Quand on arrive à la mi-novembre mieux vaut être prêt à mettre les animaux à l’abri. Le mauvais temps, le froid, la neige même peuvent arriver d’un jour à l’autre. Les nuits sont longues,et l’herbe se fait rare. les lombrics (vers de terre) sont toujours en activité et par leurs déjections déposent beaucoup de terre à la surface, dans l’herbe et la souillent. Dans notre jargon, on appelle ça la “veurtlée” Les vaches ont donc plus de mal à se nourrir et j’ai commencé à leur donner du foin chaque matin.
Comme tous les ans j’ai remis en état les étables. Il faut dire que les écuries, dès qu’elles sont nettoyées au printemps, deviennent des “fourre-tout” voire des dépotoirs où chacun apporte sa “contribution” : vélos, jouets encombrants,brouettes, tondeuses, petit matériel, etc…. Parfois des volailles y sont élevées. Il faut déjà tout débarrasser, et nettoyer. Les vieux bâtiments demandent toujours de petites réparations: un peu de mortier par-ci, un abreuvoir qui fuit par-là, une attache cassée. L’évacuateur à fumier doit être particulièrement surveillé. Cette année j’ai changé les roulements des poulies d’angle et les ai copieusement graissés. Ils en avaient bien besoin. Je pense être tranquille tout l’hiver.
Dans la grange vidée et nettoyée, j’ai remis en place les cornadis. Pour ceux qui ne savent pas: cornadis, c’est le nom d’un genre de barrière, placé en façade d’un box de stabulation libre, avec des barreaux fixes et tous les 70 cm un barreau coudé, mobile. Ce barreau,en position ouverte, laisse une place suffisante permettant le passage de la tête d’une vache. C’est l’animal, qui en baissant la tête, pour manger, fait basculer le barreau mobile qui se bloque automatiquement, lui emprisonnant le cou. Une fois habituées, Les vaches viennent se capturer toutes seules, côte à côte, et mangent tranquillement, chacune leur ration, sans déranger les autres. Dès qu’elles ont terminé, je les libère en actionnant une manette; le barreau mobile s’efface dès que la vache relève la tête et elle peut s’en aller.
Je pensais ne pas avoir d’animaux dans l’étable du Murger (à 1,5 km ) durant cet hiver. Mais je n’ai pas pu vendre les vaches dont je voulais me séparer et il y en aura une vingtaine. J’ai du, là aussi remettre en état, surtout les canalisations d’eau dont j’ai du remplacer pas mal de tuyaux d’alimentation des abreuvoirs. Faire ça juste pour trois mois, c’est rageant, mais avec un petit établi, une scie ,une filière et quelques clefs j’ai pu réparer à moindres frais.
Je ne peux pas terminer ce billet sans parler de Vents du Morvan, un magazine très bien présenté, conçu, réalisé et imprimé en Morvan. Il parait 3 fois par an et peut parler si bien des métiers morvandiaux, de nature, de territoire, de tourisme que littérature, musique, ou histoire et bien d’autres choses. Pour les amoureux de cette région, et les autres aussi, ça vaut le coup d’y jeter un coup d’oeil. Le numéro trente consacre 3 pages au journal d’une ferme en Bourgogne.
adresse internet www.ventsdumorvan.org
A bientôt.