obama alors que risque de s’ouvrir un front interne
Le colonel Rob Levinson de l’USAF prédit que « refroidi par l’expérience iraqienne, voire afghane, très décevante, notre futur président, probablement imité par notre dirigeant des corps de l’armée et de la marine, réfléchira à deux fois avant de se lancer dans une situation où la probabilité d’une bataille prolongée est assez élevée. Le vieil adage, « ne vous battez jamais avec un cochon dans la boue car vous en sortirez toujours couvert jusqu’au cou et les cochons aiment ça » présidera à leurs pensées. Il est fort probable que le président décide de se tourner vers la force aérienne »[47]. Il complète ses propos de cette manière : « Face à la nécessité d’une intervention militaire à découvert, la puissance aérienne pourrait constituer le premier… et dernier recours ». D’ici là, la flotte militaire américaine aura encore vieilli. Le coût des nouveaux avions aura lui aussi progressé…
D’ici là, Barak Obama devra gérer un autre front où les pertes dépassent déjà en nombre celui de tous les morts et blessés américains en Iraq et Afghanistan. En effet, depuis janvier 2008, 600 000 Américains ont perdu leur emploi[48]. Cette guerre là, économique et intérieure, ne pourra être ignorée très longtemps.
Karim Lakjaa, Doctorant en Droit international – Université de Reims, Diplômé du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques de Paris (CEDS), Collaborateur occasionnel de la Revue Militaire Suisse, de Damoclès (CDRPC) et du Quotidien d’Oran (Algérie), Envoyé spécial de Jeune Afrique en Iraq en 1998.
[1] Alexander Nicoll et Sarah Jonstone, “The West’s financial crisis”, IISS Strategic Comments, Volume 14, Issue 08, octobre 2008.
[2] Amy Belasco, “the Cost of Iraq, Afghanistan and Other Global War on Terror Operations Since 9/11”, Congressional Research Service, RL33110, 14 juillet 2008pages 16 et 19.
[3] Voir l’excellent ouvrage de Joseph Henrotin, “L’airpower au XXIème siècle: enjeux et perspectives de la stratégie aérienne”, Bruylant, Bruxelles, 2005, 584 pages.
[4] Alec M. Rinson, “Distinguishing Sapce Power from Air Power: Implications for the Space Force Debate”, Air University, avril 1998, page 16.
[5] Colonel J.P Hunerwadel, « L’échec d’Israël”, Air & Space Power, Automne 2008.
[6] Anthony Cordesman et Hans Ulrich Kaese, “America Self-Destroyng Airpower”, Center For Strategics & and Internationak Sudies (CSIS), Burke Chair in Strategy, 1er octobre 2008, page 2.
[7] Mark V. Arena, Obaid Younossi, Kevin Brancato, Irv Blickstein, Clifford A. Grammich, “Why Has the Cost of Fixed-Wing Risen ?”, RAND Corporation, 2008.
[8] Norman Augustine, “Augustine’s Law”, New York, Viking Penguin, 1986.
[9] National Journal, « Aging Aircraft », 14 mars 2008.
[10] Michael Hoffman, “F22 Decisions Delayed Until End of Bush Term”, Defense New, 10 juin 2008.
[11] Anthony Cordesman et Hans Ulrich Kaese, “America Self-Destroyng Airpower”, Center For Strategics & and Internationak Sudies (CSIS), Burke Chair in Strategy, 1er octobre 2008, page ii.
[12] Anthony Cordesman et Hans Ulrich Kaese, “America Self-Destroyng Airpower”, opus cité, page 3.
[13] « Return of the Bomber, the Future of Long-Range Strike », Air Force Association special Report, février 2007, page 7.
[14] Anthony Cordesman et Hans Ulrich Kaese, “America Self-Destroyng Airpower”, opus cité, page xvi.
[15] David E. Thaler, Theodore W. Karasik, Dalia Dassa Kaye, Jennifer D. P. Moroney, Frederic Wehrey, Obaid Younossi, Farhana Ali, Robert A. Guffey « Future U.S. Security Relationships with Iraq and Afghanistan, U.S. Air Force Roles”, RAND Corporation, 2008, page xx.
