555+ ou les coureurs de l’extreme

564km de course à pied dans le désert égyptien du 7 novembre au 23 novembre 2008… C’est l’incroyable défi de la 555+, la plus grande course à pied au monde…

Ces candidats sont sélectionnés sur dossier pour participer à la course de la mort. Ils sont d’un côté monsieur tout le monde avec une profession allant de l’avocat au livreur de journaux, mais d’un autre ils sont super runners, des hommes ultra entrainés avec un mental hors du commun. C’est une qualité essentielle pour ces personnes qui durant deux semaines doivent combattre un désert géant et ne compter que sur eux. Ils savent que dans ce bac à sable de 1000km de long, ils n’auront pas le droit de laisser tomber et fréquenteront au quotidien la mort.
Cette épreuve qui est née dans l’esprit de Alain Gestin est un véritable défi pour l’homme. En 2008, la compétition fête son 3ème anniversaire et ils seront 23 au départ pour saluer l’événement et continuer de le faire vivre. L’édition précédente avait eu lieu en 2006 et avait été remportée par un italien : BRANDI qui a fini la course en 133heures. Ils étaient 18 à l’arrivée et les derniers ont passé environ 220heures dans le désert. Découvrir le classement complet de la 555+.

Le créateur de l’épreuve a aujourd’hui 65ans et a pris le départ avec les autres participants. Pour lui, aucune course au monde n’égale la sienne et c’est ce qui fait la beauté de sa 555+. La seule chose qui pourrait gâcher la course selon lui serait de perdre l’un des concurrents. Cela a failli arriver en 2006 avec l’un des particpants qui s’est perdu et a attendu les secours pendant 2jours. Il ne lui restait plus que 2cL d’eau pour survivre lorsque les secours l’ont récupéré… Pour l’anecdote, ce coureur était au départ de la nouvelle édition 2008 le 7 novembre.

Cette course, c’est des organismes poussés à l’extrême et des cerveaux prêts à tout affronter, des nuits de course car il fait moins chaud et des journées de course car il fait trop chaud pour se reposer, des ravitaillements à 22km d’intervalle, des médecins qui suivent en cas de problème, 2h de repos par jour, c’est un départ à Louxor pour une arrivée au lac Nasser, c’est l’ancienne route des esclaves dans un décor interdit des touristes, c’est un tracé exceptionnel dans un décor somptueux, …
Mais cette course c’est avant tout la course de fous furieux… Ou d’hommes exceptionnels, à chacun de se faire son opinion. Cette course, après tout, ce n’est ni plus ni moins qu’une représentation de la vie. Des moments de solitude à ceux de désespoir, des hauts, des bas, des instants de lucidité à ceux d’espoir. Cette course c’est un défi humain, personnel, solitaire que ces personnes se fixent comme pour donner un sens à une vie à laquelle on a parfois du mal à en donner. Cette 555+, c’est se découvrir soit même et repousser sans cesse ses limites comme pour se sentir plus fort et invulnérable alors que l’on marche à côté de la mort et de la solitude.

Pour moi, cette course, je ne la ferai sans doute jamais. Elle ne restera donc qu’un article de blog. Et pourtant, elle m’inspire… Elle m’inspire l’envie de partir, l’envie de me surpasser, l’envie de bouffer cette vie… Quant à ces super runners, ils m’inspirent le respect. Le respect que l’on donne à des héros. Bravo messieurs…

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