"Lounatcharski avait beau de démener en faveur des artistes, des monuments d'art, il avait beau parler de « son théâtre » et de « ses drames », en vérité Don Quichotte libéré, Velours et guenilles, le Charpentier et le Chancelier, toutes ces pièces n'étaient jamais que du théâtre lyrico-philosophique, et il avait beau conduire des missions diplomatiques dans les conférences internationales, ce n'était pas un homme politique. Ce n'était ni un grand théoricien, ni un leader. Mais sa nature émotive, son énorme bagage intellectuel, la diversité de sa formation, son très grand talent de vulgarisateur et d'éducateur, sa vie enfin si riche, tout cela lui attirait la sympathie des jeunes. Les jeunes avaient à son égard une attitude à peine ironique, mêlée de respect et de tendresse. Et lui-même se plaisait à les rencontrer. On tenait compte de ses goûts en littérature, mais ce n'était pas lui, Lounatcharski, qui faisait de la haute politique." (p.76)
Commissaire au Narkompros jusqu'en 1929, Lounatcharski lutte vigoureusement contre l'analphabétisme, favorise la littérature prolétarienne et l'essor de nouveaux courants artistiques (constructivisme, cubo-futurisme, cinéma) et soutient de nombreux artistes (parmi les plus connus, Maïakovski, Malevitch, Kandinski, Medvedkine, Eisenstein).
Son rôle pendant le début du vingtième siècle et ses idées sont assez longuement décrits dans Lénine, l'art et la Révolution.
Images : 1- Lounatcharski et Gorki (source Ria Novosti)
2 - Lounatcharski et Lénine lors de l'inauguration du monument "Emancipation des travailleurs" le 1er mai 1921 (source Wikipedia)