Au cours des douze minutes qui lui furent accordées à Pont-de-l'Arche, Jean-Pierre Mignard (sans notes) se livra à un exercice difficile de défense et illustration de la motion « Collomb » puisque Ségolène était encore au frigidaire. Comme dirait Mme Rossignol, depuis elle en est sortie pour passer au « micro-ondes ».
Donc Jean-Pierre Mignard (président de Désirs d'avenir, le club de supporteurs de Ségolène Royal) a décidé de situer le nouveau combat de l'ex-candidate aux présidentielles sur le terrain judiciaire. C'est un choix risqué, sans doute calculé, mais certainement voué à l'échec. Le combat qui se mène actuellement au Parti socialiste (sous les yeux effarés des Français de gauche) est un combat politique. Il ne doit pas quitter ce terrain sauf, évidemment, à prouver des fraudes et des tricheries portant préjudice à Mme Royal. A charge pour elle d'être impeccable du côté des fédérations qui l'ont placée en tête.
Ségolène n'aime rien tant que les conflits. Elle ne vit et ne vibre que dans le duel. Elle adore jouer les victimes, quelle que soit la situation et le pire est qu'elle réussit à se mettre dans la poche les Français naïfs ou peu fait des postures politiciennes. Elle a pourtant 25 ans de vol au Parti socialiste. Elle a été conseillère à l'Elysée, ministre déléguée, ministre à part entière, elle est l'une des principales figures du PS et pourtant, seul son destin individuel la passionne. Dans le livre qu'ils ont consacré à Ségolène Royal, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin décrivent une femme que rien ni personne n'arrêtera :
Voilà Ségolène Royal. Elle aurait tort de sous-estimer Martine Aubry. La maire de Lille, forte de ses soutiens et du vote des militants, ne se laissera pas faire. Elle rendra coup pour coup. Jusqu'à ce que la tempête passée, la vie reprenne son cours. Elle a dit : lundi, la droite ne rira plus. Ce sera peut-être mardi. Mais pas plus tard.