La photo en haut, c’est mon auto. J’arrive d’un voyage et je l’avais pas conduite depuis une semaine. Ça a été suffisant pour qu’une jeune pousse d’arbre apparaisse dans un recoin encrassé au bas de ma porte. Quand j’ai essayé de la partir, aucun bruit ne s’est fait entendre. J’avais oublier, pour la je ne sais pas combientième fois, la petite lumière au plafond. La batterie s’est déchargée lentement jusqu’à ce qu’elle soit complètement à plat. C’est une belle illustration de deux choses. Premièrement il faut que je lave mon auto. Deuxièmement, la nature est bien en avance sur la technologie! Aucun arbre ne survivrait s’il laissait filer son énergie sans aucun but.
L’auto-organisation et l’évolution de la nature me dépasseront toujours. Comparativement à tout ce qu’on peut inventer, le monde vivant est tellement robuste et imaginatif pour trouver des solutions qui lui permettent de survivre de façon autonome. Il faut dire que ce qui influence le développement des vivants diffère considérablement de ce qui influence le développement de produits.
Alors que le vivant réussit s’il a un bon rapport avec son environnement, le produit réussit s’il a un bon rapport avec l’homme. Alors que le produit dépend entièrement de l’homme pour être conçu, réparé et alimenté en énergie, le vivant fait tout de manière autonome. Le vivant participe à des cycles naturels (eau, carbone, chaîne alimentaire, etc.) alors que le produit a son cycle de vie selon sa rentabilité. Ce n’est que tout récemment dans l’histoire industrialisée qu’on essaie de réintégrer nos produits à ces cycles naturels comme à l’instar des vivants. Le défi est de taille car il faut repenser tout le système de production. Je pense qu’on y arrivera, car on n’a simplement pas le choix!
Mais pourquoi est-ce que la matière tend naturellement à s’organiser et à se complexifier? Parti de particules élémentaires, l’univers semble destiné à assembler les éléments qui le composent pour donner des choses, puis des êtres de plus en plus complexes. Quand on regarde ce qu’on est en train de faire — de dérégler tous les cycles — on a l’impression que l’homme est une erreur de l’évolution. Alors que tous les vivants venant avant s’inscrivait dans une course à la complexité en équilibre avec le reste de la nature, on dirait parfois que l’humain arrive pour arrêter tout ça. Est-ce que c’est le cas? Est-ce que ce sera nous qui arrêteront cette histoire phénoménale, du moins sur la Terre? Serions-nous encore en train de se donner de l’importance et de se placer au centre de l’univers? Car nous ne sommes sûrement nous aussi que des outils de cette force invisible qui tend à créer des formes plus complexes… C’est ce dont on se rendra compte éventuellement, alors que ce qu’on aura créé — L’Internet, les robots, ou les écosystèmes qui évolueront sur les planètes colonisées comme Mars — représentera la prochaine étape de l’Évolution: .