Paraît-il, Martine Aubry est sur le point d’achever sa traversée du désert entamée dès sa défaite aux législatives. Ce commentaire entendu pendant le weekend n’est pas totalement inexacte au sens ou la Maire de Lille est désormais au devant de la scène. En gagnant de quelques poignées de voix, parfois suspectes, cette élection au poste de Première Secrétaire Nationale du PS, Martine Aubry peut donc effectivement s’installer sur un balcon royal, le plus convoité dans la galaxie socialiste, et après ?
A la traversée du désert va succéder probablement celle d’une zone des tempêtes tant l’équipage des marins d’eau douce qui soutient la nouvelle Première Secrétaire est hétéroclite et avant tout cimenté par son sectarisme à l’égard de Ségolène Royal et une démagogie qu’il nomme « socialisme de gauche ». A la tête d’une majorité (?) dont nul ne sait en vérité si elle est si confortable que cela, Martine Aubry, pour exister et donner des gages à ses amis continuera à aboyer contre le gouvernement et en appeler à l’unité des socialistes tout en prenant grand soin de faire à Lille le contraire de ce qu’elle dira à Paris. Côté rénovation les militant(e)s socialistes pourront toujours circuler car il n’y aura pas grand chose à voir.
Prenant acte que la dynamique politique est définitivement de son côté, Ségolène Royal aurait tort de replonger dans ce marigot socialiste au risque de lui trouver une ressemblance avec le Bayrou et la Floride. Qu’elle laisse Jospin, Fabius, Delanoë, Rocard, Hollande et autres Montebourg gérer, à l’occasion avec Benoît Hamon, un Parti socialiste présidé par Martine Aubry qui s’abîmera sur les premiers rochers. Rien ne sert donc de s’agiter. Que Ségolène Royal continue de tracer sa route. A condition de rénover pour deux, de poursuivre la réflexion politique et de se doter d’un fonctionnement…