Déjà le #6 sur 52, pour notre défi de lectures amorçé à la mi-octobre. Cette semaine un roman qui a eu un beau succès d’estime à sa sortie l’an dernier, Mercredi soir au Bout du monde de l’auteure québécoise Hélène Rioux.
Ce n’est pas une coquille, il y a bien une lettre majuscule à bout, car le Bout du monde est le nom d’un petit restaurant de quartier. Le resto du coin plutôt commun, où se retrouve une bande d’habitués et où on y sert un menu du jour pour pas trop cher. C’est le point de départ d’une série d’histoires reliées entre elles par une galerie de personnages, que l’on retrouve parfois où on ne les attendait pas.
Avant de commencer ma lecture, je m’attendais à ce que ce Bout du monde du titre soit au centre de l’histoire, lieu de prédilection de toutes les rencontres. Sans dévoiler de punchs, il s’agit plutôt du lien qui sert à boucler la boucle. L’histoire y débute et s’y termine. Entre les deux, quelques 200 pages, qui racontent en 13 chapitres, des tranches de vies reliées entre elles par le destin.
Vous connaissez tous ces films chorales à la Short Cuts où plus récemment Crash (celui de Haggis et non celui de Cronenberg), le plaisir de découvrir les liens insoupçonnés des personnages entre eux et la surprise quand on révèle l’impact que peut avoir certaines décisions des uns sur la vie des autres, qu’ils soient des proches ou de parfaits inconnus. Et bien ce roman est inspiré de ce modèle. Hélène Rioux est habile, ses histoires ne sont pas cousues de fil blanc et on ne voit pas arriver leur chûte 100 milles à l’heure. On sent par sa plume qu’elle a publié de la poésie, certains chapitres s’en inspirent et sa culture littéraire y transpire, alors que dans d’autres cas on fait plutôt face à des descriptions du quotidien dans un langage plus terre-à-terre et cru, à l’image de ses personnages.
L’exercice est assez réussi mais personnellement j’ai un peu décroché au 2/3 de ma lecture. Le dernier tiers m’a moins captivé, peut-être par manque d’intérêt ou de sympathie envers les personnages qu’on y raconte. Ça fait partie du principe, mais j’aurais aussi beaucoup apprécié connaître la conclusion de certaines intrigues. On finit notre lecture sans que les fils soient tous attachés et dans certains cas je suis restée sur ma faim. Bonne lecture malgré ces bémols.