[16] Anthony Cordesman, « Follow the Money : Why the US Is Losing the War in Afghanistan”, Center For Strategics & and Internationak Sudies (CSIS), Burke Chair in Strategy, 19 septembre 2008, page 5.
[17] Cité parAnthony Cordesman, « Follow the Money : Why the US Is Losing the War in Afghanistan”, Center For Strategics & and Internationak Sudies (CSIS), Burke Chair in Strategy, 19 septembre 2008, page 13.
[18] Anthony Cordesman, « Iraqi Forces and US Withdrawals”, Center For Strategics & and Internationak Sudies (CSIS), Burke Chair in Strategy, 16 septembre 2008, page 22.
[19] Colonel Rob Levinson, « Que ferons nous la prochaine fois ? Combattre les guerre d’après l’Iraq », Air & Space Power, Automne 2008.
[20] Clive Richards, « The Origins of Military Aviation in India and the Creation of the Indian Air Force, 1910 – 1932 », Air PowerReview, Volume 11, n°1, printemps 2008, page 23.
[21] Jonathan Glancey , “Gas, chemicals, bombs: Britain has used them all before in Iraq ”, The Guardian, 19 avril 2003.
[22] Peter Sluglett, “Britain in Iraq: 1914-1932”, Columbia University Press, 2007, [http://www.globalpolicy.org/security/issues/iraq/history/1976sluglett.htm].
[23] “The Afghan Air War”, Air Force Association Special Report, septembre 2002, page 25.
[24] David E. Thaler, Theodore W. Karasik, Dalia Dassa Kaye, Jennifer D. P. Moroney, Frederic Wehrey, Obaid Younossi, Farhana Ali, Robert A. Guffey, page 93.
[25] Jefrrey Kappenman, « Army Unmanned Aircraft Systems : decisive in battle », JFP, n°49, 2ème trimestre 2008, page 20.
[26] Anthony Cordesman, “Stability Operations: The Lessons of Iraq and Afghanistan”, Center for Strategic and International Studies, 10 juillet 2008.
[27] Idem, page 93.
[28] Idem page 110.
[29] “The Afghan Air War”, Air Force Association Special Report, septembre 2002, page 27.
[30] Colonel Robin S. Read, « La guerre irrégulière de l’US Air Force, l’avenir », Air & Space Power, Automne 2008.
[31]Anthony Cordesman, “Stability Operations: The Lessons of Iraq and Afghanistan”, Center for Strategic and International Studies, 10 juillet 2008, page 98.
[32] “The Afghan Air War”, Air Force Association Special Report, septembre 2002, page 11.
[33] David E. Thaler, Theodore W. Karasik, Dalia Dassa Kaye, Jennifer D. P. Moroney, Frederic Wehrey, Obaid Younossi, Farhana Ali, Robert A. Guffey, page 105.
[34] Idem, page 99.
[35] Idem, page 101.
[36] Idem, page 109.
[37] Idem, pages xiii, 89, 95.
[38] Idem, page 89.
[39] Eric Schmitt, « U.S. General Says Iraqis Will Need Longtime Support from Air Force », New York Times, 30 août 2005”.
[40] David E. Thaler, Theodore W. Karasik, Dalia Dassa Kaye, Jennifer D. P. Moroney, Frederic Wehrey, Obaid Younossi, Farhana Ali, Robert A. Guffey, page xix.
[41] David E. Thaler, Theodore W. Karasik, Dalia Dassa Kaye, Jennifer D. P. Moroney, Frederic Wehrey, Obaid Younossi, Farhana Ali, Robert A. Guffey page xix.
[42] Général Robert H. Holmes, du colonel Bradely D. Spacy, Le colonel John M. Busch et le colonel Gregory J. Reese, “La nouvelle guerre terrestre de l’armée de l’air”, Air & Space Power, printemps 2008.
[43] Idem, page 118.
[44] Idem, page 120.
[45] Idem, page 121.
[46] Idem, pages 121 et 122.
[47] Colonel Rob Levinson, « Que ferons nous la prochaine fois ? Combattre les guerre d’après l’Iraq », Air & Space Power, Automne 2008.
[48] « Le pire est encore à venir pour l’économie réelle », Les enjeux, novembre 2008, page 15.